45/ L'existentialisme est un humanisme, pas un terrorisme.

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45/ L'existentialisme est un humanisme, pas un terrorisme.

L'existentialisme est un humanisme, pas un terrorisme.

Le malheur de l'homme vient de ce qu'il a été enfant.
Les choix malheureux de sa vie ne peuvent s'expliquer que parce
qu'il sont opérés à partir de l'enfance.
Le sens du monde ne surgit pas à la conscience de l'homme passif,
indifférent. Il surgit  par le dévoilement qu'un sujet libre et lucide opère
 dans son projet de vie.
Plus les circonstances économiques et sociales sont troubles,
moins le monde est avoué, plus le monde apparaît comme réel,
livré de l'extérieur .
 Or, pour l'homme, le monde moral, de la morale, n'est pas un monde
 donné, étranger à l'homme, auquel l'homme devrait s'efforcer d'accéder
par l'extérieur. C'est dans la connaissance des conditions de notre vie
qu'il faut puiser la force de vivre et des raisons d'agir, choisir selon
le sens éprouvé en "situation" (De Beauvoir).
A l'inverse, "ce qui caractérise la situation de l'enfant, c'est qu'il
se trouve lui jeté dans un univers qui a été façonné sans lui et
qui lui apparaît comme un absolu auquel il ne peut que se
soumettre..." (Descartes).
Or, pour l'homme, jamais un projet individuel n'est fondé en soi.
 Il se choisit, se construit dans l'existence.
 Mais, l'homme ne crée pas le monde, il ne réussit qu'à le dévoiler
à travers les résistances que ce monde lui oppose.
Ainsi,  toute révolte ne s'accomplit comme liberté qu'en se donnant
 un contenu à travers une action : évasion esthétique, lutte politique,
révolution...( Sartre).
Or, il y a des êtres dont la vie tout entière se passe dans un monde
infantile parce que leur vie est maintenue dans un état de servitude
et d'ignorance empêchant de briser l'ordre de leur condition.
C'est le cas des esclaves  pas encore parvenus à la conscience de
leur dépendance ou des conduites addictives, le cas aussi des
immigrés contestataires des lois et coutumes du pays d'accueil mais
incapables de se rebeller contre leur condition sociale ou nationale
 originelle, c'est aussi le cas des femmes qui ne peuvent que subir
les lois, les normes imposées par les hommes.
Dès, donc, qu'une libération apparaît comme possible, ne pas exploiter
cette possibilité est une démission de la liberté qui implique la mauvaise
foi.
Mais, la vie de ces sous-hommes se barde de façade; leur subjectivité
enchaîne leur liberté aux règles et aux  valeurs d'une Société d'un temps
révolu, dépassé.Ils choisissent en vérité de vivre dans un monde infantile.
Mais, à l'enfant les valeurs sont réellement données à travers l'éducation,
les modèles reçus.
L'homme qui a les outils intellectuels nécessaires pour s'évader du mensonge
qui entoure sa vie, qui ne veut pas user des armes de libération qu'il détient,
celui-là  " brûle sa liberté à la refuser" .  Il dissimule sa subjectivité
sous l'armure de droits qui émanent d'un monde incrusté : il ne dit pas qu'il
est un homme, mais il dit qu'il est un père de famille, un cadre, un homme
 de religion ou d'un Parti "...
Cet homme d'exécution ne met rien en question : le militaire affirme que l'Etat
est prioritaire, l'administrateur décrête que la priorité c'est de construire des
routes et des usines, le révolutionnaire, prophétise le triomphe de la révolution
populaire ... 
Etat, révolution, production deviennent les valeurs supérieures auxquelles tout
est subordonné, auxquelles on n'hésite pas à sacrifier l'homme lui-même.
L'homme conformiste est dangereux.
En Algérie, il est tantôt pour une purification des races, tantôt marchand du
temple, jamais pour une modernité de lutte et de compétition à hauteur
des rivalités de la mondialisation ou de l'universel...
Ses fins apparaissent arbitraires, sans prendre conscience qu'il participe à
la formation d'une société duale brisée, au retour d'une nouvelle soumission.
Par excès il se fait tyran.

Mais, cet homme , fut-il tyran, poursuivant une fin qui lui échappe sans cesse,
 ressent sa dépendance  et sa  défaillance dramatique. Vouloir la liberté dans
son projet, c'est, en effet, vouloir aussi celle des autres.
 Ainsi, pour que sa liberté ne risque pas de mourir contre l'obstacle ouvert par
son projet, il faut qu'elle vise une fin qui soit l'existence de tous .
L'échec auquel il arrive, peut parfois le conduire à un  renversement radical.
 "Conscient de ne pouvoir être rien, l'homme décide alors de n'être rien". Il se
 met au service de causes liberticides qui lui échappent, où il va se dissoudre .
Par l'exemple d'autres et porté par sa propre subjectivité, il pose ses fins comme
absolus, l'homme devient nihiliste...ou terroriste, à l'opposé de l'existentialisme !

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