34/ Le malheur des uns fait le bonheur des autres

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34/ Le malheur des uns fait le bonheur des autres

Le malheur des uns fait le bonheur des autres...

Trois exemples phares en Algérie :
- la colonisation, malheur des indigènes
- l'exode des pieds noirs, malheur du petit peuple européen
- la société duale, malheur des exclus du développement

Question : l'inégalité n'est-elle qu'un problème de répartition biaisée ?

1- Les hommes ne naissent pas inégaux,  ils le deviennent.
Pire: si les hommes n'ont d'égalité que devant Dieu et la mort, ils resteront inégaux tant qu'ils admettront l'imposture suprême de cette maxime distillée à suffisance par leurs dirigeants.

Remarques :
2/  Je ne me résouds pas à accepter de noircir le passé colonial  pour
seulement glorifier et  avaliser les erreurs grossières et les fraudes des
dirigeants (de l'industrialisation) après 62.
 Ce tour de passe-passe est d'autant  plus difficile à déjouer que la
colonisation a été cruelle et que grand a été le mérite des combattants qui
 se sont révoltés, tour de passe-passe que, malheureusement, beaucoup de dirigeants opportunistes utilisent à leur profit pour accaparer biens  honneurs et pouvoir.

3/ Rien ne prouve dans l'histoire, ni dans le droit coutumier ni même
l'ethonologie que, sans colonisation de la France, l'Algérie se serait
érigée en nation de droit (concept d'importation coloniale) et qu'elle
n'aurait pas dérivé sans fin, au lieu d'être noyée dans la colonisation, dans des conflits régionaux attisés par les voisins et les vautours.
C'est, en effet, à la faveur du combat contre l'humiliation et
l'exploitation de la  colonisation que s'est constituée la conscience
nationale. Elle s'est de surcroît fortifiée dans le champ clos des
frontières militarisées par  la colonisation officialisées  et validées
par l'ONU.
Paradoxalement, face aux incidents de territoires (rivalités tribales,
de coutumes, de langue, de religion et de commerce), puis des
conflits et surenchères nationalistes avec la Tunisie et le Maroc,
l'Algérie a décrété l'intangibilité des frontières coloniales qu'auparavant
elle dénonçait.
C'est ce que n'ont pas compris les ultras de l'Algérie française (qui
devaient, pour la plupart, leur nationalité aux effets pervers de la

colonisation) et qui ont voté en 2005 une loi sur les bienfaits de la

colonisation, la croyant bonne pour tous.

4/ Aucun écrivain, moraliste, politique, journaliste confronté à la
reconstitution historique de l'indépendance algérienne n'est crédible,
 s'il ne fait de lui-même le lien entre les deux faces de notre histoire
certes tourmentée mais fatalement commune; aucune des deux faces n'ayant,par voie de conséquence, une autonomie totale par rapport à l'autre.
A cet égard, la France n'a pas su dire qu'elle venait en Algérie pour créer
un contrepoids aux hégémonies anglaise et germanique qui la menaçaient
ou pour mener à bien ses propres guerres de  libération nationale contre
l'envahisseur allemand : - 1815 (démantèlement de l'Empire et perte des
frontières de la rive gauche du Rhin), - 1870 (perte et germanisation de
 l'Alsace et de la Lorraine, territoires dont le produit est alors plus de cent
fois supérieur à celui de l'Algérie et proclamation à Paris par Bismarck
de l'unité allememande),  - 1914-18 (guerre dévastatrice  et libération de
l'Alsace-Lorraine), - 1940-45  (guerre et nouvelle annexion et germanisation de la Moselle), évênements dramatiques qui, néanmoins, ne changent rien aux motifs originels de la guerre d'indépendance en Algérie :
 (cf. in memoriam : prise et massacres de Laghouat par l'armée, en 1852 ).

5/ Le devoir de l'historien, c'est de prendre assez de recul et de hauteur
 de vue pour valider ses récits dans le marbre de la vérité historique.
Le témoignage, à l'inverse, est une reconstitution des faits et évênements
 sous un seul angle, dans une seule perspective . C'est, volontairement,
 un parti-pris sur les épisodes et les enchainements de l'histoire, un zoom
partisan sur les péripéties d'un conflit. C'est en cela que j'admire Robert
 Schuman, architecte de l'histoire européenne, plus que De Gaulle, maçon
laborieux et valeureux de la dernière guerre franco-allemande.
L'interrogation des actes et des idées des acteurs et des protagonistes
 ne peut échapper à ce regard d'acuité et de pertinence. L'un est neutre,
froid et objectif, l'autre est engagé, passionné et partisan.

6/ Toute population est caractérisée par les conditions de son
environnement physique ( géographique, territoriale, climatique,
économique). Ces conditions déterminent son organisation, sa culture,
 son mode de vie, ses désirs). L'adaptation au milieu de vie façonne le
 moule, l'écosystème dans lequel la population forge ses propres règles
de subsistance, d'enracinement, de reproduction et d'autodéfense.
L'homme n'est pas universel. Il est toujours le produit de sa population.
Son civisme et sa citoyenneté se construisent dans la formation sociale
et nationale dont il dépend : ou il aspire à rester dans son milieu, ou il
aspire à le transformer ou l'élargir, ou il aspire à le quitter. Le premier
cas est symbolique du conservatisme, de l'autarcie. Les deux autres
correspondent au désir de mutation, d'évolution ou d'émigration.

7/ Dans la sensibilité de la mixité, deux cas de figure se présentent au
plan politique :
- le premier ( transfert de population) impose de convenir impérativement
du cadre statutaire des migrants et des règles de séjour et de circulation
des personnes en  s'imposant réciproquement de respecter la personnalité
des citoyens et du pays d'origine ( fin des hold-ups de nationalité et de
la co-nationalité du droit du sol en France).
- le deuxième (dépérissement interne) résulte de la volonté de modifier
 les conditions de vie de l'écosystème originel, en imitant un modèle
d'écosystème externe au prétexte de l'aménagement du territoire
(ex-planification territoriale) dans l'aveuglement des dirigeants (apurer la néocolonisation en Algérie).

8/ C'est ma dénonciation du mythe du développement industriel surdosé
(en me répétant depuis 1970) fondé sur l'emploi massif de technologies
de pointe, qui consiste à imposer un mode de consommation et de vie
prétendument progressiste, dans des conditions de nuisances  sociales
aussi violentes et perverses que la colonisation.  Mode, de surcroît,
dispendieux et erroné (sous-productivité, maintenance et obsolescence
 rapide garanties), permettant de soi-disant rattrapper les retards
accumulés durant la colonisation.
Non seulement, ce mythe productiviste a été distillé par les
écoles de management du libéralisme occidental, mais il a été aussi
utilisé pour berner les élites et leaders de l'indépendantisme et ainsi
ouvrir les marchés et les débouchés du système financier et industriel
capitaliste (gérance du FMI et de l'OMC depuis 1945)
C'est à ce résultat minable et dispendieux, à cette escroquerie
intellectuelle (la société duale) qu'ont conduit les bons conseils de
Perroux et de De Bernis, chantres incomparables du développement
national algérien sous Boumedienne, dont j'ai voulu -de bonne foi-
montrer le danger des postulats, ce qui m'a attiré les foudres de
dirigeants courtisans (préconisation de la Gouvernance sociale).

9/  Vu l'ancrage de la famille en Algérie (Kabylie et Sud algérien), les
amis d'école et de travail, et même ceux qui m'ont détesté, à priori sur le
faciès, je suis et reste acquis au respect strict de l'identité des
personnes et des populations sur les deux rives de la Méditerranée.
Je suis d'autant plus partisan de ce respect dans la réciprocité,qu'en
France, la Lorraine, dont est originaire l'autre partie de ma famille,
a connu l'humiliation, les révoltes et les guerres contre la barbarie
allemande, l'occupation, l'annexion et  l'oppression de l'identité des
personnes.
Le moteur de ma critique reste clairement celui de la mixité et m'a
conduit, en cette année 2012, 50ème anniversaire de l'indépendance
 algérienne, à souligner l'intérêt et l'importance pour l'avenir de :
- la coparentalité sans conjugalité France-Algérie.
- le Traité de Coopération-développement franco-algérien.
- la Province française manquante de tous les rapatriés.


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