Le point sur la clause de mobilité

Publié le 28/01/2011 Vu 3 315 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Vous venez d’être embauché et votre employeur prévoit d’insérer une clause de mobilité dans votre contrat de travail : cette clause permettra à votre employeur de vous imposer un changement de votre lieu de travail sans obtenir votre accord (1). Êtes-vous tenu de l’accepter ? Quelles sont les conséquences de votre acceptation ? Voici quelques précisions.

Vous venez d’être embauché et votre employeur prévoit d’insérer une clause de mobilité dans votre con

Le point sur la clause de mobilité

1. Consultation de la convention collective


Une clause de mobilité peut être imposée par votre convention collective. Toutefois, la clause de mobilité ne vous sera opposable que si vous avez été informé de l'existence de la convention collective au moment de la signature de votre contrat de travail et mis en mesure d'en prendre connaissance (2).
A défaut de dispositions conventionnelles, votre employeur peut insérer une clause de mobilité dans votre contrat de travail au moment de sa conclusion ou en cours d’exécution du contrat. Pour que la clause soit valable, vous devez au préalable l’accepter.


2. Refus d’un changement du lieu de travail en application d’une clause de mobilité : un manquement aux obligations contractuelles


Si votre employeur prend la décision de changer votre lieu de travail en application d’une clause de mobilité, ce changement constitue une exécution de votre contrat de travail. De ce fait, si vous refusez votre affectation, par exemple sur un autre site, en dépit de la clause de mobilité stipulée dans votre contrat de travail, vous manquez à vos obligations contractuelles, ce qui peut justifier votre licenciement (3).


3. Cas de refus légitime de la mise en œuvre d’une clause de mobilité


Vous pouvez vous opposer à la décision de votre employeur de mettre en œuvre une clause de mobilité si vous démontrez que sa décision a en réalité été prise pour des raisons étrangères à l’intérêt de l’entreprise (4).
De même, l’atteinte portée à votre vie personnelle et familiale par la mise en œuvre d’une clause de mobilité doit être justifiée par la tâche à accomplir et proportionnée au but recherché (5). A titre d’exemple, les juges ont estimé qu’une salariée avait été en droit de s’opposer à l’application d’une clause de mobilité puisqu’elle était veuve et élevait seule ses deux enfants. L’application de la clause de mobilité était incompatible avec ses obligations personnelles (6).



Références :


(1) Arrêt de la Chambre sociale de la Cour de cassation du 11 juillet 2001. N° de pourvoi : 99-41574
(2) Arrêt de la Chambre sociale de la Cour de cassation du 27 juin 2002. N° de pourvoi : 00-42646
(3) Arrêt de la Chambre sociale de la Cour de cassation du 1er juillet 2009. N° de pourvoi : 08-41740
(4) Arrêt de la Chambre sociale de la Cour de cassation du 23 février 2005. N° de pourvoi : 04-45463
(5) Arrêt de la Chambre sociale de la Cour de cassation du 14 octobre 2008. N° de pourvoi : 07-40523
(6) Arrêt de la Chambre sociale de la Cour de cassation du 13 janvier 2009. N° de pourvoi : 06-45562
Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles