39 / - Dette et fiscalité -

Publié le Vu 1 375 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

39 /  -   Dette et fiscalité  -

La Droite n'admet pas la nouvelle fiscalité ciblant les fortunes et les
hauts revenus. La gesticulation médiatique qu'a déclenchée l'échelle

fiscale décidée pour  réduire la dette colossale laissée par Sarkozy , 

 fait peine à voir tant les contradicteurs de la fiscalité d'exception

 oublient ce que prônaient les concepteurs de la fiscalité libérale .

Visiblement, la Droite "la plus bête du monde" n'a rien retenu de

ce que préconisaient nos maîtres à penser à la fac : A. Marchal,

R. Barre, M. Duverger, A. Tiano, G. Vedel et bien d'autres...

 

L'argumentaire des concepteurs libéraux  (qui a aussi éclairé ma

critique doctorale de la Société duale en Algérie en 1970) était

le suivant depuis la 4ème république:

1/  Les financiers classiques, notamment anglais, prétendaient que

cette fiscalité avait pour effet de détruire les richesses.

"Taillez les branches, ne coupez pas les racines" clamaient-ils

déjà (comme ils le répètent aujoud'hui !) .

Mais, ils confondaient  capitaux privés et  richesse nationale.

En réalité, l'impôt d'exception ne détruit jamais la richesse nationale.

Il modifie, en revanche, la répartition et l'emploi spéculatif des 

capitaux .

L'interventionnisme fiscal ( venu  du 15 ème siècle)  écrête les gros

revenus par l'impôt progressif et tend à réduire les inégalités sociales.

A la faveur de l'ouverture des marchés, la menace de l'exil fiscal des

plus fortunés est sans cesse agitée par les conservateurs, mais les Etats

 préfèrent harmoniser les régimes de fiscalité étroitement dépendants

des conditions économiques nationales plutôt que de s'engager dans

des mesures de rétorsion interétatiques.

2/  Le chef de file de l'école libérale , Adam Smith, énumérait les règles

de justice comme suit : " Les sujets de chaque Etat doivent contribuer

aux dépenses du gouvernement en raison de leur faculté respective,

c.à.d en proportion des revenus dont ils jouissent sous la protection

de l'Etat ".

3/   En 1945, en France, un impôt extraordinaire sur le capital a été

adopté pour faire face aux objectifs  reconstruction. En 1962 (qui s'en

souvient ?) le projet a été relancé pour faire face au rapatriement et à

la réinstallation en France des Français d'Algérie.

4/    L'interventionnisme fiscal a donc été souvent utilisé  par la Droite

au pouvoir soit, pour  encourager les secteurs économiques pénalisés

(agriculture, artisanat, exportations) , soit, pour encourager la natalité

au lendemain de la guerre,  soit, à but social pour réduire les inégalités

 de revenus.
En Angleterre, on a développé l'income tax et la surtax en 1909 et 1973

dans le même esprit de limitation des hauts revenus.
En France, le prélèvement fiscal exceptionnel (loi du 7  janvier 1948  de

Mayer)  a permis de mettre fin à la formation de capitaux spéculatifs,

qui gangrénaient les finances publiques, alors que des impératifs graves

de la reconstruction  déséquilibraient l'économie après-guerre...

Aux Etats Unis,  le système fiscal américain aux  époque de guerre et

de compétition a été aussi progressif . La surtaxe a  été beaucoup plus

élevée pour ceux qui  avaient  des revenus plus élevés . La surtaxe se

traduisait par un taux  de 55% !

Mais aux Etats unis, le patriotisme commence par le respect de la

fiscalité qui frappe les citoyens. Comme en Russie où s'est réfugié

le malheureux Depardieu. Il ne pouvait pas plus mal choisir !

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles