40/ Sortir le Sahara du mythe de la caverne d'Ali baba

Publié le Vu 2 234 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

40/ Sortir le Sahara du mythe de la caverne d'Ali baba


Il y a 45 ans, Samir Amin faisait connaître sa théorie des relations
économiques entre Centre et Périphérie, précédée par le rapport
 Prebish présenté à la CNUCED.
Ce que j'avais aimé , c'était la juxtaposition moderne de l'économie
et de la sociologie, faisant suite au théorème de la reproduction
sociale de Bourdieu et à la sociologie de Gurwitch.
Elle soulignait la règle systémique de la dépendance Nord-Sud .
 Le système de production et de répartition (emploi, demande,
 revenus)  des pays placés à la périphérie dépendait de leur
subordination au Centre. C'était le cas de  l'Algérie, sauf que
 la question était, non pas de s'extraire de la relation de
dépendance, mais d'évoluer globalement vers une nouvelle
position sur l'échelle mobile des dépendances , voire d'inverser
le rapport ancien.
Sans doute, n'en disait-il pas autant, mais, l'hypothèse heuristique
de Samir Amin  m'a convaincu (mon approche structuraliste
du développement en situation de décolonisation) de fixer mon
 attention sur la formation et la reproduction de la (calamiteuse)
société duale. Là était, pour moi, le combat de l'Algérie nouvelle.

 Je le partage aujourd'hui encore, regrettant que des évênements
 contraires, et plus encore la stupidité de certains responsables,
imbus de leur situation, m'aient empêché  d'approfondir l'aspect
théorique et idéologique de ce combat  ouvert à une jeunesse
avide de construire, consciente de ses devoirs .

Aujourd'hui, le papier de Samir Amin (rapporté par Agence
Noun) sur la  situation au Sahara m'interpelle.
 Mon propos cette fois-ci, n'est pas d'y faire écho, mais de
 réfuter l'image caricaturale du Sahara (pays d'une partie
 de mes ancêtres) image caricaturale que les historiens et des
politiques trop heureux de s'en saisir, ont généralisé et exporté,
au point d'en faire une vérité fausse du droit international et de
 créer ainsi les conditions programméees de la mort corps
et âme d'une ancienne et légendaire nation.

Le Sahara, en effet, était composée dans notre ère géologique
d'un territoire et d'une population de chasseurs, pêcheurs et
 agriculteurs bien avant que n'éclosent l'Empire romain, les
Cités gecques et les pharaons égyptiens, bien avant le judaïsme,
 l'Islam et la chrétienté. L'adversité a joué contre ces glorieux
ancêtres dans la conjonction des forces de la nature, de la
réorientation des routes du commerce et dans l'hostilité et la
convoitises des peuples voisins tout au long de l'histoire
moderne.
Du respect que nous devons porter aux peuples du Sahara et
 à leur identité et  personnalité découle une règle absolue :
 rien de ce qui est au Sahara ne doit échapper au renouveau
 du Sahara, notamment : le retour de l'eau, la relance de
l'agriculture, la lutte contre la  surexploitation et la pollution
des sols.
 Le Sahara doit impérativement être sorti du mythe de la
caverne d'Ali baba et entrer dans la nécessité, comme le montre
la guerre au Mali,  de la création d'un pôle de développement
essentiel entre l'Europe et l'Afrique.

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles