Précisions sur la mise en œuvre de la portabilité des garanties de prévoyance - Cas particulier des personnes en arrêt maladie -

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Précisions sur la mise en œuvre de la portabilité des garanties de prévoyance  - Cas particulier des personnes en arrêt maladie -

Actualité: Réponse ministérielle JOAN 23/03/2010

Une réponse ministérielle récente vient de préciser le champ d’application de l’article 14 de l’accord national interprofessionnel sur la modernisation du marché du travail signé le 11 janvier 2008 par les partenaires sociaux.

Ce texte prévoit la portabilité des garanties de prévoyance. Le dispositif est conçu pour les salariés dont le contrat de travail rompu ouvre droit à la prise en charge par le régime d’assurance chômage. Ces salariés ont la faculté de conserver le bénéfice des garanties des couvertures complémentaires santé et prévoyance appliquées dans leur ancienne entreprise pendant leur période de chômage et durant une durée déterminée.

Ce maintien des garanties est conditionné par la justification de l’indemnisation par l’assurance chômage.

La mise en œuvre du dispositif a suscité un grand nombre d’interrogations. En l’espèce, le Ministère du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville est interrogé sur le problème spécifique des anciens salariés en arrêt maladie. Plusieurs situations sont visées : l’arrêt maladie débute pendant le préavis et se prolonge après la rupture du contrat de travail ou encore l’arrêt maladie débute immédiatement après la fin du contrat de travail. Dans les faits, ces cas ne sont pas rares.

Comme le remarque très justement l’auteur de la question, la prise en charge de l’intéressé par l’assurance chômage est suspendue tant que celui-ci est en arrêt maladie. L’assurance chômage n’intervient que lorsque la situation d’arrêt maladie a disparu. Des difficultés d’application du dispositif de portabilité apparaissent donc, notamment quant à la date de départ du maintien des garanties.

Ces problèmes proviennent en partie de l’interprétation du texte qui indique que l’ancien salarié doit ouvrir des droits à une prise en charge par le régime de l’assurance chômage. Or, en pratique, cette formule est interprétée strictement par certains comme une exigence de versement effectif des indemnités de chômage. D’autres intervenants remarquent au contraire, que la prudence doit être de mise, car l’avenant n°3 du 18 mai 2009 précise également que « le dispositif de portabilité entre en application à la date de cessation du contrat de travail ».

Concrètement l’indemnisation par l’assurance chômage n’est jamais concomitante à la rupture du contrat de travail, notamment en raison d’un délai de carence. Une application stricte du texte conduirait donc à une absence de couverture durant le laps de temps courant entre la rupture du contrat de travail et l’indemnisation effective par l’assurance chômage.

Le Ministère confirme donc dans le cadre de cette réponse ministérielle que « pour éviter toute rupture de prise en charge, il est également précisé que le dispositif entre en vigueur dès la cessation du contrat de travail, et non à partir du moment où le salarié est indemnisé par l’assurance chômage. Il en découle qu’un salarié en arrêt maladie pendant le préavis ou immédiatement après la fin du contrat de travail est éligible. Il ne pourra cependant produire de document relatif à sa prise en charge par le régime d’assurance chômage qu’à l’issue de son arrêt de travail. »

Il est également préconisé de prévoir des modalités spécifiques pour les anciens salariés se trouvant dans une de ces situations. Cela pourrait notamment consister en un différé pour la présentation à l’organisme assureur du justificatif de prise en charge par l’assurance chômage.

Enfin, le ministère attire l’attention sur la nécessité d’en informer l’ancien salarié, en précisant que, « la notice fournie par l’organisme assureur et citée dans l’avenant n°3 semble constituer le vecteur idéal pour délivrer cette information ».

Source: Réponse ministérielle à question écrite n° 71072 (Réponse publiée au JOAN 23 mars 2010)

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1 Publié par Visiteur
01/03/2013 19:20

Bonjour,
Petite interrogation concernant le maintient des garanties : l'article 4 de la loi Evin concernant la couverture frais de santé prévoit lui aussi une condition de perception d'un revenu de remplacement pour les anciens salariés : pourquoi la réponse ministérielle ne couvre que l'article 14 de l'ANI? La solution serait-elle identique?
Salutations,

2 Publié par kako
12/01/2014 09:33

Bonjour,
Je suis en arrêt de maladie depuis 21 mois, et la médecine du travail a décidé de me déclarer en inaptitude fin janvier. D'après les calculs, je devrai donc être licencier (car aucune possibilité de reclassement) vers le 15 mars prochain. En comptant le préavis et le délai de carences relatif au chômage ça risque d'être long. Que dois-je faire à compter de ma lettre de licenciement. La portabilité continue à partir de quand, et dois-je en faire la demande auprès de mon futur ex-employeur, ou c'est à ce dernier de faire les démarches auprès de la Mutuelle/Prévoyance? Merci par avance pour votre réponse. Katia

3 Publié par Visiteur
06/09/2015 16:20

Bonjour,

Licenciée suite a un plant de départ je vais avoir 2mois1/2 de chomage avant la date de départ en retraite. Durant ma période de chomage je ne serai pas indemnisation puisque j'ai 75 jours de carences. Est que je peux malgré tous demander la portabilité de ma mutuelle.
Cordialement

4 Publié par Visiteur
29/08/2017 12:51

Bonjour, je suis reconnu en invalidité catégorie 2 depuis le 01/06/2016, et je suis toujours en arrêt maladie depuis 3 ans et toujours actuellement, j'ai été licencié le 10 mars 2017 pour désorganisation de l'entreprise, je ne peux pas m'inscrire à Pôle emploi et je ne perçois pas d'I.J.et ni faire de formation par la MDPH car toujours en arrêt maladie car mon état de santé ne me le permet pas.Je perçois ma pension d'invalidité par la CPAM et un complément d'invalidité par ma prévoyance.On ma résilié ma complémentaire santé "HCR Santé GPS" suite au titre de l'article 14 de l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2008, alors que mon cas est particulier et ne rentre pas dans cadre là.Merci de me répondre car ma situation est très urgente.Cordialement

5 Publié par stan8
04/06/2022 18:40

Bonjour, j'ai été licencié pour inaptitude à la mi-avril 2022 et je suis en invalidité catégorie 2 (donc pensionné) depuis janvier 2022. Je suis inscrit à pôle emploi, mais je ne bénéficie pas d'une prise en charge par le régime d'assurance chômage (pension d'invalidité supérieure à l'are). La portabilité au titre de l’article 911-8 du code de la sécu vient de m'être refusée par l'institution. Est-ce conforme ? Ai-je un recours ? Que me conseiilez-vous ? Cordialement.

6 Publié par PAULe82
29/06/2023 17:04

Bonjour, je suis inscrite au pôle emploi depuis avril 2023 et j'ai alors bénéficié de la portabilité de ma mutuelle. J'ai actuellement une grossesse pathologique, le médecin m'a alors mis en arrêt de travail car je ne suis pas en mesure de prendre un nouvel emploi. L'arrêt a actuellement une durée d'1 mois, et le pôle emploi vient de me radier de la liste des demandeurs d'emploi.
Je ne peux donc plus justifier auprès de ma mutuelle mon inscription à pôle emploi... Je risque alors de perdre également ma portabilité de mutuelle, alors que je n'ai pas repris un emploi et que je suis dans une période où justement j'ai le plus besoin de cette couverture santé.
Y a t-il un recours svp dans mon cas? merci

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