L'usage d'un bien indivis : pas toujours gratuit !

Publié le Modifié le 19/11/2011 Vu 40 447 fois 5
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Durant la période qui court entre l'indivision et le partage, il n'est pas rare de voir utiliser un bien indivis. Quelle conséquence, cela aura-t-il ? En fait tout est possible, à partir du moement où les indivisaires se respectent les uns les autres. A défaut, le Tribunal palliera aux difficultés de l'usage du bien sur la préiode de l'indivision et envisagera l'indemnité d'occupation due à l'indivision toute entière.

Durant la période qui court entre l'indivision et le partage, il n'est pas rare de voir utiliser un bien indi

L'usage d'un bien indivis : pas toujours gratuit !

Durant la période qui court entre l'indivision et le partage, il n'est pas rare de voir utiliser un bien indivis. Quelle conséquence,  cela aura-t-il ?

En fait tout est possible, à partir du moment où les indivisaires se respectent les uns les autres. A défaut, le Tribunal palliera aux difficultés de l'usage du bien sur la période de l'indivision et envisagera l'indemnité d'occupation due à l'indivision toute entière.

Cet article est le neuvième consacré au thème de l'indivision. voire en fin d'article toutes les références liées aux articles en cliquant sur chaque article pour le consulter...

I-La possibilité d'utiliser le bien indivis à des conditions strictes


A) à condition que les coindivisaires soient d'accord ou à défaut avec l'intervention du  tribunal de grande instance

B) à condition de respecter la destination du bien

Article 815-9 du code civil: Chaque indivisaire peut user et jouir des biens indivis conformément à leur destination, dans la mesure compatible avec le droit des autres indivisaires et avec l'effet des actes régulièrement passés au cours de l'indivision. A défaut d'accord entre les intéressés, l'exercice de ce droit est réglé, à titre provisoire, par le président du tribunal....

Ainsi le bien pourra être habité s'agissant d'une maison ou d'un  appartement de   l'indivision, sans pouvoir servir à un usage commercial par exemple.

C) à condition d'indemniser les coindivisaires qui le demanderont amiablement ou par fixation judiciaire de l'indemnité

Article 815-9 du code civil alinéa 2.

L'indivisaire qui use ou jouit privativement de la chose indivise est, sauf convention contraire, redevable d'une indemnité.

Le tribunal de grande instance sera est compétent pour fixer le montant de l'indemnité.
La demande d'une indemnité d'occupation être formée, sous peine de prescription, dans les 5 ans suivant la date à laquelle cette indemnité aurait pu être perçue.

1ère Civ, 12 décembre 2007, pourvoi n° 06-11877 : Les charges de copropriété  relatives à l'occupation privative et personnelle par l'un des indivisaires de l'immeuble indivis et concernant notamment l'entretien courant, l'eau et le chauffage collectif, incombent à l'occupant et seules les autres charges de copropriété, "non récupérables" sur l'occupant, doivent figurer au  compte de passif de l'indivision.

II La possibilité de percevoir les revenus du bien indivis

 

A)  La contrepartie liée à l'usage qui en est fait tant dans  l'amélioration que la dégradation du bien indivis


Article 815-13 du code ivil

1°- Lorsqu'un indivisaire a amélioré à ses frais l'état d'un bien indivis, il doit lui en être tenu compte selon l'équité, eu égard à ce dont la valeur du bien se trouve augmentée au temps du partage ou de l'aliénation.

Il doit lui être pareillement tenu compte des dépenses nécessaires qu'il a faites de ses deniers personnels pour la conservation desdits biens, encore qu'elles ne les aient point améliorés.

2°- Inversement, l'indivisaire répond des dégradations et déteriorations qui ont diminué la valeur des biens indivis par son fait ou par sa faute.


Les indivisaires doivent contribuer au paiement des dettes de l’indivision .


La contribution au passif de chacun des indivisaires est proportionnelle à la part qu’il détient dans l’indivision. Par conséquent, si l’un d’eux fait face seul, à des dépenses qui incombent à tous, il disposera d’un recours contre ses co-indivisaires pour récupérer ce qui excède sa contribution.
Les indivisaires sont responsables ensemble des dégradations et de la perte des biens indivis.

 

B) la percéption des revenus annuels de l'indivision


Les revenus procurés par un bien indivis (appartement en location, par exemple) peuvent être versés chaque année, pour la quote-part qui lui revient, à l'indivisaire qui en fait la demande.

Il sera tenu compte de ces versements lors du partage. La demande peut être faite pendant 5 ans à compter de la date à laquelle les revenus ont été perçus ou auraient pu l'être.

article 815-11 du code civil

Tout indivisaire peut demander sa part annuelle dans les bénéfices, déduction faite des dépenses entraînées par les actes auxquels il a consenti ou qui lui sont opposables.

A défaut d'autre titre, l'étendue des droits de chacun dans l'indivision résulte de l'acte de notoriété ou de l'intitulé d'inventaire établi par le notaire.

En cas de contestation, le président du tribunal de grande instance peut ordonner une répartition provisionnelle des bénéfices sous réserve d'un compte à établir lors de la liquidation définitive.

A concurrence des fonds disponibles, il peut semblablement ordonner une avance en capital sur les droits de l'indivisaire dans le partage à intervenir.

Il est possible pour un co-indivisaire de réclamer une avance sur ses droits et il en sera tenu compte lors du partage intervenant ultérieurement.

À défaut d'accord des autres indivisaires, l'avance doit être autorisée par le président du tribunal de grande instance.

Demeurant à votre disposition pour toutes précisions.

Maître HADDAD Sabine

Avocate au barreau de Paris

PJ : ci-dessous, voici tous les articles que le lecteur pourra consulter sur le thème de l'indivision en cliquant dessus.

- L'accomplissement des actes conservatoires, d'administration ou de disposition dans l'indivision...

- La gestion de l'indivision, source de conflits...

- L'habilitation judiciaire: une nécessité en cas de blocage dans la gestion de l'indivision

- La prolongation de l'indivision: libre ou forcée ?

- La sortie de l'indivision: toutes les solutions envisageables.

- Les 5 règles régissant le partage amiable pour une issue aboutie...

- Le partage judiciaire lorsque l'indivision va mal..

- La délicate question de la cession d’un bien immobilier indivis…

Vous avez une question ?
Blog de Maître HADDAD Sabine

Sabine HADDAD

209 € TTC

2651 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
29/11/2010 01:06

Les lois sont bien mais souvent il faut de la patience et vertue par dessus tout. Le procureur m'a dit qu'il n'existe pas dans la loi "une injonction penale", alors que je lui fais part de mes creances dans une indivision et les delits commis par les indivisaires. Violerait-elle la jurisprudence, ou mettre des oeillets au plaignant? Encore faut-il que le president du TGI suit la realite des faits et "l'ordre public", quand le procureur refuse de poursuivre, on dit qu'il y a dysfonctionnement de la justice. Est-ce vrai dans une indivision de 14, il y a une "immunite presidentielle", on peut faire ce qu'on veut, aux mepris des lois? Jusqu'au deces des deux parents!

2 Publié par Visiteur
15/01/2017 15:30

mon père et ma belle mère décédé mon demi-frère occupe la maison et ne veut pas payer de loyer et refuse de nous donner un double des clés que faire

3 Publié par Visiteur
16/01/2017 15:35

En indivision avec ma soeur, j'ai été contraint de saisir le TGI face au silence de ma soeur. Le jugement m'a donné raison pour sortir de l'indivision mais ma soeur à fait appel. Depuis le début de la procédure, le bien s'est dégradé et sa valeur à perdu 40%. Puis-je demander au tribunal une réparation du préjudicie financier subit ?

4 Publié par Hélène 06
04/01/2020 11:29

Mes grands parents, décédés, étaient propriétaires des murs d'un local commercial. Ce local est utilisé par mon père, artisan, depuis plus de 40 ans contre paiement d'un loyer. Mon père est propriétaire du fonds de commerce.
Lorsque mon père à "reçu" ce local, il était brut de décoffrage (murs en parpaings, absence de carrelage, absence de portes et vitrines etc...)
Aujourd'hui les autres héritiers veulent faire estimer ce bien dans le cadre de la succession. Est ce que l'estimation se base sur l'état actuel du local ? est ce que dans la succession, il sera tenu compte des frais engagés par mon père ?
Est ce que les autres héritiers, peuvent obliger mon père à vendre sa part des murs ? Mon père peut-il s'opposer à la vente ce qui lui l'empêcherait d'exercer son activité normalement?

5 Publié par Batbat
09/03/2022 15:14

Bonjour nous sommes 6 indivis suite heritage
Nous avons une maison que nous voulons vendre or une des sœurs s'est octroyé la jouissances gratuit de cette maison depuis 1 an et aucun n'a les clés depuis 5 ans date du décès de notre pere
Elle s'est installé dans cette maison sans en aviser aucun de nous. Nous l'avons découvert car elle se cachait
Elle ne versé aucune indemnité compensatoire et n'entretient pas les lieuc
La maison se dégradr et perd de sa valeur sachant qu'elle est évaluée à 70000 euros à partager en 6
Qui dois je aviser ? Un huissier un avocat ou le tribunal d'instance ?
Elle fait la sourde et ne répond pas à aucun de nos appels ou messages
Nous sommes tous en difficulté financière et cela impacte notre santé à tous les niveaux
Il y a prejudice
La situation devient urgente la trêve hivernale est terminee
Merci pour vos conseils
Cordialement

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Maître HADDAD Sabine

AVOCATE - ENSEIGNANTE

PLUS DE 3.000 PUBLICATIONS ET ARTICLES JURIDIQUES- VU SUR FRANCE2, M6, BFM TV, LE FIGARO , L'EXPRESS etc...

Je traite personnellement toutes vos questions.

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

209 € Ttc

Rép : 24h max.

2651 évaluations positives

Note : (5/5)
Informations

 

L’Avocate vous fait Juge” Copyright Sabine HADDAD Première Edition : décembre 2013 ISBN: 978-1-291-48466-3 -330 pages

book_blue2.gif?20131216165508

Rechercher
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles