CORONAVIRUS : L’ARNAQUE AU PRÉSIDENT, COMMENT S’EN PROTÉGER ET S’EN DÉFENDRE ?

Publié le Modifié le 06/04/2020 Vu 1 047 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

L’objectif des auteurs d’arnaque au président est d’extorquer de l’argent en usurpant l’identité d’une personne de confiance. Comment s’en protéger et, éventuellement, quels recours s'offrent aux victimes ?

L’objectif des auteurs d’arnaque au président est d’extorquer de l’argent en usurpant l’identité d

CORONAVIRUS : L’ARNAQUE AU PRÉSIDENT, COMMENT S’EN PROTÉGER ET S’EN DÉFENDRE ?

L’ « arnaque au président » ou « fraude au président », consiste à convaincre le collaborateur d’une entreprise d’effectuer en urgence un virement important à un tiers, au motif que le dirigeant devrait régler une dette ou une provision de contrat. Autrement dit, il s’agit de soutirer illégalement de l’argent en faisant croire à son interlocuteur qu’il y a urgence de régler.

 

Cette arnaque est de retour avec le Coronavirus, exploitant la situation de crise pour extorquer des fonds en toute quiétude, causant des millions d’euros de préjudice financier.

 

Ainsi, des escrocs, usurpant l’identité d’un fournisseur habituel ou connu, se rapprochent par téléphone ou mail de centre hospitaliers, de pharmacies, d’EHPAD ou encore de collectivités locales. Les escrocs affirment avoir reçu ou être en mesure de livrer un stock de produits médicaux (masques, gels hydro alcoolique, etc.), mais qu’il faut rapidement effectuer un virement, afin d’empêcher le stock d’être vendu à une autre personne.

 

Eu égard à l’urgence et à la pénurie des matériels, les victimes acceptent généralement de payer, sans savoir que leur argent ne rencontrera aucune contrepartie.

 

Pour convaincre leurs proies, les escrocs les appellent avec un numéro français, alors qu’ils se trouvent à l’étranger. Pour justifier que la différence de numéros avec ceux habituellement utilisés par les fournisseurs, les escrocs prétendent que le confinement les contraint à télétravailler.

 

 

I. QUELS MOYENS POUR ÉVITER L’ARNAQUE ?

 

Tout d’abord, il faut avoir conscience que les fraudes surviennent généralement en période de crise. L’escroc le sait et profite de la situation. Aussi, toutes personnes concernées dans la gestion de cette crise doit avoir présent à l’esprit qu’elle une proie potentielle.

 

Aussi, en cas d’appel et de proposition alléchante, il ne faut pas se précipiter et refuser de verser le moindre euro de suite. Si l’interlocuteur se montre trop insistant, cela permettra de jeter le doute sur son intégrité.

 

Ensuite, il faut raccrocher avec son interlocuteur et appeler le numéro du fournisseur habituel, afin de vérifier la véracité des propos, ce qui permettra de lever tout doute quant à l’appel reçu.

 

En outre, le nombre de personnes habilités à effectuer des virements doit être limité et désigner une personne référente, de confiance, pour les traiter.

 

Par ailleurs, il faut privilégier ses relations avec sa banque, et convenir d’un contre-appel de cette dernière en cas de virement manuel au-dessus d’un certain plafond.

 

 

II. QUELS RECOURS ?

 

Au niveau civil, deux voies d’actions sont envisageables :

 

  • Déposer plainte auprès de la DGCCRF et de ses services sur le territoire (Directions Départementales de la Protection de la Population – DDPP – et Directions régionales des entreprises, de la concurrence, du travail et de l’emploi - DIRECCTE) ;
  • Assignation le délinquant devant une juridiction de l’ordre judiciaire (Tribunal de commerce, Tribunal judiciaire ou de Proximité, en fonction de la qualité des parties et de la valeur en litige).

Le choix entre ces deux actions devra être réfléchi, car il dépend de plusieurs facteurs :

  • le ou les auteurs de la fraude ont-ils pu être identifiés ? où se situent-ils ? dans quelles conditions ont-ils agi ? la victime a-t-elle subi des dommages financiers ou corporels ?
  • De quelles preuves dispose t’on pour confondre les auteurs ?
  • La victime souhaite voir les fraudeurs condamnés pénalement ? civilement ? les deux ?

Autrement dit, une analyse au cas par cas des circonstances et des preuves en sa possession, est indispensable, afin d’adopter la meilleure stratégie et être réintégré dans ses droits.

 

Supposons qu’une personne privée (particulier, entrepreneur ou société) a été victime de pratiques commerciales trompeuses. Elle peut décider de saisir la DGCCRF afin de l’alerter sur les pratiques dont elle a été victime.

Cette démarche permettra d’obtenir de la DGCCRF de diligenter une enquête et rassembler toutes les preuves utiles en vue d’un éventuel procès. On rappellera que les enquêteurs de la DGCCRF jouissent de pouvoirs spécifiques et notamment, dans le cadre des enquêtes dites simples (hors autorisation d’un juge) du droit de :

  • accéder aux locaux de l’entreprise ;
  • obtenir la communication de documents professionnels (c’est-à-dire liés au fonctionnement de l’entreprise) ;
  • copier ces documents ;
  • auditionner les acteurs de l’entreprise concernée.

 

A l'issue de cette enquête, la DGCCRF constatera les infractions et :

 

  • soit elle fera injonction à l’entreprise d’adopter, dans un délai défini, des mesures correctives pour se mettre en conformité avec la réglementation ;
  • soit lancera une procédure civile en vue d’obtenir la cessation de la pratique, soit en lançant une procédure pénale (via la transmission des procès-verbaux établis par les enquêteurs au Procureur de la République, afin que celui-ci décide ou non de poursuivre l’auteur de la pratique devant la juridiction compétente).

Un tel recours peut décourager, en raison des longs délais d’attente.

Aussi, si la société victime de la fraude a pu identifier l’auteur de la pratique (ce qui est rare), il est davantage conseillé d’assigner l’auteur, afin d’obtenir :

- la cessation des agissements (si nécessaire, sous astreinte) ;

- le remboursement des sommes indûment prises

- la condamnation de l’auteur de la pratique au paiement de dommages et intérêts en réparation du ou des

préjudice(s) subi(s) ;

- le remboursement des frais de procédure engagés.

 

Je reste à votre disposition :

MAIL : rouland@equity-avocats.com

tél: 06.89.49.07.92

Avocat au Barreau de PARIS

17 rue du Dragon 75006 PARIS

 

 

Vous avez une question ?
Blog de Grégory ROULAND - 06 89 49 07 92

Grégory ROULAND

70 € TTC

163 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Grégory ROULAND - 06 89 49 07 92

Maître Grégory ROULAND, avocat et docteur en droit

Téléphone : 0689490792

Mail : gregory.rouland@outlook.fr

site :
https://sites.google.com/view/gregoryrouland/accueil

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

70 € Ttc

Rép : 24h max.

163 évaluations positives

Note : (5/5)
Rechercher
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles