La rupture conventionnelle : n’oubliez pas le délai de carence

Publié le Modifié le 04/01/2015 Vu 85 679 fois 376
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La durée du délai de carence lors de la signature d'une rupture conventionnelle

La durée du délai de carence lors de la signature d'une rupture conventionnelle

La rupture conventionnelle : n’oubliez pas le délai de carence

Si vous envisagez de signer une rupture conventionnelle avec votre employeur et de négocier une indemnité de départ supérieure à l'indemnité légale, il ne faut pas manquer de prendre en compte le délai de carence.

En effet, si la rupture conventionnelle ouvre droit pour le salarié aux allocations chômage, ce droit peut être suspendu durant plusieurs mois si vous avez négocié une indemnité de départ supérieure à l'indemnité légale ; c'est ce qu'on appelle le délai de carence.

Si le délai de carence maximum était avant de 75 jours (délai maintenu seulement pour les salariés victimes d'un licenciement économique, d'un licenciement ou d’un départ négocié dans le cadre d'un plan de départ volontaire), il est passé, depuis le 1er juillet 2014 à 180 jours. Cela signifie qu’au-delà de 16 250,00 € d’indemnité de départ, le délai de carence est plafonné à 180 jours (soit environ 6 mois).

Exemple : vous négociez une indemnité de départ de 14 000,00 € alors que votre indemnité de licenciement légale était de 2 000,00 €. Il convient, pour connaitre la durée de votre délai de carence, de retenir le montant de l’indemnité supérieure à l’indemnité de licenciement légale et de le diviser par 90. En l’espèce : (14 000 – 2 000) / 90 = 133 jours de carence

A ces 133 jours de carence, il conviendra d’ajouter dans les tous les cas, les 7 jours de carence obligatoires imposés par le Pôle Emploi et le nombre de jours de congés qui vous aura été payé lors de votre solde de tout compte et qui se transformera aussi en jours de carence.

Pour reprendre l’exemple : une date de rupture fixée au sein de la rupture conventionnelle au 1er septembre 2014 et un salarié qui a perçu une indemnité de congés payés de 1 800,00 € représentant 25 jours de congés payés.

Ce salarié sera soumis à un délai de carence de 165 jours (133 + 7 + 25) et ne commencera à percevoir ses allocations chômage que le 13 février 2015 (soit 5 mois et demi après la fin de son contrat de travail).

Mon avis : Lorsque vous négociez une rupture conventionnelle, il est important de prendre en compte le délai de carence, en particulier lorsque vous n'êtes pas certain de retrouver un emploi rapidement

Raphaëlle BENSOUSSAN

Avocat à la Cour

8 Avenue Victor Hugo - 75116 PARIS


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1 Publié par Raphaelle BENSOUSSAN
09/03/2018 14:31

Bonjour,

Je vous conseille d'envoyer une lettre recommandée si le retard est important mais oui en cas d'absence de paiement de votre prime, vous pouvez saisir le CPH.

Cordialement

2 Publié par Visiteur
21/03/2018 11:09

Bonjour Maître,

J'ai fait une demande de rupture conventionnelle auprès de mon employeur qu'il a accepté. je fais de la vente à domicile à côté en tant que VDI pensez vous que cela peut changer quelque chose pour le calcul de carence pour pôle emploi ?
En vous remerciant.

3 Publié par Visiteur
21/03/2018 14:00

Bonjour,

Je ne pense pas mais je vous laisse contacter le pôle emploi pour en être sûr.

Cordialement

4 Publié par Visiteur
25/05/2018 11:05

Bonjour,

Dans le cadre d'une rupture conventionnelle d'un CDI, j'ai recu une indemnité correspondant au minimum légal de la convention collective de la banque (un peu supérieur au minimum légal classique).

Pole Emploi me dit que TOUTE indemnité légale ou conventionnelle entraine un délai de carence dans un cadre de rupture conventionnelle (vs. licenciement) car "c'est une démission cachée" (de leurs dires). De mes lectures je ne suis pas d'accord mais ils insistent. Ont-ils raison ? Quels textes pourraient-je leur montrer pour contester sinon ?
merci
Bien cordialement

5 Publié par Visiteur
25/05/2018 12:48

Bonjour,

Je ne suis pas d'accord avec leur interprétation.

Par contre dans votre cas, vous aurez un délai de carence car l'indemnité conventionnelle ouvre ce délai alors que l'indemnité légale ne l'ouvre pas.

Cordialement

6 Publié par Visiteur
25/05/2018 13:26

Merci pour votre retour.

Je pensais que cette indemnité calculée selon la base d'une convention collective "s'imposait" et donc en quelque sorte était aussi un minimum légal (je n'ai pas choisi / ce n'est pas une transaction / dans un cadre de licenciement ça aurait été également cette indemnité conventionnelle car la loi dit que c'est le plus avantageux entre calcul légal et calcul conventionnel).

Il me semble qu'ils ont pris la différence entre mon indemnité conventionelle et l'indemnité minimum légale divisé ensuite par circa 90 pour faire le calcul du délai (contrairement à ce qui a été dit oralement que toute indemnité faisait objet de carence).

Finalement avec le coefficient de calcul de la carence tel qu'il est, il aurait été plus avantageux financièrement pour moi d'avoir uniquement le minimum légal plutot que de perdre X jours d'indemnité, ça n'a pas trop de sens

Donc pour vous indemnité proposée par la convention collective n'est pas l'indemnité légale même si elle s'impose (pas négocié) ?

merci pour votre retour
bien cordialement

7 Publié par Raphaelle BENSOUSSAN
25/05/2018 21:33

je vous confirme que l'indemnité conventionnelle ne s'apparente pas à l'indemnité légale et ce même si elle vous est imposée.

Cordialement

8 Publié par Visiteur
27/05/2018 19:25

Merci Maitre pour votre retour

9 Publié par Visiteur
06/06/2018 19:49

Bonjour,
J'ai signer une rupture conventionnelle qui prendra effet le 13 juillet, avec 28 jours de congé qui ne sont pas pris.
Mais j'ai une promesse d'embauche pour un CDI le 20 aout.
Est-ce que je doit quand méme m'inscrire a pole emploi, ou bien attendre si durant la periode d'essai se passe mal.
Merci de votre retour.

10 Publié par Raphaelle BENSOUSSAN
06/06/2018 21:32

Bonsoir,

Vous pouvez vous inscrire en tant que demandeur d'emploi mais sans demander le versement d'une allocation et revenir sur votre décision si votre nouvel emploi se déroule mal.

Cordialement

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A propos de l'auteur
Blog de Raphaelle BENSOUSSAN

Titulaire d'un DESS juriste d'entreprise, spécialité relations de travail (Université François Rabelais de TOURS), d'un DESS droit des produits de santé (Université Paris V) et diplômée de l'Institut de criminologie de Paris II, j'ai prêté serment en novembre 2009 auprès du Barreau de Paris. J’ai créé mon propre cabinet d’avocat en 2014.

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