Les obligations de l’administration face au harcèlement d'agents de la fonction publique

Publié le 01/02/2016 Vu 10 656 fois 12
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Quelles sont les obligations de l’administration face au harcèlement d'agents de la fonction publique ou de fonctionnaires ?

Quelles sont les obligations de l’administration face au harcèlement d'agents de la fonction publique ou de

Les obligations de l’administration face au harcèlement d'agents de la fonction publique

L'histoire du harcèlement moral est récente en droit. 

Il a fallu attendre la loi du 17 janvier 2002 pour que soit créé le délit pénal de harcèlement moral. 

Avant cette loi, les agents et fonctionnaires qui se trouvaient être  victimes de harcèlement moral au travail de disposaient d'aucune possibilité de faire condamner pénalement l'auteur de celui-ci. 

La première condamnation pénale pour harcèlement moral de la cour de cassation ne remonte qu'à un récent arrêt du 21 juin 2005. 

Ces deux évolutions légale et jurisprudentielle ont consacré juridiquement la volonté de reconnaître la gravité des agissements de harcèlement moral au travail à l'encontre de victimes qui sont d'abord victimes car elles travaillent.  

La jurisprudence a ainsi consacré le principe selon lequel les faits de harcèlement moral entrent dans le champ d’application de la protection que l’administration est tenue d’assurer à ses agents contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de leurs fonctions (CE 12 mars 2010, Commune de Hoenheim, n° 308974). 

L’agent qui invoque un harcèlement moral peut bénéficier de la part de l'administration de :

  • une assistance juridique, 
  • engagement de poursuites disciplinaires à l’encontre de l’auteur du harcèlement, 
  • mesure d’éloignement de l'auteur du harcèlement moral (TA Nice 15 juin 2010, n° 0706362), 
  • rétablissement dans ses droits de l’agent victime du harcèlement,
  • ne prendre aucune mesure de rétorsion contre les agents qui dénoncent les faits,
  • la mise en œuvre de la protection fonctionnelle (dont la prise en charge des frais d'avocat). 

S'agissant de la protection fonctionnelle, en cas de harcèlement, elle est en pratique impossible à obtenir lorsque le supérieur hiérarchique est l'auteur du harcèlement. 

L’auteur du harcèlement est passible d’une sanction professionnelle, susceptible de faire l'objet d'un déplacement et de sanctions judiciaires selon que le juge saisi soit le juge administratif ou pénal. 

Il convient en effet de distinguer :

  • la plainte pénale pour harcèlement moral qui entraîne la condamnation de l'auteur par le tribunal correctionnel à une sanction pénale d’un an d’emprisonnement et de 15.000 € d’amende (art. 222-33-2 du code pénal) outre celle d'avoir à indemniser les préjudices subis par la victime ;

  • la requête portée devant le juge administratif tendant à n'obtenir que la réparation de la victime par la mise en jeu de la responsabilité de l’administration du fait de la faute de service indépendamment de la question de savoir si la hiérarchie a directement contribué au harcèlement ou non, qu’elle ait indirectement contribué à la dégradation des conditions de travail ou qu’elle se soit abstenue d’agir face à de tels agissements. 

Selon la jurisprudence constante du Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative, l’administration ne peut pas valablement atténuer sa responsabilité en raison du comportement de la victime dès lors que le harcèlement est établi. 

La plainte pénale n'est pas une action superficielle car elle permet d'obtenir à l'encontre de l’auteur du harcèlement moral une sanction pénale indépendamment de la sanction disciplinaire qui a été prononcée, tout en sachant que dans ce type de situation, l'administration a une curieuse tendance à déplacer le problème plutôt qu'à régler définitivement. 

Je pense notamment à ce chef de service du conseil général du département de la Seine Saint Denis (93) dont l'administration avait reconnu les manquements mais que le Département à préféré muter ailleurs grâce à une formation qualifiante plutôt que de le révoquer définitivement de la fonction publique. 

Bien que la justice ne soit jamais une science exacte, elle permet de croire que la cause sera entendue. 

Pour conclure, il convient de garder en mémoire que l'auteur et l’administration mettent en jeu leur responsabilité du fait de la faute en lien avec le service.

La victime est ainsi en droit d’obtenir la réparation de ses préjudices subis par l'auteur du harcèlement et l'administration, en déposant une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction et, ce, indépendamment de la sanction disciplinaire prononcée (CAA Versailles, 6 juillet 2006, n° 04VE03517).

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

Anthony Bem
Avocat à la Cour
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1 Publié par Visiteur
21/04/2018 10:08

Merci Maitre ,mais je n'ai helas pas les moyens
Ma collectivité dans sa bienveillance ,a décidé du jour au lendemain de me supprimer mes primes de nuit ,malgré des dispositions transitoires de la ctp actant la fermeture de mon service
Elles devaient m'être maintenue jusqu'en Sept 2019
Un autre combat ...
Entre le demi solde et cette perte ,pas moins de 1000e ,dur,dur
Je voulais juste savoir si cette non défense serait prise en compte par les juges,en ma faveur?
Belle continuation

2 Publié par Visiteur
09/12/2018 21:24

Bonsoir je me sens victime de harcèlement et de discrimination par la directrice de l'école où je travaille.ce problème a débuté l'année dernière mais la directrice étant partie en congé maternité je n'ai pas parler de cela j'ai fais tout ce qu'elle m'avait demandé fatiguée épuisée car personne n'est venu m'aider sachant que nous sommes quatres agents sur l'école la directrice a décider que je devais faire mon travail et faire le remplacement des trois collègues je devais les remplacer quand elles étaient en arrêt maladie en rtt en congés en formation ou absentes.Au mois de septembre pour le planning de cette année j'ai refusé de signer le planning qu'elle devait envoyer a mon responsable je travaille dans une école maternelle de la ville de Paris tout ce que j'ai demandé c'était non je me suis senti mal et suis allée voir mon médecin qui m'a donné une semaine d'arrêt maladie pour fatigue mais pendant mon arrêt la directrice s'est permise d'appeler chez moi pour me faire des remontrances et me dire que pendant mon arrêt c'était les autres qui faisait mon travail j'ai envoyé un courrier a mes supérieurs pour leur dire ce qui se passait sur l'école et est demandé une réunion avec mon syndicat et eux aussi ce qui a été fait.Ala suite de cette réunion mes chefs devaient venir sur l'école mais c'est le contraire qui s'est fait la directrice est allée voir mon responsable le lendemain c'était un autre problème qui me tombait dessus alors que je ne savais pas de quoi qu'on m'accusait car il paraît que je donne des ordres aux agents de primaire qui est contigu a la maternelle j'étais tellement sous pression je suis retournée voir mon médecin parce que ma fille paniquait de me voir dans cet état mon medecine m'a mise en arrêt maladie.Cela fait un mois que je ne travaille pas je n'arrivais plus a dormir je ne pouvais pas travailler dans cet état car j'étais au bord de la dépression tout le monde fait la sourde oreille personne ne m'écoute je sais qu'il y a une réunion qui doit se faire avec mes responsables dans l'école mais je ne connais pas la date alors que pouvez vous faire pour moi,il y a tellement de problèmes dans les écoles que personne ne résout rien il préfère déplacer l'agent que de régler le problème en plus je continue de remplacée tous les autres collègues je suis malade au niveau des épaules au niveau d'un coude jai de l'arthrose au niveau du genou qui me fait souffrir en montant et en descendant les escaliers et en plus je fais de l'hyper tension artérielle malgré les restrictions de la médecine du travail rien à changer .Que pouvez vous me conseiller.que dois je faire?

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