Les effets du cautionnement solidaire entre les cofidéjusseurs

Publié le 11/02/2016 Vu 6 141 fois 1
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Les cas exposés au présent partent du même postulat, une banque consent à une société, un ou plusieurs prêts, pour lesquels, plusieurs personnes, les cofidéjusseurs se rendent cautions solidaires.

Les cas exposés au présent partent du même postulat, une banque consent à une société, un ou plusieurs p

Les effets du cautionnement solidaire entre les cofidéjusseurs

~~Les cas exposés au présent partent du même postulat, une banque consent à une société, un ou plusieurs prêts, pour lesquels, plusieurs personnes, les cofidéjusseurs se rendent cautions solidaires.
Les questions qui se posent sont les suivantes :
- Un cofidéjusseur peut-il exploiter la disproportion de l’engagement de l’autre caution ?
- Un cofidéjusseur peut-il arguer de ce que l’existence des autres cautionnements a été la condition déterminante de son propre engagement en qualité de caution ?
En clair, quels sont les risques pour chacune des cautions prises individuellement, à l’intérieur de ce groupe que constitue l’ensemble des cofidéjusseurs ?
D’une manière générale, le code de la consommation et le code civil enserrent de manière stricte les engagements des personnes physiques en qualité de caution. Rappelons-le avec force, s’engager en qualité de caution est acte important pouvant lorsqu’il est pris à la légère avoir des conséquences financières irrémédiables.
C’est ainsi qu’aux conditions de forme imposées par la loi, les engagements des cautions doivent proportionnés aux biens et revenus des cautions. Il s’agit d’éviter que les cautions ne se trouvent engagées pour des montants excédant leur ressources et patrimoine.
Cette exigence de proportionnalité est inscrite à l’article L341-4 du Code de la Consommation.
Ce qui nous amène à notre première affaire, où pour la première fois la Cour de Cassation, 27 février 2015, °13-13709 a tranché la question de savoir si une caution assignée par une Banque pouvait dans le cadre de sa défense se prévaloir de la perte de toute subrogation à ses droits à l’égard de l’autre caution, au visa de l’article 2314 du Code Civil.
L’article 2314 du Code Civil dispose que la caution est déchargée lorsque la subrogation aux droits, hypothèque et privilège du créancier ne peut plus par le fait de ce même créancier s’opérer en faveur de la caution.
En d’autres termes cet article sanctionne le créancier qui a fait perdre à la caution un droit préférentiel sur lequel elle pouvait légitimement compter au moment de la signature de la caution.
En l’espèce, une Banque consent 4 prêts à une société X, le gérant Monsieur Y et son frère Monsieur Z se portent cautions solidaires desdits prêts.
Monsieur Z est déchargé de son engagement en qualité de caution, sur le fondement de l’article L341-4 du Code de la consommation précité. Son engagement était manifestement disproportionné par rapport à ses biens et revenus.
Par suite, Monsieur Y était assigné au paiement, en conséquence de la défaillance de Monsieur Z.
La Cour de Cassation sur ce point précis estime que la sanction prévue par l’article L341-4 du Code de la Consommation, prive le contrat de cautionnement d’effet tant à l’égard du créancier (la Banque) que de ses cofidéjusseurs.
En effet, lorsqu’une Banque ne peut se prévaloir d’un contrat de cautionnement car disproportionné, la sanction est la nullité de ce contrat ; ce qui signifie que ce contrat n’a jamais existé, n’a jamais produit d’effet.
N’ayant jamais existé, et en se positionnant chronologiquement au jour de la signature de son contrat de cautionnement, Monsieur Y se retrouve seul face à la Banque, Monsieur Z ayant disparu.
Dès lors, Monsieur Z ne peut revendiquer le bénéfice de l’article 2314 du Code Civil.

L’autre affaire tranchée par la Cour de Cassation, 18 mars 2014, N°13-11733 concerne quant à elle une caution Madame X qui s’était engagée avec sept autres cofidéjusseurs.
La société est mise en liquidation judiciaire, 5 cofidéjusseurs sont déchargés de leurs engagements.
La Banque décide d’assigner Madame X en paiement.
La Cour d’appel confirmée par la Cour de Cassation estimant que la caution ne s’était engagée qu’en considération de l’existence des de sept autres cofidéjusseurs, avait prononcé la nullité de l’engagement de caution.
La Cour de Cassation confirme cet arrêt en soulignant que Madame X avait fait de l’existence des autres cautionnements souscrits la condition déterminante de son propre engagement.

Deux décisions, deux solutions différentes. Alors comment les appréhender, quelles leçons en tire ?
Ce que nous pouvons comprendre tout d’abord, c’est que le groupe constitué des cofidéjusseurs ne protège pas la caution prise individuellement.
Le groupe protège en définitive la Banque, laquelle dispose de plusieurs garanties.

 

Vous avez une question ?
Blog de Maître AFLALO Nathalie

Nathalie AFLALO

250 € TTC

Pas d'avis pour le moment

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Thierry075008
23/02/2019 10:28

Bonjour maître et merci encore pour vos conseils.
Sur votre insistance et assistance, la banque a fini par me communiquer les copies des actes que j’avais signé à l’époque.
Un grand merci pour votre aide et permettre enfin de trouver un arrangement à l’amiable.
Je conseille ce cabinet sans aucune hésitation.
Veronique L.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Maître AFLALO Nathalie

Bienvenue sur le blog de Maître AFLALO Nathalie

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

250 € Ttc

Rép : 24h max.

Pas d'avis pour le moment

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles