Faux et usage de faux (I).

Publié le Modifié le 28/02/2021 Vu 45 274 fois 51
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Porter plainte pour faux et usage de faux, étant la victime, nécessite de quelques connaissances juridiques préalables, ainsi que de certaines preuves visant à démontrer la présence d'une infraction.

Porter plainte pour faux et usage de faux, étant la victime, nécessite de quelques connaissances juridiques

Faux et usage de faux (I).

1.- Définition de faux et usage de faux.

 

Le faux et usage de faux documents est un délit pénal défini par le Code pénal comme une altération frauduleuse de la vérité, visant à causer un préjudice.

 

L’article 441.1 du Code pénal considère faux toute altération frauduleuse de la vérité, par quelque moyen que ce soit, dans un écrit  ou tout autre support d’expression  de la pensée, qui a pour objet ou pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques.

 

En somme, l’utilisation d’un faux document dans le but d’obtenir les mêmes droits, biens ou résultats qu’avec le document original et légitime, constitue un délit de faux et usage de faux.

 

Plusieurs conditions sont recueillies par l’article 441.1 du Code pénal pour constituer une infraction de faux et usage de faux :

 

1.- Un support matériel, physique, permettant de prouver l’existence d’une altération de la vérité.

 

2.- Une altération de la vérité. Il faut faire la différence entre faux matériel et faux intellectuel.

 

Le faux matériel est l’altération de la vérité réalisée sur un écrit ou tout autre support physique, y compris un document numérique ou fichier informatique.

 

Le faux matériel peut être constitué  par un document falsifié, altéré ou contrefait, mais aussi par l’utilisation d’une pièce dans le but de transmettre de fausses informations, un document partiellement modifié, antidaté, une signature imitée, copiée/collée, ou transférée suivant des procédés physiques, chimiques ou numériques.

 

Par contre, le faux moral ou intellectuel nécessite d’un individu qui agisse frauduleusement pour introduire des affirmations fausses, par omission ou dissimulation de la vérité, soit sur un acte authentique, soit sur un document frauduleusement modifié par une personne dépositaire de l’autorité publique, légitimée pour délivrer le document concerné.

 

Dans le faux moral, il n’y a pas de manipulation à postériori, mais une altération réalisée par le rédacteur légitime.

 

3.- L’existence d’un dommage ou préjudice comme conséquence directe du faux et usage de faux.

 

4.- L’existence  d’un droit ou conséquence juridique indue comme conséquence directe de l’introduction du faux concerné.

 

5.- La présence d’une intentionnalité coupable, l’auteur est conscient et consentant de cette infraction, que ce soit pour la confection, l’usage du faux ou l’omission de la vérité. Il n’y a pas de crime sans intention de le commettre.

 

 

2.- Sanctions pour faux et usage de faux.

 

Les peines prévues par le Code pénal en matière de faux et usage de faux sont définies d’une façon générale en 45000 € d’amende et trois ans d’emprisonnement.

 

Cependant, la seule détention d’un faux document est punie de 30000 € d’amende et deux ans d’emprisonnement.

 

Ces peines sont portées à 75000 € d’amende et cinq ans d’emprisonnement dans de cas de détention de plusieurs faux, sachant que l’usage et la fabrication d’un faux document sont punis des mêmes peines.

 

Par ailleurs, plusieurs faits aggravants peuvent faire augmenter les peines précédentes :

  • Falsifier ou manipuler un document délivré par une administration publique.
  • Le cas précédent réalisé par un individu dépositaire de l’autorité publique.
  • Falsifier ou manipuler une écriture publique ou authentique.
  • Le cas précédent exécuté par une personne dépositaire de l’autorité publique.

 

Le Code pénal établi aussi des peines complémentaires à celles évoquées précédemment :

  • Interdiction de droits civiques, civils et de famille.
  • Interdiction d’exercice :
    • d’une fonction publique.
    • d’une activité professionnelle  ou sociale.
    • d’une profession commerciale ou industrielle.
    • de la direction, administration, gestion ou contrôle d’une entreprise.
  • Exclusion des marchés publics.
  • Confiscation des éléments ayant servi à la commission du délit.
  • Interdiction du territoire français pour les étrangers.

3.- Victimologie.

 

On parle souvent de la responsabilité civile et pénale des auteurs de délits de faux et usage de faux en écritures, de faux en signatures, de faux en documents, mais on a en face toujours les victimes.

 

La victimologie de ce type de faits criminels est très riche en typologie et souvent très lourde de conséquences.

 

Une imitation de signatures dans le cadre d’une transmission frauduleuse d’un véhicule, par exemple, n’est que rarement repérée par la victime. Il faut attendre la réception du premier PV et mener sa petite enquête pour s’en apercevoir que quelqu’un est en train de rouler avec sa voiture indument, étant encore la victime à la fois le titulaire, le propriétaire ainsi que le responsable civil et pénal de toute infraction commise avec le véhicule.

 

Un cas plus répandu, l’imitation de la signature du conjoint sur un prêt contracté  sur internet. En effet, la dématérialisation des procédures permet aujourd’hui de contracter un crédit en ligne en toute simplicité, étant les contrôles effectués par les établissements bancaires très faibles, voire inexistants.

 

La victime s’en aperçoit normalement quelque temps après, souvent dans le cadre d’une procédure de divorce, lorsque l’emprunteur (conjoint falsificateur) ne peut plus faire face aux remboursements, et que l’établissement de crédit se retourne vers le co-emprunteur, ne connaissant l’existence du crédit en cours.

 

La victime se trouve souvent face à une situation financière très délicate, exposée à un interdit bancaire et à toutes les conséquences juridiques que cela pourrait entraîner.

 

Malgré les conséquences directes et imprévisibles pour les victimes de faux et usage de faux, elles doivent commencer pour prouver le préjudice et l’existence du faux, normalement par la production d’une expertise en écritures et documents, soit avant de déposer plainte, soit en phase procédurale.

 

On exposera prochainement les différentes typologies de faux documents, ainsi que certaines techniques pour repérer et mettre en évidence de type d’infraction.

 

 

Par LFD Criminalistique.fr

Experts en lutte contre la fraude documentaire.

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par LFD Criminalistique
07/11/2018 10:46

Bonjour,

En effet, celle-ci serait la solution la plus rapide.

Cordialement,

LFD CRIMINALISTIQUE.FR

2 Publié par Visiteur
07/11/2018 10:49

Donc vous me confirmer que si ma banque accepte de racheter ce crédit en cours avec pour seul emprunteur moi même, la plainte de mon ex - conjoint pour faux et usage de faux a peu de chance d'aboutir ?

3 Publié par LFD Criminalistique
07/11/2018 10:57

Bonjour BARBARA,

Il s’agit de deux procédures différentes.

Avec le rachat, la banque ne se retournera pas contre vous.

Cependant, si la plainte pour faux et usage de faux a été déposée, il faudrait attendre le résultat de l’enquête en cours.

Evidemment, votre ex-conjoint pourrait abandonner les poursuites si vous prenez en charge le crédit, car leur but était selon tout vraisemblance de ne pas rembourser l’emprunt.

Vous pouvez aussi faire expertiser les signatures en privé pour montrer votre bonne foi ainsi que votre innocence.

Dans tous les cas, nous vous conseillons d’attendre les nouvelles des enquêteurs.

Cordialement,

LFD CRIMINALISTIQUE.FR

4 Publié par Visiteur
12/11/2018 23:08

Bonjour,

Je suis actuellement en plein litige avec une agence immobilière. Au terme d'un passage dans un de leurs appartements, j'ai envoyé ma lettre de dédite mi-août 2017 pour un départ mi-septembre 2018. Sur conseil de mon gestionnaire de location, j'ai versé la totalité du loyer pour le mois de Septembre pour être remboursé plus tard de la différence non-effectuée. Par ailleurs, j'ai effectué l'état des lieux de sortie.

Problème, ils ne m'ont pas remboursé cette différence et ils ne veulent pas m'envoyer l'état des lieux de sortie (je paye donc une assurance habitation pour un logement que je n'occupe plus). Après plusieurs relances, ils ont invoqué le fait que ma lettre de dédite n'était pas adressée au bon organisme (alors que les 2 organismes en question sont à la même adresse) donc que celle-ci n'était pas valable.
Ils m'ont demandé de renvoyer une lettre de dédite au nom du bon organisme. C'est ce que j'ai fait, sans modifier la date. D'après eux, j'occupais donc l'appartement entre Septembre 2017 et Mars 2018. Aujourd'hui, j'ai reçu une lettre de relance pour me dire que je leur dois presque 3000€ au nom des mois entre Septembre 2017 et Mars 2018.

Les 3 soucis sont que :
-J'ai effectué l'état des lieux de sortie et n'habitais donc plus sur le lieu en question (mais à plus de 700km).
-L'appartement a été reloué et je possède le numéro de téléphone du locataire suivant (qui me demandait des renseignements). C'est donc bien qu'ils considéraient l'appartement comme libre.
-L'état des lieux de sortie qu'ils m'ont envoyé pour me justifier de mon départ le 26 Mars 2018 qui correspond à mon 2ème renvoi de lettre de dédite (et non en Septembre 2017 comme c'était vraiment le cas) possède ma signature. Ce jour-là, je travaillais à plus de 700km, et je possède des preuves puisque j'ai badgé ce jour-là et il y avait des témoins. Je n'ai donc pas pu signer ce document. De plus, il est clair qu'ils ont juste apposé ma signature sur l'état des lieux d'entrée et qu'ils ont ajouté le terme "Sortie" dessus.

Que me conseillez-vous ? Je pensais porter plainte pour faux, usage de faux et tentative d'escroquerie.

5 Publié par LFD Criminalistique
13/11/2018 09:00

Bonjour,

En effet, si l’arrangement à l’amiable n’est plus d’actualité, vous devriez porter plainte et poursuivre en justice l’organisme concerné.

Par ailleurs, le faux et usage de faux relève du pénal. Normalement, la plainte devrait faire réagir les l’agence.

Cordialement,

LFD Criminalistique.fr

6 Publié par Visiteur
27/11/2018 11:57

Bonjour,


Je vous expose mon cas, je suis passée par un gestionnaire de location pour mon premier appartement. Il s'avère que les documents fournis par le locataire sont faux, il m'avait fournit un avis d'imposition ainsi que des fiches de salaire d'un certain montant qui sont fausses, après vérification avec son assistante sociale.

Je me suis rendue au Service des Impôts qui a fait une photocopie de tous les documents, ils m'ont clairement dit que c'était un photomontage.

Dans mon cas comment porter plainte, que dois-je faire? Bien à vous.

7 Publié par LFD Criminalistique
27/11/2018 14:22

Bonjour Justice'Royal,

En effect, vous devriez porter plainte pour faux et usage de faux.

Par ailleurs, faire expertiser au préalable le dossier par un expert en documents pourrait vous permettre d'accélérer la procédure ainsi que faire des économies.

COrdialement,

LFD CRIMINALISTIQUE.FR

8 Publié par Visiteur
01/12/2018 10:45

Bonjour
J'ai signé en avril dernier un bail de 3 ans assorti d'une clause de garant. Mes locataires ont un retard de 3 mois de loyer et je viens de me tourner vers leur garant (leur mère) qui m'informe qu'elle n'a jamais signé ce document et que ses filles ont produit un faux document.
vers qui dois je déposer plainte svp (Tribunal, Police ?)
je viens de mandater dans un premier temps un huissier en vue de lancer une action en recouvrement/expulsion, mais je souhaite déclencher également une procédure pénale
merci de vos informations
bien cordialement

9 Publié par LFD Criminalistique
02/12/2018 10:23

Bonjour Eric,

En principe, vous en avez les deux choix, la Police et la Justice, dans le cadre d'un faux et usage de faux, usurpation d'identité, etc.

Dans tous les cas, nous vous conséillons de prendre un avocat spécialisé en droit pénal.

Cordialement,

LFD Criminalistique.fr

10 Publié par Visiteur
07/12/2018 08:18

Bonjour
Le beau père de mon fils a imité ma signature et celle de mon fils quelques jours avant ses 18 ans. Pour demander de clor un livret contenant 2000 euros. La banque s'en ai rendu compte et ma renvoyer les documents. De par sa fonction d'élu à la mairie il a pu récupérer une photocopie de ma carte d'identité. Quel est la marche à suivre?

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.