Le référé devant le Conseil de Prud'hommes: une procédure d'urgence.

Publié le 25/10/2009 Vu 13 754 fois 3
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Vous n'êtes plus réglé de vos salaires par votre employeur... Que faire ? Une possibilité s'offre à vous: saisir le Conseil de Prud'hommes en urgence par le voie du référés mais sous certaines conditions.

Vous n'êtes plus réglé de vos salaires par votre employeur... Que faire ? Une possibilité s'offre à vous:

Le référé devant le Conseil de Prud'hommes: une procédure d'urgence.

Votre employeur ne vous a pas réglé de vos salaires de ce mois-ci, il ne vous a pas remis votre lettre de licenciement et votre attestation ASSEDIC. Vous êtes dans une situation difficile, que faire ?

Saisir le Conseil de Prud’hommes ? Mais comment peut-il statuer dans l’urgence ?

Si vos demandes ne se heurtent à aucune contestation sérieuse, c’est-à-dire qu’il ne peut pas y avoir de débats sur vos demandes : le Conseil de Prud’hommes peut être saisi sous la forme des référés dans les quinze jours maximum suivant votre demande.

En outre, le juge des référés pourra être saisi même dans l’hypothèse d’une contestation sérieuse pour ordonner une mesure conservatoire ou de remise en état

1- Saisir le juge des référés pour ordonner des mesures en urgence qui ne se heurtent pas à une contestation sérieuse ( article R 1455-5 du Code du travail).

La demande d'intervention du juge des référés sur le fondement de l'article R 1455-5du Code du travail suppose deux conditions cumulatives : l'urgence de la situation et  la nature de la mesure sollicitée.

a-l’urgence.

L'urgence n'a pas été définie par le législateur. Elle constitue une question de fait appréciée souverainement, au jour où ils statuent, par les deux juges de la formation de référé prud'homal.

En pratique, cette condition paraît être appréciée de façon relativement souple, l'étude du contentieux démontrant que le défaut d'urgence est rarement relevé par le juge.

b- l’absence de contestation sérieuse ou existence d’un différend.

La mesure sollicitée ne doit pas se heurter à une contestation sérieuse. Le juge des référés est le juge de l’évidence. Aussi, il ne doit pas exister un problème juridique à régler au risque de se voir opposer une contestation sérieuse : c’est le cas par exemple, lorsque le débat porte sur des primes issue d’une convention collective que le salarié réclame et que l’employeur n’estime pas devoir régler car il considère que la convention collective dont le salarié réclame l’application n’est pas celle qui régit le contrat de travail du salarié.

Autre exemple :Une demande tendant à la délivrance d'un certificat de travail rentre bien dans le cadre des pouvoirs reconnus au juge des référés prud'homal.
Mais elle est irrecevable en l'absence de circonstances particulières de nature à justifier l'urgence. Il doit d'autant plus en aller ainsi qu'existe une contestation sérieuse sur le fond relativement à la qualité de salarié.


CA Reims 6 décembre 1978, Moureaux c/ Muller.

2- La saisine du juge des référés pour ordonner des mesures conservatoires ou de remise en état.

L’article R 1455-6 du Code du travail permet de saisir le juge des référés même en présence d'une contestation sérieuse afin que ce dernier prescrive  les mesures conservatoires ou de remise en état qui s'imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.

L’urgence n’est pas exigée non plus.

Ainsi, la mutation disciplinaire prononcée à l'encontre d'un salarié est manifestement illicite lorsqu'elle ne figure pas parmi les sanctions prévues par le règlement intérieur.


Dès lors, si le juge des référés ne dispose pas du pouvoir d'annuler cette sanction, il peut, en application de l'article R 1455-6 du Code du travail, faire cesser le trouble manifestement illicite en ordonnant la réintégration sous astreinte de l'intéressé dans ses fonctions antérieures.


CA Versailles 19 octobre 2004 n° 04-347

A Bordeaux, l’audience de référés se déroule le jeudi matin à 8h45.

contact: cabinet@michelebaueravocate.com      100,Cours de Verdun 33000 BORDEAUX tél 05 47 74 51 50.                   
   
 

Vous avez une question ?
Blog de Michèle BAUER,Avocat Bordeaux

Michèle BAUER

150 € TTC

1 évaluations positives

Note : (2/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par denishew
06/01/2012 08:08

Selon l'obligation d'urgence serait-il possible de saisir le Juge des Référés pour la non observation de la procédure de reclassement, voir licenciement?
Etant déclaré inapte (2 visites médicales) suite à un AT j'ai demandé à mon délégué syndicale (également membre du CE) s'il avait eu des nouvelles du DRH, ou un membre de la DRH, concernant la proposition de reclassement laquelle m'a été fait 2 jours après m'a seconde visite médicale d'inaptitude. Il m'a affirmé qu'il n'avait pas été consulté, et que seule les informations concernant mon reclassement ont été prononcés pendant une réunion de travail du CE, à une date entre les deux visites médicales.
Ma question est la suivante: Est que je suis en droit d'aller en référé ou dois-je formuler une demande 'traditionnelle' devant les Prud'hommes ?
Je vous remercie.

2 Publié par michele bauer
06/01/2012 08:09

demande traditionnelle

3 Publié par Visiteur
05/09/2012 23:21

Bonjour,
Je suis en procédure de licenciement économique.
J'ai bien eu un entretien préalable et devait être licenciée le 31 août mais je n'ai reçu aucune notification en recommandé ...
Puis saisir le juge des référés?

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Michèle BAUER,Avocat Bordeaux

Je suis avocate à Bordeaux.

Blogueuse sur "feu" avocats.fr depuis 2007 et sur Legavox depuis 2009.

 

J'ai prêté serment en 2003 et depuis cette date j'exerce en qualité d'avocate dans le respect de mon serment.

Photo:Cyril Coquilleau

https://cyrilcoquilleau.com/)

 

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

150 € Ttc

Rép : 48h max.

1 évaluations positives

Note : (2/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles