CONTESTATION D'HONORAIRES DE L'AVOCAT: UNE AFFAIRE DE TAXATION POUR LE BATONNIER.

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Dans un premier article, j'ai présenté les critères et méthodes de fixation de l'honoraire de l'avocat, en présentant l'intérêt de la convention d'honoraires et la jurisprudence importante en la matière. AVOCAT: COMMENT FIXER SES HONORAIRES ? (I) L'article 10 de la loi du 31 décembre 1971 dispose : « La tarification de la postulation et des actes de procédures est régie par les dispositions sur la procédure civile. Les honoraires de consultation, d'assistance, de conseil, de rédaction d'acte juridique sous seing privé, de plaidoirie, sont fixés en accord avec le client. A défaut de convention entre l'avocat et son client, l'honoraire est fixé selon les usages, en fonction de la situation de fortune du client, de la difficulté de l'affaire, des frais exposés par l'avocat, de sa notoriété et des diligences de celui-ci. Toute fixation d'honoraires, qui ne serait qu'en fonction du résultat judiciaire est interdite. Est licite, la convention qui, outre la rémunération des prestations effectuées, prévoit la fixation d'un honoraire complémentaire en fonction du résultat obtenu ou du service rendu". Nous examinerons dans cet article, la taxation ou la contestation des honoraires devant le bâtonnier ( chef de l'ordre des avocats) dont dépend l'avocat.

Dans un premier article, j'ai présenté les critères et méthodes de fixation de l'honoraire de l'avocat, en

CONTESTATION D'HONORAIRES DE L'AVOCAT: UNE AFFAIRE DE TAXATION POUR LE BATONNIER.

Dans un premier article, j'ai présenté les critères et méthodes de fixation de l'honoraire de l'avocat, en présentant l'intérêt de la convention d'honoraires et la jurisprudence importante en la matière. AVOCAT: COMMENT FIXER SES HONORAIRES ? (I)

L'article 10 de la loi du 31 décembre 1971 dispose :

« La tarification de la postulation et des actes de procédures est régie par les dispositions sur la procédure civile. Les honoraires de consultation, d'assistance, de conseil, de rédaction d'acte juridique sous seing privé, de plaidoirie, sont fixés en accord avec le client.
A défaut de convention entre l'avocat et son client, l'honoraire est fixé selon les usages, en fonction de la situation de fortune du client, de la difficulté de l'affaire, des frais exposés par l'avocat, de sa notoriété et des diligences de celui-ci.
Toute fixation d'honoraires, qui ne serait qu'en fonction du résultat judiciaire est interdite.
Est licite, la convention qui, outre la rémunération des prestations effectuées, prévoit la fixation d'un honoraire complémentaire en fonction du résultat obtenu ou du service rendu".

Nous examinerons dans cet article, la taxation ou la contestation des honoraires devant le bâtonnier ( chef de l'ordre des avocats) dont dépend l'avocat.

I- La contestation et la prescription de la poursuite

A) La facturation

L’avocat qui procède à des appels de  provisions, doit adresser à son client un état des diligences déjà accomplies, puis, une facture récapitulative à la fin de sa mission à laquelle sera jointe un compte précis des diligences.

La facture doit mentionner:

La date et sa référénce,

Le numéro de SIRET,

Le détail hors taxe des services; Le taux de TVA applicable et le total TTC, (A défaut de porter la TVA, les sommes seront considérées comme étant réglées TTC)

Les intérêts  au taux légal ou majorés en cas de retard.

B) La prescription

Depuis l'entrée en vigueur de la loi N° 2008-561 du 17 juin 2008 portant réforme de la prescription et en application de l'article 2224 du code civil, les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer

2ème Civ, 7 avril, 2011 ( 3 arrêts:pourvois N° 10-17-575,10-17-576 et 10-17-577 ) a rappelé que la prescription de l’action des avocats pour le paiement de leurs honoraires court à compter de la date à laquelle leur mandat a pris fin, c’est à dire à compter du prononcé du jugement.

II- La mise en oeuvre de la procédure de taxation ou de contestation des honoraires

Rappel: la loi n° 71-1130 du 31 décembre 1971. (Modifié par Loi n°91-647 du 10 juillet 1991 art. 72 - JORF 13 juillet 1991 en vigueur le 1er janvier 1992.,le Décret n°91-1197 du 27 novembre 1991, modifié par le Décret n°07-932 du 15 mai 2007. et le règlement intérieur de chaque Barreau envisagent la question de l'honoraire.

La procédure est envisagée aux articles 174 à 179 du décret du 29 novembre 1991 modifié

A) Qui ?

-Soit l'avocat saisira le service de fixation des honoraires de Monsieur le bâtonnier de l'ordre des avocats dont il dépend pour condamnation au paiement du client;

-Soit le client, saisira le bâtonnier de l'ordre des avocats, dont dépend son conseil en contestation ou en diminution de l'honoraire

B) Comment ? (article 175)

Par lettre recommandée avec accusé de réception au Bâtonnier avec les pièces justificatives ( l'avocat  joindra  un décompte détaillé de ses diligences..) ou par remise contre recepissé de dépôt.

C) La convocation devant un juge rapporteur (un avocat) désigné par le bâtonnier.

Le rapporteur convoquera les parties et reccueillera leurs observations.

Sa décision interviendra dans les 4 mois, et pourra être prorogée  par décision motivée à 4 mois.

A défaut d'avoir prorogé, si la décision n'est pas prononcée , le premier président de la Cour d'Appel pourra être saisi par le demandeur dans le mois.

D) Le prononcé de la décision.

Cette décision sera  notifiée par lettre recommandée avec accusé de réception dans les quinze jours de sa date.

Sous peine de nullité,la lettre indiquera  les délais et modalités du recours.

2ème Civ,18 juin 2009. pourvoi N° 08-14.219 et 08-14.856

La décision du Bâtonnier sur une contestation d'honoraires n'est pas exécutoire. Seule l'est, celle du Président du Tribunal de Grande Instance statuant sur son recours.

E) L'appel

En cas de désaccord l'appelant  disposera d'un délai de UN mois à compter de la signification pour saisir le Premier Président de la Cour d'Appel du ressort du Tribunal de Grande instance  de rattachement du barreau dont dépend l'avocat en respect des dispositions de l'article 176 du décret du 27 novembre 1991.

Cette décision peut faire l'objet d'un recours devant le premier président de la Cour d'Appel, dans le délai d'un mois à compter de sa notification (article 176 du Décret n°91-1197 du 27 novembre 1991)

2ème Civ,19 mars 2009 pourvoi N° 08-15.838.

La contestation de la décision du Bâtonnier statuant sur un litige d'honoraires peut être portée devant la Cour d'appel par déclaration au Greffe ou par lettre RAR (article 176 du décret n° 31-1197 du 27 novembre 1991.)

F) Le caractère exécutoire de la décision: à défaut d'appel

Une fois le délai d'appel expiré, il faudra rendre la décision exécutoire pour lui donner force de jugement, par ordonnance du président du Tribunal de Grande Instance ,saisi sur  requête de l'avocat ou de la partie (article 178 du Décret n°91-1197 du 27 novembre 1991).

Demeurant à votre disposition pour toutes précisions.

Maître HADDAD Sabine

 

 

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1 Publié par Visiteur
30/05/2012 22:24

bonjour

j ai un souci concernant la réclamation d une honoraire de 1196 euros TTC aupres de mon avocat.
Depuis 2007 je suis mariée a un mauricien. Nous nous sommes mariés a l'etat civil de Maurice et avons vecu seulement 3 mois ensemble. Pendant 5 ans jai economise pour mon divorce. On m a donne diffentes informations qui m ont fait trainer pour divorcer car je n avais pas les papiers que l avocat me demandait. Jai donc attendu jusqu en mars de cette année et suis rentournée le voir. Il ma facture d entree 1196 euros . Il y a que je suis parti en mai a l ile maurice et me suis renseignee sur place. Pour seulement 700 euros j ai pu entamer le divorce la bas. Je netais pas au courant de la difference des honoraires car si ca avait ete le cas je n aurais pas payé l avocat en France. J 'ai don réclamé une partie de ce que je lui ai verse car annulation procedure et il me répond que non! Il m'a envoyé un mail irrespectueux pour ma part.financièrement je ne gagne pas beaucoup. Il me dit soit disant qu il a fait la requête juste avant que je parte et qu il faut que jrevienne chercher mes documents puis me donner une fiche honoraire de 200 euros HT non mentionné a mon premier entretien meme au deuxieme. il ment. Je conteste sa méthode et son mail me laisse perplexe. Ce qui me semble logique c'est que jrecupere la difference par rapport a l honoraire. J aimerais savoir comment faire car je suis tres embetee?

2 Publié par Visiteur
29/06/2012 14:44

J'ai signé une convention d'honoraires avec un "ténor du barreau" pour 10 700 € après l'avoir vu prendre médiatiquement fait et cause contre l'erreur médicale et l'avoir rencontré à Paris:
Pour un recours au TA après taxation mais non-respect du contradictoire
et surtout pour la reprise d'un plainte contre X au pénal et plainte au CDOM contre un médecin (même ville que ce "ténor").
En fait, je n'ai eu affaire qu'à une avocate inexpérimentée et très approximative dans sa connaissance des dossiers et des procédures.
Résultat : erreur de procédure (délais)de l'avocate au TA donc rien de fait.
Présence inopérante et acceptation de l'absence d'un médecin "personne mise en cause" lors de l'expertise au Pénal. Pas de débat contradictoire et classement sans suite malgré le non respect du décret de 1987 par le SAMU et le non respect de l'article 33 (examen bâclé)et défaut de moyens par le médecin (points mis en évidence par l'expertise). Aucun commentaire de l'avocat après notification du rapport d'expertise qui m'a été transmis tardivement.
Aucune poursuite contre le médecin au CDOM.
M. le Bâtonnier, saisi, m'écrit le 30.05.12 qu'il saisit la Commission des honoraires.Et que si aucune décision n'a été prise dans un délai de 4 mois...
Certes, mais en attendant, Me GC n'a plus donné signe de vie depuis le 13.04.12 et je dois continuer. Seule? C'est possible pour l'appel auprès du Procureur Général, mais cela fait peu sérieux. Puis-je écrire au Ministre de la Justice en invoquant l'article 30 du CPP?
C'est plus grave qu'un pb d'argent, c'est une démarche juridique bafouée.
Mon fils de 26 ans est mort d'un IDM sans soins, après appel au SAMU, dont la permanencière a fait le "tri", terme horrible du rapport d'expertise, et visite médicale par un médecin qui a diagnostiqué une "petite gastro" et qui depuis vit au Canada. J'ai des doutes quant à la réalité de son diplôme à cause d'incohérences des dates d'exercice avec l'inscription au Tableau, et le fait qu'il ne peut exercer au Québec où il réside (réponse du Président du CMQ). J'ai demandé en février à Me GC une photocopie de son diplôme recto-verso via l'ARS (de sa propre région) et vérification : pas de réponse. Je viens d'écrire au Conseil National de l'Ordre des Médecins, puisque le CDOM s'était contenté de me rappeler la date d'inscription au Tableau...
Concrètement, que puis-je faire puisque mon avocat ne s'est même pas officiellement dessaisi de l'affaire?

3 Publié par Sarina
25/07/2012 13:21

Bonjour,

J'ai engagé une procédure de divorce en juin 2011 , qui à était prononcé en mars 2012.
Mon avocate avait demandé une somme à mon mari pour ses honoraire et moi ayant le droit à AJ n'as rien payé.
Mon avocate ,ne veut pas faire la transcription à la mairie pour ce divorce car elle réclame encore de l argent à mon ex-mari! N étant pas d accord j'ai écris au bâtonnier qui lui a donner ordre il y a 3semaine de faire le nécessaire au prés des mairies sans que nous versions quoi que ce soit .
A ce jour j'ai contacté la mairie ou nous nous sommes mariés mais ils m on affirmé qu' ils nous rien reçu pour faire le nécessaire .
Je voudrais savoir combien de temps à l avocat pour obéir à la décision du bâtonnier .
Merci d avance pour vos réponse

4 Publié par Visiteur
25/09/2012 21:45

Depuis 2 ans j'ai eu un conseil qui me demandait des provisions sur l'affaire de divorce qui m'oppose à mon mari. Sans me faire signer quelque chose, ni même émettre une quelconque facturation aux sommes émises à son bureau.Après le jugement de preier instance, que nous avons gagné, il m'a présenté une convention, payé par rapport à un taux horaire (il 'a appris que c'était 300 euros de l'heure alors que je n'étais pas au courant) en me demandant en plus 10% des sommes que je toucherai (alors qu'il sait déjà ce que m'a rapporté en premier instance le divorce). Qu'en pensez vous, que puis je faire, dois je prendre un avocat pour me défendre...?

5 Publié par Visiteur
21/10/2012 19:40

Mon avocat n'a pas hésité à me facturer 2h et demi de temps passé dans une 1ère consultation où elle a raconté sa vie personnelle (son mari antillais, son enfant africain qu'elle a élevé, sa difficulté personnelle pour obtenir un prêt immobilier) et à peine 30 min passés sur mon dossier. Existe-t-il un critère d'EFFICACITE du temps passé?

6 Publié par Visiteur
21/10/2012 19:43

Suite: Mon avocat a toujours été évasif sur le montant horaire de ses honoraires, a refusé de répondre à cette demande de précision. Est-ce normal?

7 Publié par Visiteur
21/10/2012 19:49

Suite et fin: Enfin, existe-t-il une définition ou jurisprudence du critère "situation de fortune du client"? Par exemple, comment se devait d'être apprécié une quasi-faillite due à une pension alimentaire excessive? Merci d'avance pour vos conseils

8 Publié par Me Haddad Sabine
21/10/2012 20:03

vous pouvez demander une réduction de cette facture le cas échéant, que mon confrère est libre d'apprécier.
Il est regrettable que vous n'ayiez pas été informé des conditions liées à la consultation
Vous auriez dû le demander avant de vous présenter au premier RDV, et mon confrere vous faire savoir ses conditions.

Maintenant ce RDV a bin eu lieu, donc la facturation reste légitime surtout si aucune suite n'a été donnée

En cas de contestation, manifestez vous par lettre RAR. La procédure vous est exposée

cordialement

9 Publié par Visiteur
26/10/2012 12:45

Bonjour,
pour une prcedure correctionnelle j'ai obtenu l'aide juridictionnelle totale, une seconde comparution a eu lieu, mon avocate ne m'a jamais parlé d'honoraire, a priori pour cette seconde comparution l'aide juridictionnelle n'est que partielle, amon grand etonnement j'ai donc reçu une convention d'honoraires de 674 euros sans avoir été prevenu une fois l'affaire terminé, malgrés le fait que je sois sans emploi , aucun echeancier j'ai du réglé cette somme et etait dans l'obligation de signer la convention d'après mon avocate. Nous voici quelques semaines plus tard, je viens de recevoir une nouvelle convention qui m'annonce que suite a une erreur d'UV , je dois signer une nouvelle convention s'élevant à 1026 euros .... Non annonce des tarifs, convention une fois l'affaire jugée, modification du tarif de 400 euros !! est ce normal ? suis je obliger de signer et de payer sachant que j'ai versé la somme demandé lors de la premiere convention

10 Publié par Me Haddad Sabine
29/10/2012 12:32

merci de passer par le bouton "posez une question " pour une demande de consultation

cordialement

me haddad

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