KAFALA / conditions, conséquences, adoption et changement de nom

Publié le 24/05/2013 Vu 119 281 fois 148
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La Kafala est la prise en charge d’un enfant abandonné par une personne sous sa protection, son éducation et son entretien. Elle ne créé pas de filiation entre la personne recueillant et l’enfant. Rappel des conséquences juridiques.

La Kafala est la prise en charge d’un enfant abandonné par une personne sous sa protection, son éducation

KAFALA / conditions, conséquences, adoption et changement de  nom

 

LA KAFALA

 

La Kafala est la prise en charge d’un enfant abandonné par une personne sous sa protection, son éducation et son entretien.

 Elle ne créé pas de filiation entre la personne recueillant et l’enfant.

 1. Les personnes concernées :

 Seuls peuvent se voir accordés la Kafala :

 -          Les époux musulmans ayant atteint la majorité légale, moralement et socialement aptes à assurer la Kafala de l'enfant, disposant de moyens matériels suffisants pour subvenir à ses besoins, n'étant pas atteints de maladies contagieuses ou les rendant incapables d'assumer leur responsabilité. Ils doivent n'avoir pas fait l'objet, conjointement ou séparément, de condamnation pour infraction portant atteinte à la morale, ou commise à l'encontre des enfants. Ils ne doivent pas être opposés à l’enfant dont ils demandent la Kafala, ou à ses parents par un contentieux soumis à la justice, ou par un différend impliquant des craintes pour l'intérêt de l'enfant.

 -          La femme musulmane remplissant les mêmes conditions.

 -          Les institutions publiques chargées de la protection de l'enfance reconnues d'utilité publique, aptes à assurer la protection des enfants et à les élever conformément à l'islam.

 2. La procédure :

 La partie désirant assurer la Kafala d'un enfant abandonné doit en faire la demande au juge chargé des affaires des mineurs duquel relève le lieu de résidence de l'enfant. La demande doit être accompagnée de justificatifs établissant que la personne remplit bien les conditions exigées et une copie de l’acte de naissance de l’enfant qu’elle souhaite prendre en charge.

 Une enquête est réalisée quant à la réunion des différentes conditions après quoi le juge compétent rend une ordonnance confiant la Kafala de l’enfant au demandeur.

 

3. Les effets de l’ordonnance d’octroi :

 L’ordonnance d’octroi de Kafala a les effets suivants :

 

-          La personne assurant la Kafala va être chargée de l'entretien de l'enfant pris en charge, de sa garde, sa protection, jusqu'à sa majorité (18 ans ; sauf le cas de l’enfant handicapé où l’obligation est maintenue).

Ø  Si l'enfant pris en charge est une fille, son entretien se poursuit jusqu'à son mariage ou jusqu'à ce qu'elle puisse subvenir elle-même à ses besoins.

 

-          La personne assurant la Kafala devient civilement responsable des actes de l'enfant.

 

-          La personne qui assure la Kafala peut bénéficier des indemnités et allocations sociales allouées aux parents pour leurs enfants.

Le Conseil d’État a souvent assimilée la Kafala à une délégation d’autorité parentale mais sans pour autant considérer qu’elle ouvre automatiquement droit au visa d’entrée. Cependant, la délégation d’autorité parentale n’a pas tous les effets de la Kafala. Par exemple, le délégataire ne peut pas obtenir de concordance de nom comme la procédure de Kafala permet de le faire.

 

L’assimilation de la Kafala à la tutelle sans conseil de famille est parfois évoquée. Cependant, les effets ne sont une nouvelle fois pas tous les mêmes, notamment s’agissant de la concordance de nom.

 

La Kafala ne peut pas non plus être transformée en adoption (même s’il existe une véritable résistance des juges du fond) puisque celle-ci n’est pas acceptée des pays pratiquant la Kafala. Il existe une véritable difficulté d’accueil de cette procédure en France car elle ne correspond à aucune de nos institutions actuelles.

 

4. La concordance du nom patronymique :

 La personne recueillant un enfant mineur né de père inconnu par le biais de la Kafala peut faire procéder à la concordance du nom patronymique de l’enfant avec le sien sous réserve de l’accord donné par la mère si cette dernière est toujours vivante (par acte authentique).

 La concordance du nom ne s’étend pas à l’établissement d’une filiation. Cela n’ouvre pas droit à la transcription sur le livret de famille.

 Si cette décision de changement de nom a été prise à l’étranger, elle s’imposera en France.

 

            Le changement de prénom en dehors de la procédure d’adoption :

 Au-delà de cette concordance prévue par la procédure de Kafala, le changement de prénom est envisagé par l’article 60 du Code civil qui prévoit que « Toute personne qui justifie d'un intérêt légitime peut demander à changer de prénom ».

 S’il s’agit simplement de rectifier une erreur faite lors de l’établissement de l’acte, l’article 99-1 du Code civil prévoit que l’officier d’état civil peut procéder à rectifier les erreurs ou omissions purement matérielles commises.

 

            Le changement de nom en dehors de la procédure d’adoption :

 L’article 61 du Code civil prévoit que « toute personne qui justifie d’un intérêt légitime peut demander à changer de nom ».

 Lorsque la demande de changement de nom est effectuée pour un enfant mineur, elle doit être présentée par ses parents exerçant conjointement l'autorité parentale.

 

 5. Adoption / nationalité / titre de séjour :

 La Kafala n’ouvre pas le droit à l’adoption du mineur étranger en France en raison de l’article 370-3, alinéa 2 du Code civil qui prévoit que « L'adoption d'un mineur étranger ne peut être prononcée si sa loi personnelle prohibe cette institution, sauf si ce mineur est né et réside habituellement en France ».

 Obtention de la nationalité par déclaration

 L’article 21-12 du Code Civil dispose que l’enfant qui, depuis au moins cinq années, est recueilli en France et élevé par une personne de nationalité française peut demander la nationalité française.

 Dans un avis du 4 juin 2012 (n° n°1200004), la Cour de cassation a considéré que l’enfant recueilli en France depuis au moins 5 années le jour de la déclaration acquisitive de la nationalité française et élevé par une personne ayant la nationalité française depuis au moins 5 années au jour de cette déclaration peut réclamer, jusqu’à sa majorité, la nationalité française à condition qu’il justifie de sa résidence en France à l’époque de la déclaration.

 Dans un arrêt rendu le 14 avril 2010, la Cour de cassation a indiqué que pour pouvoir prétendre à l’application des dispositions de l’article 21-12 du Code civil, il faut rapporter la preuve de ce que l’enfant recueilli a bénéficié d’un recueil effectif. Le simple fait pour une personne de nationalité française d’accueillir en France un enfant par Kafala ne suffit pas en soi pour justifier une déclaration de nationalité sur le fondement de cet article. Les juges du fond doivent vérifier la réalité et la continuité de l’accueil.

 Une fois la nationalité obtenue par l’enfant recueilli, il sera possible aux personnes recueillantes de formuler une demande d’adoption puisque l’article 370-3, alinéa 2 ne s’appliquera plus.

 

            Le document de circulation de l’étranger mineur (DCEM)

 Ce document peut être délivré au mineur qui ne remplit pas les conditions d’obtention du titre d’identité républicain (pour lequel il faut notamment que le mineur soit né en France).

 Le document peut être délivré au mineur résidant en France :

 

-          entré avant l’âge de 13 ans en France et qui y réside habituellement avec au moins un de ses parents

-          ou qui a été confié, au plus tard à ses 16 ans, au service de l’aide sociale à l’enfance

-          ou entré en France avec un visa de long séjour

-          ou entré en France avec un visa de séjour de plus de 3 mois pour suivre des études

 

La demande doit être faite par la personne exerçant l’autorité parentale. Le document de circulation pour étranger mineur est valable 5 ans renouvelables.

 Pour obtenir ce document, il faut établir l’exercice de l’autorité parentale par le demandeur sur l’enfant concerné. Pour justifier de cette condition, il semble que le document à fournir reste à la libre appréciation de chaque préfecture. En effet, chaque préfecture demande des documents différents : fournir l’exequatur de la Kafala ou simplement l’acte judiciaire de Kafala (décision judiciaire étrangère) qui constitue pour certaines préfectures un acte judiciaire de transfert de l’autorité parentale.

 

En tous les cas, il ne semble pas qu’une décision d’adoption puisse être exigée. En effet, il faut effectivement fournir des documents relatifs à la filiation de l’enfant mais dans le cadre d’une Kafala, il doit être possible de fournir ces documents en rapport à ses parents biologiques et ensuite, à l’égard du demandeur, attester de son autorité parentale sur le mineur.  

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1 Publié par Visiteur
23/06/2015 15:39

Lamia38
Je suis d'accord avec toi faut être dégourdi et avoir beaucoup de patience c'est vrai tu cours non stop ///aller/retour car il manque toujours un papiers !!
Sinon hamdoullah

2 Publié par Visiteur
23/06/2015 15:42

Bonjour massaoud06
Au Maroc faut attendre 3 mois
C'est le délai accordé à la mère si jamais elle change d'avis et le temps de prononcer l'abandon définitif

3 Publié par Visiteur
27/06/2015 09:29

Salam alaykoum

La kafala n est pas l adoption mais la prise en charge a ne pas confondre .
Nous comptons prendre en charge un ou plusieurs enfants et j aimerais savoir si la mere biologique peut changer d avis apres avoir signer l acte d abandon ? Cela me fait tres peur que les parents biologique veulent reprendre mon enfant .

Merci pour votre reponse .
Et Barak Allah ou fikoum a tout ceux ou celles qui on pris en charge un orphelin .
Vous êtes les premiers a meriter le pradis inchallah .

4 Publié par Visiteur
29/06/2015 23:53

comment changer un prénom d'un enfant de 8 mois pendant la kafala, en effet j'ai fais une kafala et j'aimerai changer le prénom de mon bébé avant de lui faire son passeport pour l'emmener en France. merci de me dire si c'est possible, il prendra bien notre nom à moi et à mon mari mais comment changer le prénom que lui à donné sa mère biologique ou alors mettre le prénom voulu en 2ème prénom. merci

5 Publié par Visiteur
04/07/2015 16:50

Bonjour
je suis d'origine française je suis célibataire avec 2 enfants et j'aimerai adopter un enfant dans le cadre du kefala...qui peut me renseigner et m'aider dans les démarches?
Mon mail seve0909@hotmail.fr

6 Publié par Visiteur
19/07/2015 09:16

bonjour je suis réziel marié avec un francais et j'ai fais la kafala pour un enfants et je ne sais pas comment faire pour le faire venir en france pour qu'il vivre avec nous ca me fais mal qu'il vie la bas avec maman il a besoi de nous deux en parle en téléphone et toujours il me dit maman tu me monque avce papa aider moi svp

7 Publié par Visiteur
22/07/2015 12:30

Salam
Je suis franco-algérienne, célibataire et j'ai fait 1 kafala. J'ai une magnifique petite fille de 2 ans.
La procédure : il y a des conditions d'âge à respecter (ex pour les femmes ne pas avoir + de 50 ans) et avoir la nationalité du pays où vous souhaitez faire la Kafala. J'ai fait la demande d'enquête sociale (et non agrément car l'agrément c'est dans le cadre d'une adoption). Le rapport m'a été rendu et je devais l'inclure dans le dossier de demande de kafala adressé au consulat d'Algérie. Le Consulat transmet ce dossier au Ministère des Affaires Familiales et SOciales en Algérie qui donne son avis favorable ou non. Si c'est ok, le COnsulat vous prévient et vous remet le document d'avis favorable que vous devrez présenter à la DAS (Direction des Affaires Sociales) en Algérie. La DAS correspondra au secteur de là où vous êtes originaire ou là où vous avez de la famille en Algérie. C'est la DAS qui vous délivrera le document qui stipule que l'enfant vous ai confié. Avec ce document (et d'autres dont vous aurez la liste) il faudra faire une demande de kafala au Tribunal de votre secteur en Algérie. une fois le jugement rendu, vous pouvez demander le visa long séjour de l'enfant et le faire venir en France.
Il s'agit là de la procédure à suivre pour 1 personne comme moi ayant la double nationalité et vivant en France. S'il s'agit d'1 couple marié, la kafala peut être faite aux 2 noms, pour cela les démarches devront être faites ensemble.
Il existe aussi la kafala pour recueillir un enfant dont vous connaissez les parents et qu'ils souhaitent vous confier leur enfant. Cela est plus simple et plus rapide dans le pays car la situation est moins délicate que lorsqu'il s'agit d'un enfant abandonné. Il est très appréciable d'être accompagné de quelqu'un qui sait lire et écrire l'arabe mais perso, je ne savais pas mais je comprenais quand on me parlait car aussi en Algérie, comme le Maroc par exemple, beaucoup dans l'administration parlent français.
Alors certes certaines étapes, comme la demande au Tribunal, sont éprouvantes moralement et en plus les démarches longues et stressantes comme la demande de visa de l'enfant, mais lorsqu'on fait ce choix, c'est que l'on est motivé et que l'on a de l'amour à donner et à recevoir d'un enfant et lorsqu'on le tient dans ses bras, on se dit que toutes ces étapes, obstacles sont minimes comparées au bonheur que cela va susciter.

8 Publié par Visiteur
22/07/2015 14:22

Bonjour voilà moi et mon mari on a fait une demande de kafala et notre dossier et en Algérie et on se séparé ,je voudrais savoir si le droit de faire les démarche seul

9 Publié par Visiteur
03/08/2015 00:46

Bonsoir, je suis célibataire âgée de 33 ans, est il possible de déposer un dossier cafala

10 Publié par Visiteur
10/08/2015 22:14

Bonjour
nous avons sous notre responsabilite un enfant de 2,5 ans apres avoir entame une demarche de Kafala en algerie il y a 2 ans. L'etat Algerien prend une attention particuliere pour le traitement des dossiers mais lorsque l'on est rigoureux je peux vous que cela se passe tres bien. Dans notre cas, cela a pris 15 jours pour tout faire (accueillir l'enfant, jugement, demande de passeport, visa pour la france). Ce n'est pas complique mais il faut vraiment mettre ce projet au coeur de votre attention. Avant les demarches nous nous sommes deplaces 3 fois, pour bien comprendre le fonctionnement. Mon principal conseil, evitez les grandes villes comme alger, oran ...etc le temps de passer d'une administration a une autre risque de vous decourager...
les AS sont super et vraiment a notre ecoute pour nous epauler dans les demarches. Une chose est sure, avoir OBLIGATOIREMENT une personne arabisante avec soi car la procedure se fait principalement en langue arabe (algerie).
Nous avions un agrement francais qui a facilite les demarches dans toute la procedure (9 mois avec le conseil generale de l'isere)
il faut savoir bien s'entourer et vivre apaise dans son couple afin d'atteindre le plaisir ultime de pouvoir serrer dans ses bras son enfant. Je vous souhaite bon courage et n'etant pas avare de conseils et de discussions je peux le cas echeant aider
a bientot
PS - desole pour les accents !!!

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