ABANDON D'ENFANT: UN RISQUE DE SANCTION CIVILE POUR LES DROITS PARENTAUX ( PARTIE I)

Publié le Modifié le 07/07/2014 Vu 212 517 fois 38
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Si l'autorité parentale confère des droits aux parents,elle engendre aussi des devoirs, qui ont pour finalité l’intérêt de l’enfant sans sa moralité et sa sécurité. L'autorité parentale inclut diverses composantes liées à ce droit: résidence, assistance,éducation, surveillance, communication,entretien et responsabilité. En cas de graves carences, qu’il s’agira de déterminer et d’apprécier, la sanction visera les droits parentaux. La frontière sera toujours délicate.

Si l'autorité parentale confère des droits aux parents,elle engendre aussi des devoirs, qui ont pour finalit

ABANDON D'ENFANT: UN RISQUE DE SANCTION CIVILE POUR LES DROITS PARENTAUX ( PARTIE I)

Si l'autorité parentale confère des droits  aux parents, elle engendre aussi des devoirs,  qui ont pour finalité l’intérêt de l’enfant sans sa moralité et  sa sécurité.

Elle inclut diverses composantes liées à ce droit, telles que :

la résidence, l'assistance, l'éducation, la surveillance, la communication, l'entretien et la responsabilité.

En cas de graves carences, qu’il s’agira de déterminer et d’apprécier, la sanction visera les droits parentaux.

Trois juges sont compétents dans ces situations pour apprécier la déchéance des droits parentaux :

- le Juge civil Tribunal de Grande Instance, Juge aus Affaires Familiales ,

- le Juge des enfants, chargé de la protection de l'enfant et des mesures éducatives et le

- le Juge pénal (chargé de poursuivre les auteurs et complices d'infractions définies par le code pénal. tribunal correctionnel en matière délictuelle et cour d’assises en matière criminelle.)

La frontière sera toujours délicate.

Ainsi du moment qu’un parent paye sa pension alimentaire  il semble  difficile de lui reprocher un « abandon » au sens propre, même s’il ne visite pas son enfant...

Dans cet article, j'étudierai l'abandon d'enfant etses conséqences sur le plan civil.

Dans un prochain article, j'aborderai l'aspect  pénal.

I- L'enfant confié à un tiers, sans délégation de l'autorité parentale

L’article  373-3 alinéa 2 du code civil dispose que:

« Le juge peut, à titre exceptionnel et si l'intérêt de l'enfant l'exige, notamment lorsqu'un des parents est privé de l'exercice de l'autorité parentale, décider de confier l'enfant à un tiers, choisi de préférence dans sa parenté…Dans des circonstances exceptionnelles, le juge aux affaires familiales qui statue sur les modalités de l'exercice de l'autorité parentale après séparation des parents peut décider, du vivant même des parents, qu'en cas de décès de celui d'entre eux qui exerce cette autorité, l'enfant n'est pas confié au survivant. Il peut, dans ce cas, désigner la personne à laquelle l'enfant est provisoirement confié. ».

Ce tiers sera choisi de préférence avec un lien de parenté. ex les grands-parents.

1re Civ 25 février 2009. pourvoi n°° 07-14.849 a jugé que:

Seuls les parents et le ministère public, lui-même éventuellement saisi par un tiers, peuvent saisir le juge aux affaires familiales à l'effet de voir confier l'enfant à un tiers en application de l'article 373-3, alinéa 2, du code civil.

Dès lors, viole ce texte et les articles 373-2-8 du code civil et 1179-1du code de procédure civile une cour d'appel qui accueille la demande présentée directement devant elle par un tiers.

Ainsi, l’enfant peut à titre exceptionnel et lorsque son intérêt l’exige être confié à un tiers digne de confiance, notamment lorsque l’un des parents est privé de l’exercice de l’autorité parentale.

ce tiers se verra ainsi déléguer la possibilité d’accomplir tous les actes usuels relatifs à la surveillance et à l’éducation de l’enfant, mais il n’a pas l’autorité parentale.

Il s’agit d’hypothèses exceptionnelles ; le tiers digne de confiance vient alors suppléer à la carence du ou des parents défaillants, mais n’acquiert pas le statut de parent.

II- La délégation forcée de l’autorité parentale : Article 377 al 2 du code civil

Celle-ci est envisageable  par décision du Juge aux Affaires Familiales, en cas de désintérêt manifeste des père et mère depuis plus d'un an ou s'ils sont dans l'impossibilité d'exercer tout ou partie de l'autorité parentale.

Deux situations sont visées dans le cadre de cette délégation liée au désintérêt des parents.

A) Le cas où les père et mère ont confié leur enfant à une tierce personne pour ensuite s'en désintéresser depuis au moins un an : article 377 al 3 du code civil

La personne à qui l'enfant a été confié peut seule présenter une requête;

B) Le cas où l'enfant de moins de 16 ans a été recueilli, sans l'intervention des père et mère par un particulier ou un établissement article  377-1 du code civil.

Une déclaration doit en être faite dans les huit jours au Maire ou Commissaire de police qui la transmet au Préfet : article 1201 du nouveau code de procédure civile.

Ce dernier notifie la déclaration au père et à la mère qui disposent d'un délai de trois mois pour réclamer l'enfant, faute de quoi ils sont censés avoir renoncé à leur autorité.

Ensuite, la personne ayant recueilli l'enfant peut alors présenter une requête en délégation.

Cette procédure peut se cumuler avec III-

III- La déclaration judiciaire d’abandon d'enfant: article 350 du code civil

Envisageable lorsque les parents se désintéressent des enfants qui deviennent adoptables sans leur autorisation.

Cela permettra de demander une adoption plénière.

L'enfant recueilli par un particulier, un établissement ou un service de l'aide sociale à l'enfance, dont les parents se sont manifestement désintéressés pendant l'année qui précède l'introduction de la demande en déclaration d'abandon, est déclaré abandonné par le tribunal de grande instance sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa.

La demande en déclaration d'abandon est obligatoirement transmise par le particulier, l'établissement ou le service de l'aide sociale à l'enfance qui a recueilli l'enfant à l'expiration du délai d'un an dès lors que les parents se sont manifestement désintéressés de l'enfant.

Sont considérés comme s'étant manifestement désintéressés de leur enfant les parents qui n'ont pas entretenu avec lui les relations nécessaires au maintien de liens affectifs.

La simple rétractation du consentement à l'adoption, la demande de nouvelles ou l'intention exprimée mais non suivie d'effet de reprendre l'enfant n'est pas une marque d'intérêt suffisante pour motiver de plein droit le rejet d'une demande en déclaration d'abandon. Ces démarches n'interrompent pas le délai figurant au premier alinéa.

L'abandon n'est pas déclaré si, au cours du délai prévu au premier alinéa du présent article, un membre de la famille a demandé à assumer la charge de l'enfant et si cette demande est jugée conforme à l'intérêt de ce dernier.

Lorsqu'il déclare l'enfant abandonné, le tribunal délègue par la même décision les droits d'autorité parentale sur l'enfant au service de l'aide sociale à l'enfance, à l'établissement ou au particulier qui a recueilli l'enfant ou à qui ce dernier a été confié.

La tierce opposition n'est recevable qu'en cas de dol, de fraude ou d'erreur sur l'identité de l'enfant.

IV -La déchéance (articles  378 à 381 du code civil) ou le retrait des droits parentaux peut résulter d'un jugement civil du Tribunal : retrait total ou partiel.

A) Article 378- 1 du code civil

Peuvent se voir retirer totalement l'autorité parentale, en dehors de toute condamnation pénale, les père et mère qui, soit par de mauvais traitements, soit par une consommation habituelle et excessive de boissons alcooliques ou un usage de stupéfiants, soit par une inconduite notoire ou des comportements délictueux, soit par un défaut de soins ou un manque de direction, mettent manifestement en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant.

Le retrait des droits n'est envisageable  que par décision du Tribunal de Grande Instance dans des cas extrêmes.

Cela implique qu'il soit démontré l’existence d’un « motif grave » dans l'intérêt de l'enfant justifiant une déchéance totale ou partielle de l’autorité parentale .

B)  La loi ne précise pas ce qui peut constituer un motif grave.

Il appartient aux tribunaux d'apprécier et de définir les comportements portant atteinte à la santé, la moralité, la sécurité d’un enfant et les manquements sérieux aux devoirs des parents constitutifs des motifs graves au sens de la loi, comme la gravité de l'acte...

Une attitude persistante inexcusable durant des années pourra  être relevée...

1°- l'abandon de l’enfant : le désintérêt, l'absence de contacts (aucune lettre ou communication téléphonique,...), en cas de défaut de s’acquitter de ses obligations financières envers l’enfant

sauf en cas de cause insurmontable: ex pour un  parent ne pouvant s’occuper de l’enfant à cause d’une maladie, ou une  absence de contacts liée à la faute du parent gardien.


2°- l'indignité, la violence, les abus sexuels, l'alcoolisme , ou une condamnation de l'un des parents pour crime ou délit grave (abandon de famille)...

L'autorité parentale peut être restituée un an après le jugement si l'enfant n'a pas été adopté entre temps.

Peuvent pareillement se voir retirer totalement l'autorité parentale, quand une mesure d'assistance éducative avait été prise à l'égard de l'enfant, les père et mère qui, pendant plus de deux ans, se sont volontairement abstenus d'exercer les droits et de remplir les devoirs que leur laissait l'article 375-7 du code civil.

L'action en retrait total de l'autorité parentale est portée devant le Tribunal de grande instance, soit par le ministère public, soit par un membre de la famille ou le tuteur de l'enfant.

Dans un prochain article, j'aborderai l'aspect pénal.

Demeurant à votre disposition pour toutes précisions.

Sabine HADDAD

Avocate au barreau de Paris

 

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1 Publié par Visiteur
09/04/2013 13:36

Bonjour Maitre,
j'ai un petit renseignement à vous demander qui concerne ma petite fille, je vous expose le problème, ma fille est maman d'une petite fille de 20 mois, enceinte de trois mois ma fille à quitter le père biologique de son enfant pour aller vivre avec une autre personne qui à reconnu sa fille, hors une semaine après la naissance celui ci est devenu violent et ma fille à craint pour la vie de la petite, donc elle revenue vivre chez nous avec la petite et là elle a repris contact aveec le père biologique,et pris un avocat pour que faire retiré la paternité, mais comme la personne ne veut pas prendre d'avocat on ne peu faire pratiqué un test de paternité,c'est en cours de jugement, elle est resté chez nous pendant 6 mois, elle décidé de se mettre en ménage avec le père biologique, mais cela pas fonctionner et au bout de 3 à 4 mois, ils se sont séparés.hors dernièrement ma fille est tombée malade, elle atteint d'un cancer et voudrait que si elle venait qu'a décéder sa soeur et son beau frère soit tuteur de sa fille,elle à fait un testament déposer chez un notaire pour faire part de ces dernières volontés, pouvez vous me dire ce qu'elle peut faire merci par avance de vos conseils

2 Publié par Visiteur
05/07/2013 18:19

bonjour,moi je souhaite la garde exclusive car depuis le jugement de 2005 le pere de mon fils n a jamais payé le p a et na jamais envoyé sms lettre etc a son fils ni exerce son droit de visite et d hebergement...comment dois je proceder?

3 Publié par Visiteur
05/07/2013 18:23

est ce considere comme un abadon? nous pensions qu il etait mort jusqu a son apparition sur fb sa demande d ami a mon fils de 13 ans depuis mon fils est perturbe

4 Publié par Visiteur
11/07/2013 11:36

Bo

5 Publié par Visiteur
11/07/2013 11:43

Bonjour Maître,
Je viens d'apprendre que ma fille va accoucher dans 15 jours.Elle ne désire pas s'occuper de lui. elle a 17 ans. Elle souhaite le confier à sa tante qui ne peut plus avoir d'enfant;Je desire accepter son choix. comment s' effectue cette demande ? qui doit on contacter? elle est sur Paris; sa tante vit en Ariege.Elle est celibataire.Merci de vos renseignements

6 Publié par Visiteur
15/07/2013 18:19

Bonjour maître, j'ai un r-a avec mon ex femme que je qualifierais de perverse narcissique, avec des vices, qui claquais tout l'argent donc divorce consentent mutuel! A présent de retour devant le jaf pour demande de fixer la garde chez moi, elle boit et fume du pote avec son nouveau conjoint chaque wekkend end les enfant 8 et 10 ans traînent la rue. Première audience au jaf de St. Étienne, attente 7 mois pour jugement et jour du jugement pas le bon juge car son avocat a repousser l heure! Donc reporter au 20 août! J au désabuser laisser mes papiers, et pousser ma gueulante! Aidez moi s'il vous plais.

7 Publié par Visiteur
17/07/2013 09:49

bonjour maître. En juillet 2012, La mère de mes enfants m'appel pour me confié les enfants parce qu'elle devait pour faire une formation en France. Les enfants portaient sont NOM, j'ai demandé que les enfants portent mon NOM et demandé l'autorité parentale sur 2 de ses enfants parce que ils avaient 2 et 3 ans et demi quand je l'ai reconnu en mairie. j'ai fait la demande auprès de juge des affaires familiales et j'ai obtenu en plus la garde de ses enfants pendant deux ans, période ou la mère sera en formation. La mère ma confié les enfants en septembre quand t elle partait. Trois mois après, elle m'appelle elle me dit qu'elle veux que je partage avec elle la somme des allocation des enfants avec elle et j'ai refusé. Un mois après cela, elle m'appel et elle me dit qu'elle veux que je lui envoi ses enfants en France. J'ai encore refusé parce que je me demandé comment va t elle faire pour aller en formation et s'occuper des de ses enfant? sachant qu'il y a 3 enfants( le 1er âgé de 3 ans et demi, le second âgé de 2 ans et le 3eme âgé de 8 mois a l'époque avant de partir). J'ai lui ai juste dit que si elle veux ses enfants, elle na qu'a revenir pour qu'on puisse aller devant le juge, parce que j'ai pas l'intention de lui laissé ses enfant. j'estime qu'elle a abandonné ses enfants pour partir en Métropole. Cette formation c'est quelque chose qu'elle a décidé de faire quand on c'est séparer. En plus pour partir, c'est la Dom qui donne le billet et le lieu de la formation. mais elle, elle n'a pas attendu le billet de se dernier mais elle est parti avec son propre billet. Une fois en France elle na rien foutu. Sauf si elle a une preuve de sa formation. Elle est revenu il y a un mois et elle me demande de lui rendre ses enfants. Comme j'ai refusé, elle va entamé une procédure contre moi chez le juge. Moi de même je vais déposé ma requête pour avoir la garde de mes enfants. Je me demande si elle a une chance d'avoir la garde, sachant qu'elle a un autre cas similaire avec un autre homme. Sauf que avec ce dernier leur enfants on était placer en famille d’accueil. elle n'a même pas respecté ces droit de visite et elle est parti sans prévenir le juge. Quel sont mes chances Maître? sachant que moi je veux que le bien de ses enfants et elle c'est les allocation qui l’intéresse. Sinon pourquoi elle a abandonné sa formation s'il en avait une pour revenir cherché ses enfants? Parce que là-bas en France elle devrait trouver elle même, son lieu de formation, son logement... Mais avec la DOM tout était garanti: le billet, le logement, la formation, ça bourse... Mais comme elle na pas puis obtenir tout cela elle a commencé a réclamer ces enfants. Merci pour votre réponse. Cordialement

8 Publié par Visiteur
30/07/2013 15:46

Bonjour,
La mère de ma fille m'empêche de la voir, plutôt que d'aller au clash je préfère m'effacer. Est-il possible de retirer mon nom du livret de famille? Si oui quelles sont les formalités à accomplir.

9 Publié par Visiteur
30/07/2013 15:46

Bonjour,
La mère de ma fille m'empêche de la voir, plutôt que d'aller au clash je préfère m'effacer. Est-il possible de retirer mon nom du livret de famille? Si oui quelles sont les formalités à accomplir.

10 Publié par Visiteur
30/07/2013 15:46

Bonjour,
La mère de ma fille m'empêche de la voir, plutôt que d'aller au clash je préfère m'effacer. Est-il possible de retirer mon nom du livret de famille? Si oui quelles sont les formalités à accomplir.

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L’Avocate vous fait Juge” Copyright Sabine HADDAD Première Edition : décembre 2013 ISBN: 978-1-291-48466-3 -330 pages

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