ABANDON D'ENFANT: UN RISQUE DE SANCTION CIVILE POUR LES DROITS PARENTAUX ( PARTIE I)

Publié le Modifié le 07/07/2014 Vu 212 536 fois 38
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Si l'autorité parentale confère des droits aux parents,elle engendre aussi des devoirs, qui ont pour finalité l’intérêt de l’enfant sans sa moralité et sa sécurité. L'autorité parentale inclut diverses composantes liées à ce droit: résidence, assistance,éducation, surveillance, communication,entretien et responsabilité. En cas de graves carences, qu’il s’agira de déterminer et d’apprécier, la sanction visera les droits parentaux. La frontière sera toujours délicate.

Si l'autorité parentale confère des droits aux parents,elle engendre aussi des devoirs, qui ont pour finalit

ABANDON D'ENFANT: UN RISQUE DE SANCTION CIVILE POUR LES DROITS PARENTAUX ( PARTIE I)

Si l'autorité parentale confère des droits  aux parents, elle engendre aussi des devoirs,  qui ont pour finalité l’intérêt de l’enfant sans sa moralité et  sa sécurité.

Elle inclut diverses composantes liées à ce droit, telles que :

la résidence, l'assistance, l'éducation, la surveillance, la communication, l'entretien et la responsabilité.

En cas de graves carences, qu’il s’agira de déterminer et d’apprécier, la sanction visera les droits parentaux.

Trois juges sont compétents dans ces situations pour apprécier la déchéance des droits parentaux :

- le Juge civil Tribunal de Grande Instance, Juge aus Affaires Familiales ,

- le Juge des enfants, chargé de la protection de l'enfant et des mesures éducatives et le

- le Juge pénal (chargé de poursuivre les auteurs et complices d'infractions définies par le code pénal. tribunal correctionnel en matière délictuelle et cour d’assises en matière criminelle.)

La frontière sera toujours délicate.

Ainsi du moment qu’un parent paye sa pension alimentaire  il semble  difficile de lui reprocher un « abandon » au sens propre, même s’il ne visite pas son enfant...

Dans cet article, j'étudierai l'abandon d'enfant etses conséqences sur le plan civil.

Dans un prochain article, j'aborderai l'aspect  pénal.

I- L'enfant confié à un tiers, sans délégation de l'autorité parentale

L’article  373-3 alinéa 2 du code civil dispose que:

« Le juge peut, à titre exceptionnel et si l'intérêt de l'enfant l'exige, notamment lorsqu'un des parents est privé de l'exercice de l'autorité parentale, décider de confier l'enfant à un tiers, choisi de préférence dans sa parenté…Dans des circonstances exceptionnelles, le juge aux affaires familiales qui statue sur les modalités de l'exercice de l'autorité parentale après séparation des parents peut décider, du vivant même des parents, qu'en cas de décès de celui d'entre eux qui exerce cette autorité, l'enfant n'est pas confié au survivant. Il peut, dans ce cas, désigner la personne à laquelle l'enfant est provisoirement confié. ».

Ce tiers sera choisi de préférence avec un lien de parenté. ex les grands-parents.

1re Civ 25 février 2009. pourvoi n°° 07-14.849 a jugé que:

Seuls les parents et le ministère public, lui-même éventuellement saisi par un tiers, peuvent saisir le juge aux affaires familiales à l'effet de voir confier l'enfant à un tiers en application de l'article 373-3, alinéa 2, du code civil.

Dès lors, viole ce texte et les articles 373-2-8 du code civil et 1179-1du code de procédure civile une cour d'appel qui accueille la demande présentée directement devant elle par un tiers.

Ainsi, l’enfant peut à titre exceptionnel et lorsque son intérêt l’exige être confié à un tiers digne de confiance, notamment lorsque l’un des parents est privé de l’exercice de l’autorité parentale.

ce tiers se verra ainsi déléguer la possibilité d’accomplir tous les actes usuels relatifs à la surveillance et à l’éducation de l’enfant, mais il n’a pas l’autorité parentale.

Il s’agit d’hypothèses exceptionnelles ; le tiers digne de confiance vient alors suppléer à la carence du ou des parents défaillants, mais n’acquiert pas le statut de parent.

II- La délégation forcée de l’autorité parentale : Article 377 al 2 du code civil

Celle-ci est envisageable  par décision du Juge aux Affaires Familiales, en cas de désintérêt manifeste des père et mère depuis plus d'un an ou s'ils sont dans l'impossibilité d'exercer tout ou partie de l'autorité parentale.

Deux situations sont visées dans le cadre de cette délégation liée au désintérêt des parents.

A) Le cas où les père et mère ont confié leur enfant à une tierce personne pour ensuite s'en désintéresser depuis au moins un an : article 377 al 3 du code civil

La personne à qui l'enfant a été confié peut seule présenter une requête;

B) Le cas où l'enfant de moins de 16 ans a été recueilli, sans l'intervention des père et mère par un particulier ou un établissement article  377-1 du code civil.

Une déclaration doit en être faite dans les huit jours au Maire ou Commissaire de police qui la transmet au Préfet : article 1201 du nouveau code de procédure civile.

Ce dernier notifie la déclaration au père et à la mère qui disposent d'un délai de trois mois pour réclamer l'enfant, faute de quoi ils sont censés avoir renoncé à leur autorité.

Ensuite, la personne ayant recueilli l'enfant peut alors présenter une requête en délégation.

Cette procédure peut se cumuler avec III-

III- La déclaration judiciaire d’abandon d'enfant: article 350 du code civil

Envisageable lorsque les parents se désintéressent des enfants qui deviennent adoptables sans leur autorisation.

Cela permettra de demander une adoption plénière.

L'enfant recueilli par un particulier, un établissement ou un service de l'aide sociale à l'enfance, dont les parents se sont manifestement désintéressés pendant l'année qui précède l'introduction de la demande en déclaration d'abandon, est déclaré abandonné par le tribunal de grande instance sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa.

La demande en déclaration d'abandon est obligatoirement transmise par le particulier, l'établissement ou le service de l'aide sociale à l'enfance qui a recueilli l'enfant à l'expiration du délai d'un an dès lors que les parents se sont manifestement désintéressés de l'enfant.

Sont considérés comme s'étant manifestement désintéressés de leur enfant les parents qui n'ont pas entretenu avec lui les relations nécessaires au maintien de liens affectifs.

La simple rétractation du consentement à l'adoption, la demande de nouvelles ou l'intention exprimée mais non suivie d'effet de reprendre l'enfant n'est pas une marque d'intérêt suffisante pour motiver de plein droit le rejet d'une demande en déclaration d'abandon. Ces démarches n'interrompent pas le délai figurant au premier alinéa.

L'abandon n'est pas déclaré si, au cours du délai prévu au premier alinéa du présent article, un membre de la famille a demandé à assumer la charge de l'enfant et si cette demande est jugée conforme à l'intérêt de ce dernier.

Lorsqu'il déclare l'enfant abandonné, le tribunal délègue par la même décision les droits d'autorité parentale sur l'enfant au service de l'aide sociale à l'enfance, à l'établissement ou au particulier qui a recueilli l'enfant ou à qui ce dernier a été confié.

La tierce opposition n'est recevable qu'en cas de dol, de fraude ou d'erreur sur l'identité de l'enfant.

IV -La déchéance (articles  378 à 381 du code civil) ou le retrait des droits parentaux peut résulter d'un jugement civil du Tribunal : retrait total ou partiel.

A) Article 378- 1 du code civil

Peuvent se voir retirer totalement l'autorité parentale, en dehors de toute condamnation pénale, les père et mère qui, soit par de mauvais traitements, soit par une consommation habituelle et excessive de boissons alcooliques ou un usage de stupéfiants, soit par une inconduite notoire ou des comportements délictueux, soit par un défaut de soins ou un manque de direction, mettent manifestement en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant.

Le retrait des droits n'est envisageable  que par décision du Tribunal de Grande Instance dans des cas extrêmes.

Cela implique qu'il soit démontré l’existence d’un « motif grave » dans l'intérêt de l'enfant justifiant une déchéance totale ou partielle de l’autorité parentale .

B)  La loi ne précise pas ce qui peut constituer un motif grave.

Il appartient aux tribunaux d'apprécier et de définir les comportements portant atteinte à la santé, la moralité, la sécurité d’un enfant et les manquements sérieux aux devoirs des parents constitutifs des motifs graves au sens de la loi, comme la gravité de l'acte...

Une attitude persistante inexcusable durant des années pourra  être relevée...

1°- l'abandon de l’enfant : le désintérêt, l'absence de contacts (aucune lettre ou communication téléphonique,...), en cas de défaut de s’acquitter de ses obligations financières envers l’enfant

sauf en cas de cause insurmontable: ex pour un  parent ne pouvant s’occuper de l’enfant à cause d’une maladie, ou une  absence de contacts liée à la faute du parent gardien.


2°- l'indignité, la violence, les abus sexuels, l'alcoolisme , ou une condamnation de l'un des parents pour crime ou délit grave (abandon de famille)...

L'autorité parentale peut être restituée un an après le jugement si l'enfant n'a pas été adopté entre temps.

Peuvent pareillement se voir retirer totalement l'autorité parentale, quand une mesure d'assistance éducative avait été prise à l'égard de l'enfant, les père et mère qui, pendant plus de deux ans, se sont volontairement abstenus d'exercer les droits et de remplir les devoirs que leur laissait l'article 375-7 du code civil.

L'action en retrait total de l'autorité parentale est portée devant le Tribunal de grande instance, soit par le ministère public, soit par un membre de la famille ou le tuteur de l'enfant.

Dans un prochain article, j'aborderai l'aspect pénal.

Demeurant à votre disposition pour toutes précisions.

Sabine HADDAD

Avocate au barreau de Paris

 

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1 Publié par Visiteur
18/08/2013 20:48

bonjour ma fille refuse que je vois mes 2 petites filles alors que je les aient elevees jusque maintenant je vais passer en jugement mais elle ne voudras pas me les donner car mon avocat veut demander qu 'elle vienne chez moi les rechercher que dois je faire si elle ne me les donne pas sachant qu elle est sans domicile fixe vivant a droite a gauche et criblee de dettes(18000e)

2 Publié par Visiteur
06/09/2013 01:29

que risque un parent qui abandonne son enfant de 15 ans et demi ou qui le met dehors pour des raisons personnel .

3 Publié par Visiteur
16/09/2013 18:43

bonjour maitre
je suis divorcé depuis 5 ans avec mon ex nous avons la garde alterné de notre fille de 17 ans(un week end sur 2),elle refuse de venir a mon domicile quel est mon recour en cas de situation grave et y a t'il possibilité d'annulé la garde alternée merci a vous

4 Publié par ronix
15/10/2013 17:28

bonjour,
que risque deux parents qui abandonne son enfants de 14 ans au service sociaux, pour des raison personnel.

5 Publié par Bibi049
17/10/2013 09:38

Bonjour.

Maman d'une ado de bientôt 17 ans, et ayant énormément de soucis pour maintenir le lien avec elle (elle vit chez son papa, après divorce, malgré des violences déclaré au commissariat à l'époque des faits).

Elle m'a envoyé des SMS et notamment un qui dit qu'elle considère qu'elle n'a plus de maman.

A part les SMS et un peu Skype, et de manière irrégulière, on a pas eu de contacts depuis 5 ans (date de son départ chez son papa à 800 km de chez moi).

J'ai refait ma vie avec un bébé. M'est-il possible, afin de préserver mon petit bout, d'abandonner mon autorité parentale au papa ? Et si oui, est-ce que ma fille peut me demander une pension plus tard et de bénéficier d'un hypothétique héritage ?

Merci pour votre réponse. J'ai du prendre mon courage à deux mains, pour vous envoyer ce message, et pas de gaîté de coeur en prime ...

6 Publié par Visiteur
04/11/2013 16:54

Bonjour,
Mon frere paye une pension alimentaire regulierementet voyait son fils tous de 2 ans selon les droits attribues par le jugements. Mais aujourd'hui il est totalement anneanti, il vient de recevoir une convocation pour abandon d enfant. Quels sont ses droit

7 Publié par Visiteur
04/11/2013 16:56

le petit a 2 ans desole pour l erreur de frappe

8 Publié par Visiteur
24/11/2013 18:22

Ma femme a abandonne mes filles de 3 et 7 an depuis le 10janvier.jai fais tte les demarches et meme prouver un adultere par la suite.devant le juge elle ma laisser les enfants et a di ke jt violent.aujourdhui japprend kelle a mi au monde un enfant alors ke ns sommes tjrs marier et ke le divorce suit son court.jai demander lautoriter exclusive avec mon avocat.est ce ke je laurai

9 Publié par Visiteur
13/03/2014 09:00

je m'occupe regulierement de ma petite fille 16 ans depuis la primaire ;je n'ai pas A PARENTALE et cela cause beaucoup de difficultées ;sa mère est malade et n'est pas en état pour s'en occuper!!!beaucoup de problèmes s'y ajoutant;comment puis-je faire pour avoir des droits légaux
merci de me répondre car je suis dans l'angoisse

10 Publié par Visiteur
02/04/2014 09:02

Separè du pere de mes enfants en 2011 ..il a obtenu des droits de garde classique...en 2013 il les a vu que 7 fois puis a démenagé au mois de septembre de cette meme annee...cela fait 7 mois qu il est absent 3 pension en retards..aucun contact av nos enfants ces 7 derniers moi..puis la il revient ..veut a tout prix son week end soit 2 nuits...les filles ont 2 et 3 ans ...que faire? Me menace d aller porter plainte..j ai deposé une nouvelle requete au jaf afin de faire modifier la premier le papa etant partit vivre a 437km de chez moi

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