Défense contre le recouvrement forcé des dettes par les établissements bancaires et de crédit

Publié le Modifié le 15/12/2018 Vu 500 736 fois 1067
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Comment les délais de prescription permettent-ils de ne pas payer une dette ?

Comment les délais de prescription permettent-ils de ne pas payer une dette ?

Défense contre le recouvrement forcé des dettes par les établissements bancaires et de crédit

Le scenario suivant a tendance à se banaliser :

Un organisme de crédit ou une banque consent un crédit (immobilier, revolving, rechargeable, à la consommation) à l’un de ses clients.

Cependant, suite à des impayés, l’organisme de crédit ou la banque poursuit son client en justice afin d’obtenir le paiement des échéances de remboursement impayées.

Le client dispose cependant d'armes procédurales intéressantes pour ne pas payer au titre de deux délais légaux.

En effet, nul ne peut plus ignorer que le délai d'action en paiement est enfermé dans une prescription biennale relativement breve de deux ans.

De plus, un autre délai de dix ans permet d'annuler la créance fixée par décision de justice aux termes d'une ordonnance, un jugement ou un arrêt, conformément à la prescription légale décennale (10 ans) attachée aux décisions de justice.

Tout d'abord, le législateur a instauré une arme redoutable en faveur des clients - consommateurs : l’article  L311-52 du Code de la consommation.

Aux termes de cet article, l'action en paiement des établissements bancaire et de crédit est atteinte par la forclusion biennale.

En effet, cet article dispose que :

« Le tribunal d'instance connaît des litiges nés de l'application du présent chapitre. Les actions en paiement engagées devant lui à l'occasion de la défaillance de l'emprunteur doivent être formées dans les deux ans de l'événement qui leur a donné naissance à peine de forclusion. Cet événement est caractérisé par :

- le non-paiement des sommes dues à la suite de la résiliation du contrat ou de son terme ;

- ou le premier incident de paiement non régularisé ;

- ou le dépassement non régularisé du montant total du crédit consenti dans le cadre d'un contrat de crédit renouvelable ;

- ou le dépassement, au sens du 11° de l'article L. 311-1, non régularisé à l'issue du délai prévu à l'article L. 311-47.

Lorsque les modalités de règlement des échéances impayées ont fait l'objet d'un réaménagement ou d'un rééchelonnement, le point de départ du délai de forclusion est le premier incident non régularisé intervenu après le premier aménagement ou rééchelonnement conclu entre les intéressés ou après adoption du plan conventionnel de redressement prévu à l'article L. 331-6 ou après décision de la commission imposant les mesures prévues à l'article L. 331-7 ou la décision du juge de l'exécution homologuant les mesures prévues à l'article L. 331-7-1 ».

Autrement dit, le dépassement du délai de 2 ans pour agir par les professionnels du crédit entraine la nullité de leur action en recouvrement envers leurs clients.

Or, en pratique, pour diverses raisons administratives, les établissements bancaires et de crédits laissent très souvent passer des années avant d’entamer la procédure de recouvrement forcé.

La procédure les contraints à obtenir du juge compétent une ordonnance les autorisant à obtenir le paiement de leur créance.

Cette procédure n’est pas contradictoire, autrement dit le débiteur n'est pas invité à faire valoire ses arguments de défense à ce stade de la procédure.

En effet, pour permettre une action par surprise à l’encontre du débiteur, le législateur a pensé qu’il serait mieux de ne pas l’inviter à se défendre à ce niveau de l'action.

Une fois que le juge a accordé son ordonnance au créancier faisant injonction au débiteur de payer, le créancier fait signifier la décision  par voie d’huissier de justice.

L’huissier de justice délivre alors au débiteur un « commandement de payer » pour lequel il est possible de disposer d’un recours : la contestation.

Le recours peut se faire auprès du greffe de la juridiction qui a rendu l’ordonnance, pendant le délai d’un mois à compter du passage de l’huissier, à savoir la date indiquée en tête du commandement de payer.

L’intervention d’un avocat n’est pas obligatoire bien qu’elle soit vivement recommandée en fonction des montants en jeu.

En tout état de cause, il est possible aux clients de faire annuler leur dettes lorsque le délai de forclusion de 2 ans, édicté par l'article L311-52 du code de la consommation précité, est dépassé.

Ce délai commence à courir à compter du premier incident de paiement non régularisé.

Concrètement, il s’agit de la première échéance impayée non régularisée.

Ce délai s’éteint au jour de la signification de l'ordonnance d'injonction de payer rendue.

Par conséquent, si la période qui sépare le premier incident de paiement non régularisé et la date de signification de l'ordonnance d'injonction de payer est supérieure à 2 ans, l’action est forclose.

S'agissant du second moyen de défense: la prescription de l'exécution d'une décision de justice au delà du délai de 10 ans.

En effet, s'il n'est procédé à aucun acte visant à obtenir l'exécution de la décision de justice, celle-ci devient inapplicable passé un délai de 10 ans, selon les articles L111-3 et L111-4 du code des procédures civiles d'exécution.

Il en découle que l’analyse des délais d’action en paiement permet, le cas échéant, de faire disparaitre totalement la dette.

Je suis à votre disposition pour toute action ou si vous souhaitez des informations personnalisées (en cliquant ici).

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris
Tel : 01 40 26 25 01

Email : abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1428 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
23/08/2018 16:29

Dernier impayé Décembre 2012 suite divorce et crédit qui s'appelle consolidation de créances, jugement le 25/06/2015 me condannant et jugement signifié le 01/06/2017, suis-je dans le cadre de la loi sur le crédit consommation.

2 Publié par Visiteur
11/09/2018 16:55

J'ai hérité il y a 11 ans de mon père dcd. Ma fratrie (six frères et soeurs) a accepté sa part. Le Notaire de Province a consigné la mienne -je n'étais pas d'accord alors on a excentré le dossier de succession.
Mon Notaire a envoyer 2 lettres début 2017 (pas de réponse). J'ai reçu une facture de 150 euros./Une Acceptation de Succession (sans aucune mention du montant de la somme me revenant).
Je n'ai plus de contact avec ma fratrie. Comment savoir quelle sera ma part avant de signer un blanc seing et d'envoyer tous mes documents.
Merci m'indiquer les démarches à entreprendre et/ou si je suis dans l'erreur de penser que je dois faire confiance à ce Notaire..
Cordialement.

3 Publié par Visiteur
02/10/2018 00:54

Bonsoi maître,je me suis séparé deon conjoint en 2016, qui m'a laisser sans rien. On avais un commerce mais mit en liquidation. Il est parti avec tout ce que l'on possaidais. Moi je me suis trouver sans argent, logement, voiture et boulot. Rien. Bien sur pas de droit chômage et le temps que sa ce décide si j'ai le droit au rsa il c'est passer des mois. J'ai trouver un peut de travail qui ma permis de retrouver un toit. J'ai peut m'acheter une petite voiture car la banque m'a prêter 4000€. Mais 6 mois après plus de boulot... 500euro de chômage, plus possible de payer mon crédit et le découvert ce cumulée. J'ai appeler la banque, envoyé des mails, des courriers pour pouvoir trouver une solution et faire valoir mon droit au niveau du crédit car j'avais prit assurance chômage mais jamais on m'a répondu jamais. Quand j'appeller on me laisse poiroter au téléphone en attente pendant 20 minutes et plus... Et la cela fait 1mois que j'ai un huissier qui me menace par courrier en le réclament plus de 6000 euro, des papiers coller sur la porte ou tout le monde bien sûr voit que l'huissier est passer avec la somme bien en grand de marquer. La il me menace de venir en octobre prendre tout chez moi. J'ai peur car je commence enfin à sortir la tête de l'eau après avoir vécu sous les ponts. Quelle recours et que dois-je faire !!?? Je sorts plus je mange plus

4 Publié par Visiteur
02/10/2018 00:57

Je dort plus...
Je vous prit de m'excuser Maître et toute la communauté par avance de toutes me fautes d'orthographe
Cordialement et aidez moi svp
Merci

5 Publié par Visiteur
02/10/2018 22:40

Bonsoir Maitre,
J’ai eu un probleme financier et depuis le mois d’avril 2018 je n’ai pas remboursé mon prêt. J’ai contacté le service contentieux pour un arrangement et reprendre mes prélèvements. La personne refuse et me demande la totalité. 4400€ en 1 fois ou 3 fois. Je reponds impossible, mais je peux 200€ comme avant/mois. Elle refuse et me demande attendre injonction payer via huissier et que le dossier va être envoyé au tribunal de ma ville. Que dois-je faire svp?

6 Publié par Maitre Anthony Bem
03/10/2018 07:53

Bonsoir Lilia B,

Si le service contentieux ne veut rien entendre vous devrez faire opposition devant le tribunal de votre ville contre l’ordonnance d’injonction payer qui vous sera signifiée par voie d’huissier de justice.

L’affaire sera automatiquement audiencée devant le tribunal et vous pourrez contester la dette et demander des délais de paiement sur 24 mois.

Cordialement

7 Publié par Visiteur
19/10/2018 18:13

Bonjour, j'ai grand besoin d'aide.
J'ai reçu un courrier ce jour de la SINEQUAE me disant qu'il a été chargé par CREDIREC du recouvrement de ma dette constaté par un titre executoire.
En vertu d'une ordonnance portant injonction de payer rendu sur un requête par le juge d'une autre commune le 11/02/2009 signifié en date du 16/04/2009 dûment revêtue de la formule exécutoire en date du 09/06/2009.
Puis il y a un tableau de décompte.

Il me dise que mon créancier à changé d'identité et qu'leur ont cédé la créance.

Et me met en demeure de payer la somme, car ils peuvent mettre en oeuvre une procédure d'exécution forcé.

Bizar, j'avais plus aucune nouvel depuis 2009, comment peuvent t- Il me faire sa, que dois faire? SVP.

8 Publié par Visiteur
10/11/2018 15:21

Bonjour Maître Bem,

En juillet 2014 mon ex-épouse a poussé BNP Paribas a faire un commandement de saisie immobilière pour un appartement en indivision 50/50 en ne payant pas sa quote-part. L'appartement a été vendu aux enchères 44 000 € le 11/12/2015 et le 21/12/2016 un jugement de distribution judiciaire a eu lieu soit 40 693,68 € pour la banque. Le 12 janvier 2017 une signification de ce jugement par huissier m'a été faite.
Je viens de recevoir un courrier simple de BNP Paribas m'indiquant que je restais redevable de 35 454 € à la date du 30/10/2018. Mais ce courrier ne fait pas état de mon ex-épouse.
Quels sont les risques pour moi et pourquoi serais-je le seul à payer ?
La prescription peut-elle s'enclencher et à quelle date ?
Vous en remerciant par avance.
Cordialement.

Pascal

9 Publié par Maitre Anthony Bem
10/11/2018 17:12

Bonjour vsx125,

Je vous remercie pour vos questions.

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

Cordialement.

10 Publié par Visiteur
12/11/2018 03:06

Bonjour Maître BEM,

J’ai souscrit à un credit à la consommation de 8000 euros chez orange banque il y Plus d’un an le problème est que je n’ai plus payé ce credit depuis 1 an. Depuis j’ai déménagé, mais mon adresse mail et mon téléphone sont restés inchangés. Ce qui m’etonne, aucun appel aucun email. J’ai tenté d’appeler mais ils avaient un problème informatique et la seconde fois impossible à joindre. Je ne sais pas quoi faire car je ne pourrais pas payer avant au moins 1 an. Merci de me repondre svp. Bien à vous.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1428 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles