Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

Publié le 07/04/2014 Vu 249 153 fois 327
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L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont les effets sont strictement encadrés par la loi et les juges.

L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont l

Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

L'inscription d'une hypothèque judiciaire auprès du conservateur est une mesure dissuasive en ce qu'elle vise à protéger un créancier pour le paiement de sa dette de la part de son débiteur, en saisissant : ses maisons, appartements, immeubles ou terrains, leur usufruit et leurs accessoires.

Concrètement, le créancier fait procéder à une inscription provisoire puis définitive auprès du service des hypothèques sur le ou les biens immobiliers revendiqués.

Ceci permet au créancier de faire vendre de manière forcée, aux enchères judiciaires, ces biens pour se faire payer.

La mention de l'hypothèque portée sur les registres du conservateur servira donc de garantie au créancier à condition que la procédure et les délais aient été respectés.

En effet, grâce à une inscription d’hypothèque provisoire, le créancier dispose d'un moyen efficace d'être payé.

Concrètement, le créancier peut poursuivre l'expropriation forcée de son débiteur et la vente de son bien.

Cependant, les biens grevés d'une inscription d’hypothèque provisoire demeurent aliénables.

En d'autres termes, les biens sur lesquels sont inscris une hypothèque provisoire peuvent être vendus amiablement par leur propriétaire mais le montant de la dette à devoir au créancier lui sera payé grâce au montant du prix de vente.

Concrètement, en cas de cession du bien immobilier par le propriétaire, la consignation du prix de vente suppose une purge.

La purge vise à la fois à libérer l'immeuble de l'inscription hypothécaire mais aussi à permettre aux créanciers inscrits de se faire payer.

Le notaire qui instrumente la vente consignera et séquestrera les fonds, pour ensuite les distribuer aux créanciers hypothécaires.

Mais l'intérêt majeur de l'inscription hypothécaire réside dans le droit dont dispose les créanciers de requérir une vente aux enchères du bien pour se faire payer sur le prix de la vente dans l'ordre de la loi.

En effet, pour se libérer de l'hypothèque judiciaire provisoire, le débiteur doit obtenir la mainlevée amiable de l'inscription de la part du créancier ou la mainlevée judiciaire.

Ainsi, à défaut de vente amiable du bien, le créancier inscrit peut le faire vendre de manière forcée et au préjudice du débiteur.

Or, la pratique des ventes aux enchères judiciaires des biens immobiliers conduit au constat que ces dernières ne sont pas réputées pour donner lieu à des prix de vente élevés.

Au contraire, le prix de vente d'un bien immobilier vendu aux enchères judiciaires sera quasiment toujours inférieur au prix du marché avec une décote d'environ 20 % minimum.

Hormis les questions de principe et de certains cas particuliers, l'intérêt des débiteurs sera donc souvent de préférer une vente amiable rapide et efficace pour apurer la dette plutôt que de risquer une vente judiciaire.

Par ailleurs, lorsque la valeur des biens hypothéqués est excessive par rapport au montant des sommes dues, le débiteur peut faire limiter par le juge les effets de l'hypothèque provisoire.

Cette limitation se dénomme « le cantonnement ».

En outre, la loi prévoit qu'une hypothèque inscrite sur un immeuble le suit en quelques mains qu'il passe, pour être "colloqués" et payés suivant l'ordre de leur inscription, conforment aux dispositions de l'article 2166 du code civil.

Ainsi, l'inscription d'hypothèque judiciaire provisoire prend rang à la date de la formalité initiale, sous réserve d'être confirmée par une publicité définitive.

Enfin, la publicité provisoire conserve la sûreté pendant trois ans de sorte qu'elle doit être renouvelée.

A défaut de renouvellement avant la fin de la troisième année et à défaut de publicité définitive dans un délai de deux mois après obtention du titre exécutoire, la publicité provisoire est caduque et le débiteur peut demander sa radiation au juge de l'exécution

Les frais sont supportés par le créancier.

La part du créancier titulaire de l'hypothèque provisoire qui aurait été consignée est remise aux créanciers en ordre de la recevoir ou au débiteur.

S'agissant de la publicité définitive, elle permet de donner rang à la publicité provisoire à la date de la formalité initiale, dans la limite des sommes conservées par cette dernière.

Une inscription définitive qui interviendrait au-delà du délai de deux mois du jour où le titre constatant définitivement les droits du créancier est passé en force de chose jugée serait valable mais ne prendrait rang qu'à sa date, et non à celle de l'inscription provisoire devenue caduque.

On comprend donc que le respect des délais et conditions des formalités de l'inscription est primordial pour garantir au créancier le bon paiement de sa créance grâce aux biens immobiliers de son débiteur.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
08/10/2018 15:55

Bonjour Maître, c'est assez urgent.
Une saisie-attribution pour une créance consignée (avec hypothèque sur bien) qui vient d'être faites en juillet auprès d'un notaire (tiers-saisi).
Ce notaire peut-il et a t-il le droit d'imposer une mainlevée totale "contre" le versement de la créance sur le compte d'huissier alors qu'il reste un solde à recouvrer ? puis- je faire une mainlevée partielle ?
*Mon notaire peut il faire la mainlevée car cette créance fait partie de succession à clôturer ?
* Ce solde peut-il être recouvré auprès de la personne qui a racheté le bien sous hypothèque sachant que la SARL débiteur est fermée.

Merci pour votre aide Maître.
Bien cordialement. JCJ

2 Publié par Maitre Anthony Bem
08/10/2018 20:34

Bonjour JCJ,

Je vous remercie pour votre question.

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l’une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur « consultations » en haut de cette page.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
10/10/2018 10:24

Bonjour, j'ai acheté un bien le 15 novembre 2015 et le 25 juillet, je reçois une assignation à rembourser le bien à un liquidateur judiciaire.
Lors de l'achat je suis passer par une agence immobilière, puis j'ai signé la vente chez un notaire.
Comment est ce possible que je sois assigné maintenant pour ce bien ?
D'avance merci pour votre aide.
Cordialement.

4 Publié par Visiteur
25/10/2018 14:58

Bonjour Maître,
Nous avons été condamnés en 2010 à verser une somme d'argent. Notre créancier a mis des hypothèques sur tous nos 2 maisons. Nous avons donc vendu ces deux biens (en 2010) et sommes donc bien à jour de nos dettes car tout a été payé par le notaire.
Aujourd'hui il rete une hypothèque dont nous ignorions l'existence (sur un de nos biens que nous vendons) et notre ancien créancier, de l'époque, refuse de faire une main levée amiable malgré tous les documents qui attestent que nous sommes à jour de nos dettes. Il joue mais on ne sait pas à quoi ! Nous allons donc le faire assigner pour une demande de main levée judiciaire, mais je ne sais pas qu'elle est la juridiction compétente : celle de notre domicile ou celle du bien en question (régions différentes) ? Et cet ancien créancier peut il nous embêter comme cela et faire prendre le risque de faire capoter la vente en toute impunité ? Merci de votre réponse. Cordialement

5 Publié par Maitre Anthony Bem
25/10/2018 17:53

Bonjour ydolem,

La juridiction compétente territorialement pour obtenir la main levée de l'hypothèque inscrite sur votre biens est celle du lieu de situation du bien en question.

Un ancien créancier peut en effet impunément vous embêter et vous faire prendre le risque de faire capoter la vente, mais jusqu'à ce que vous saisissiez le juge compétent et obteniez la main levée.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
02/11/2018 22:31

Bonjour maître,
J'ai levée une hypothèque en 2002 avec mon ex mari sur la maison de sa grand mère. Je suis divorcée depuis, sa grand mère est décédée et cette maison est en vente, il y a 6 héritiers dont mon ex mari. Puis je récupérer la levée dhypotheque que j'ai versé en 2002 à la vente de la maison ou même maintenant? Je vous remercie de votre réponse.

7 Publié par Visiteur
09/11/2018 11:34

Bonjour maître,
Mon frère a fait l'objet d'une poursuite pour rembourser des loyers en avance qu'il a perçu pour réfectionner un local qu'il a mis en bail professionnel mais qu'il n'a pas pu respecter le délai. Suite a une procédure judiciaire il a été condamné à payer la dite somme. Mais il y'avait une clause compromissoire dans le contrat, ce qui nous a amené a saisir un arbitre, une sentence a été rendu, mais mon frère n'est pas a mesure de payer. Il demande au créancier de lui accorder un délai. il a accepté en fixant des échéances, chose qu'on a pas pu honorer puisse que nous voulions payer en un seul trait. cependant le créancier a demandé une inscription hypothécaire, qu'il a obtenu, en se fondant sur le jugement que nous avions demandé l'annulation a cause de la sentence arbitrale rendue. Est ce que nous pouvons demander l'annulation de cette hypothèque judiciaire. Puisse que le même local fait l'objet d'un autre contrat de bail,et le créancier pousuit sa procédure en validité d'hypothèque et actuellement nous avons reçu un commandement de payer aux de saisie vente. Eclairez nous maître
cordialement

8 Publié par forceval
31/12/2018 14:45

je suis en procès avec un créancier qui refuse de lever hypothèque. J'avais un acquéreur pour ma maison et la veille de la signature nous avons été informé que le créancier ne voulait pas lever l'hypothèque pour soit disant une dette datant de presque 30 années. Nous avons prouvé que la dette avait été réglée et avons eu gain de cause au TGI après 15 mois d'attente. Nous sommes fortement endetté car nous avions fait acquisition d'une maison et devons régler les intérets d'un prêt relais + second prêt immo. Nous pensions à l'issue du procès que s'en était terminé mais le créancier fait appel. Financièrement nous sommes à bout, car avec le temps qui passe nous sommes menacé d'interdit bancaire. Comment pouvons nous provoquer la mainlevée avant de passer en Appel. Nous sommes d'autant plus surpris que nous n'avions jamais été avisé de la mise sous hypothèque survenue il y a 2 ans... Merci d'avance pour vos conseils avisés

9 Publié par Marie Lysse
21/01/2019 17:25

Bonjour Maître,

Le gérant d'une SARL nous a acheté un studio en 1989 et s'est arrangé pour ne pas le payer. En 1994, la SARL est devenue propriétaire par ce jugement et condamné à payer les ints légaux depuis 1989 pour mémoire, artc 700, dépends. En 1996, appel : arct 700. En 1997 par la cour d'appel de douai arct 700 et titre exécutoire. Tout cela, confirmé en 1er ressort.
En déc 2001, le bien que j'ai hypothéqué en 1997 a été revendu et acté par la notaire et amie du débiteur sous un montant inférieur à ma créance, sans mon accord. Cette notaire a mis une clause ds l'acte de vente "être séquestre" et n'a pas fait de purge.
Pendant 16 ans, gérant décédé en janv 2002, la SARL a été mise en sommeil, le clerc de la notaire est l'héritier du débiteur et c'est chargée de leur succession.
Les fonds de la revente sont séquestrés en son compte DO.
Depuis 17 ans, cette notaire me fait du chantage à la mainlevée totale et sans conditions et surtout avant de transférer les fonds chez mon notaire (avec intérêts de consignation jusqu'en déc 2011). Elle reste sur sa position, rien y fait.
Aucun avocat n'y arrive. La chambre des notaires a été saisi et ils ne font rien.
Dernièrement, une saisie-attribution a été faite, elle ne veut toujours pas verser les fonds à l'huissier. Mon avocat me dit que si je saisi le jex, celà va me coûter encore des honoraires et que je risque de perdre les intérêts légaux comptabilisés jusqu'en 2001 à cause de la prescription des 5 ans. C'est vraiment le comble et je n'y comprends plus rien.

Ma question, Maître,
Puis je perdre les intérêts comptabilisés jusqu'en 2001, qui sont conséquents ?
A t-elle le droit de m'obliger à la mainlevée totale ?
Y aurait il un espoir de faire annuler la vente et récupérer mon bien que je n'ai plus depuis 1989 et non encore payé.

Ps : Mon jugement exécutoire est reconduit pour 10 ans.

Merci par avance Maître, de votre gentillesse, de nous accorder à nous tous, votre temps et de nous apporter vos bons conseils,
Bien cordialement

10 Publié par c6rielle
28/02/2019 20:56

Bonjour Maître,
Mon ami a acquis une maison suite à une vente par adjudication il y a 5 ans. Il a souhaité la vendre fin 2018 mais à une semaine de la signature, le notaire nous a informé qu'une hypothèque judiciaire n'a pas été levée. Nous avons donc signé une remise anticipée des clés en accord avec les vendeurs. Cependant après multiples relances auprès du mandataire judiciaire pour la levée de l'hypothèque, cela n'aboutit pas.
Est ce normal que cette hypothèque judiciaire n'ai pas été levée lors de la vente du bien ? Est ce possible de demander au notaire de ne conserver que le montant de l'hypothèque et de nous reverser le différence (afin que mon ami rembourse son prêt)?
Je vous remercie d'avance pour votre réponse et vous remercie pour toutes les informations que vous mettez à disposition sur votre site.
Cordialement

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