Les moyens de défense et alternative à la saisie immobilière et à la vente aux enchères publiques

Publié le 15/06/2013 Vu 89 775 fois 189
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Bien que fréquemment mises en œuvre, les procédures de saisie et de vente aux enchères publiques d'un bien immobilier ne sont pas une fatalité et offrent de multiples moyens de défense au débiteur poursuivi en paiement.

Bien que fréquemment mises en œuvre, les procédures de saisie et de vente aux enchères publiques d'un bien

Les moyens de défense et alternative à la saisie immobilière et à la vente aux enchères publiques

Le débiteur poursuivi en paiement peut solliciter du juge la vente amiable du bien immobilier (1), invoquer les vices de procédure (2) et la prescription biennale de l’article L137-2 du Code de la consommation (3).

  1. La vente amiable du bien immobilier sollicitée et accordée par le juge

Avant que la décision de vente forcée ne soit prononcée par le juge de l'exécution, le débiteur peut éviter la vente aux enchères publiques et obtenir la vente de son bien de gré à gré.

Cette alternative à la vente forcée sert aussi bien les intérêts du débiteur que ceux du créancier puisque le prix de vente amiable est bien souvent supérieur à celui obtenu dans le cadre des ventes aux enchères publiques.

Ainsi, le débiteur peut toujours négocier avec son créancier et/ou son avocat pour convenir d’un règlement amiable pour éviter les frais de poursuites.

Même après que l’assignation en justice ait été signifiée au débiteur pour une audience dite « d’orientation », ce dernier peut demander au juge de l’exécution que son bien immobilier ne soit pas vendu aux enchères publiques mais de manière amiable (en agence ou à un acquéreur identifié) sous le contrôle du juge.

Il est vivement recommandé au débiteur de produire aux débats la copie d’un mandat ou d’un compromis de vente afin de justifier de sa bonne foi devant le juge et démontrer sa volonté de régler sa dette envers son créancier et ainsi clôturer le litige.

  1. Les vices de la procédure de saisie immobilière

Le créancier poursuivant la vente forcée doit respecter le formalisme et les délais légaux au risque de voir annuler toute la procédure de saisie immobilière et de devoir la reprendre du début.

A l’analyse de chaque situation, les différents vices de procédures susceptibles de pouvoir être invoqués par le débiteur pour mettre en échec la procédure de saisie immobilière sont notamment :

- Le défaut de forme, l'incompétence ou l'incapacité de l'officier auteur de l’acte authentique de vente ou de l’acte de prêt conformément au Décret n°71-941 du 26 novembre 1971 relatif aux actes établis par les notaires.

- La caducité du commandement de payer signifié par voie d’huissier en raison notamment de l’absence de dénonciation ou de notification du titre exécutoire au débiteur, à l’ensemble de l’hoirie (les héritiers), au tuteur ou curateur,

- Le non respect du délai de carence d’un mois entre la date de signification de l’assignation en justice par l’huissier de justice pour l’audience d’orientation et la date de l’audience,

- L'absence de mentions obligatoires communes à tous les exploits d’huissier,

- La prescription du titre, de la créance ou de l’action en vertu de la prescription biennale entre la date de notification de la déchéance du terme et l’acte initiant la saisie immobilière, conformément à l’article L137-2 du Code de la consommation et de la jurisprudence de la Cour de cassation du 28 novembre 2012 (Cass. Civ. I, 28 novembre 2012, N° de pourvoi: 11-26508).

En outre, le commandement de payer valant saisie, délivré par l'huissier de justice, doit respecter obligatoirement un formalisme strictement encadré par le code des procédures civiles d’exécution.

Ainsi, l’article R. 321-3 du Code des procédures civiles d’exécution prévoit que le commandement de payer valant saisie doit notamment contenir :

- Le nom et les coordonnées de l’avocat qui représente les intérêts du créancier,

- L’indication de la date et de la nature du titre exécutoire en vertu duquel le commandement est délivré, à savoir le jugement ou l'ordonnance qui fonde la créance,

- Le décompte des sommes réclamées en principal, frais et intérêts échus ainsi que l’indication du taux des intérêts moratoires,

- Si le débiteur est une personne physique, l'indication selon laquelle s’il s’estime être en situation de surendettement, il a la faculté de saisir la commission de surendettement des particuliers,

Le non respect du formalisme légal constitue une cause de caducité du commandement de payer et de la procédure de saisie.

De même, il est important de conserver en mémoire que, en matière de saisie immobilière, le commandement de payer doit être :

- dénoncé au conjoint si le bien immobilier saisi lui appartient en propre et constitue la résidence familiale.

- publié au service de la publicité foncière (ancienne conservation des hypothèques) avant l'expiration d'un délai de deux mois à compter de la délivrance de l'acte au débiteur,

Ce n'est qu'à compter du jour de l'accomplissement de cette formalité que le créancier pourra faire délivrer à son débiteur une assignation devant le juge de l'exécution, avant l'expiration d’un nouveau de délai de deux mois.

La date de l'audience doit être choisie dans une période comprise entre un et trois mois à compter de la délivrance de l'assignation en justice.

Le créancier dispose alors d'un délai de cinq jours pour déposer le cahier des conditions de vente à partir de la date d’assignation.

Ce n’est qu’au terme de ces actes de procédure que le juge de l’exécution se prononcera sur la validité de la saisie et ordonnera le cas échéant la vente aux enchères publiques du bien immobilier poursuivi.

L'intervention d'un avocat spécialisé permettra donc d'analyser l'existence d'éventuels vices affectant les actes de procédure et ainsi de tenter d'obtenir l'annulation, la caducité, la prescritpion ou la forclusion de la procédure de saisie vente.

Je suis à votre disposition pour toute action ou si souhaitez des informations (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
09/11/2018 18:52

Bonjour Maître

J avais une dette a réglé, que j ai réglé avant la vente aux enchères
Néanmoins des frais ont été rajouté de je ne sais où 3 jours avant la vente.

C est à dire j ai remboursé 22800 euros, prix ordonné par le JEX.
L avocat de la partie adverse me demande 6000 euros de plus 3 jours avant la vente.

Mon avocat demande le report de la vente car il ne comprend pas d ou vienne ces frais.
Report refusé et mon appartement a ete vendu 26000 euros sachant que j avais déjà remboursé ma dette initiale.
Que puis je faire?

2 Publié par Visiteur
15/11/2018 01:07

Bonjour Maître ,

J’ai était condamné à versé une somme d’argent d’environs 130000€ à des parties civiles mon conseil m’a demander de me pouvoir en cassation car il y a un vice de procédure que m’a Confirmées l’avocate à la cour de cassation , j’ai donc cette nouvelle procédure en cours qui devrai être appelé à la cours pour le mois de janvier ou février 2019 . j’ai commencer à payé auprès d’un huissier un échéancier et tout ce passe plutôt bien , ce jour j’ai reçu la visite d’une autre étude d’huissier pour la différence et là il nous dépose une signification à fin de vente immobilière. Le bien a était acheté 220000 j’ai mis 80000€ et elle la différence, peuvent ils saisir le bien alors que nous ne sommes ni marier ni pacse ???? Que me conseillé vous svp Maitre
Bruno

3 Publié par Maitre Anthony Bem
15/11/2018 07:33

Bonjour Gerald23 et Bruno71,

Je vous remercie pour votre question.

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l’une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur « consultations » en haut de cette page.

Cordialement.

4 Publié par Visiteur
27/11/2018 17:25

Maître bonsoir,

nous devons la somme de 356000 euros à la banque. Séparée de mon ex concubin qui s'est opposée à la vente de la maison il y a 4 ans, je suis en procédure judiciaire au TGI. Actuellement une expertise financière a été demandée par jugement. Outre de erreurs de TEG, qui feront sans doute baisser la dette, je pense que l'issue sera la vente forcée.
Problème, cet ex concubin aussi solidaire du prêt, non seulement me laisse à me débattre au tribunal par sa faute, mais en plus, j'apprends par le TGI, qu'il a demandé une liquidation judiciaire pour ses dettes professionnelles.
Maintenant, il cherche à "brader" la maison pour apurer sa dette puisque son liquidateur judiciaire régulièrement rappelé à sa cause, n'est pas intervenu lors de ce jugement.

Les mois passent, et le délibéré arrive. Qui sera le premier servi si le bien immobilier est saisi aux enchères?

Je compte porter plainte contre monsieur pour organisation frauduleuse d'insolvabilité.

A quel moment la demande pour le dossier de surendettement peut se faire?
En vous remerciant cordialement de votre réponse.

5 Publié par Samgandh
23/01/2019 01:56

Bonjour cher maitre,

j'avais du mal à négocier avec le crédit foncier après un licenciement,et j'avais voulu faire jouer l'assurance chomage qui était inclue dans le pret, soit 50 euros par mois d'assurance chomage que nous avions payé.Lors que je me suis retrouvé au chomage, crédit foncier qui m'avait proposé l'assurance. Donc, l'assurance me disait que mon licenciement ne faisait pas partie de prise en charge, alors que c'était un licenciement normal que pole emploie reconnait.
Donc, malgré tout ce que je faisais pour éviter la saisie, un directeur de banque avait proposé à l'un des conseillé credit foncié qu'il me qu'il enlève le defichage à la la banque de France afin de lui facilite qu'il me prete la somme impayé et qu'il va racheter le crédit. La conseillé n'a pas voulu et nous dire d'abord qu'il faut payer en premier.
Bref, le directeur ne pouvait pas avec le fichage et la saisie a été faite.
Actuellement, ne connaissant pas combien , il a vendu mon appartement aux enchère, il réclame le reste à payer.
Alors comment je dois me défendre?

6 Publié par Ponton
06/02/2019 09:08

Bonjour maître
A l’origine un prêt avait été accordé sur un bien
La banque avait demandé des cautions
Un autre bien avait été caution
La banque fait vendre en saisie immobilière le bien en caution avant de faire vendre un bien principal
La banque a t’elle le droit
Cordialement

7 Publié par La Globule
05/05/2019 00:46

Bonjour maître,
Suite à la liquidation de ma société qui exploite un commerce, le droit au bail va être saisi et vendu aux enchères publiques. Si le montant de la vente dépasse le montant des dettes à qui revient le surplus?
Merci de vôtre réponse
Cordialement

8 Publié par Naissa
19/06/2019 16:17

Bonjour

Nous venons de déposer un dossier de surendettement en banque de france , il a été jugé recevable pour un redressement personnel avec liquidation judiciaire .
Cette liquidation judiciaire concerne notre maison , pour laquelle il nous reste une somme de 110 000e à devoir , elle a été estimé à 60 0000e , je voulais savoir si pour éviter une longue procédure et de devoir quitter le logement avec nos 4 enfants pour aller louer autre chose qui nous coûtera le même prix tout les mois , un membre de ma famille pouvait racheter la maison ? au prix de son estimation biensurs .
Est ce que ce sera autorisé par la banque de france et la juge ?
Je comptais faire revenir 2 ou 3 agences pour faire d autre estimation afin de prouver ma bonne foi .

Cordialement

9 Publié par sandf
04/03/2020 16:02

Bonjour,
La BNP Paribas a lancé à mon encontre une procédure de saisie immobilière, l’audience d’orientation a eu lieu en octobre 2019 et m’accordant le droit de vendre mon bien à l’amiable (jugement rendu le 24 janvier 2020). J’ai reçu le 20 février 2020 un courrier de Hoist Finance m’indiquant que la BNP avait cédée sa créance depuis le 16 décembre 2019.
Je n’ai pas d’information sur le montant de la cession, ai-je des recours pour faire cesser la saisie ?
Cordialement

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