Le bornage d'un terrain : un droit pour tout propriétaire

Publié le Modifié le 23/03/2017 Vu 205 249 fois 162
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Quelles sont les règles relatives au bornage de propriétés ?

Quelles sont les règles relatives au bornage de propriétés ?

Le bornage d'un terrain : un droit pour tout propriétaire

Contrairement à une idée reçue, le cadastre ne constitue pas un titre de propriété au sens juridique, mais seulement une présomption contre laquelle les propriétaires ont un droit de recours.

En application de l’article 646 du code civil : « tout propriétaire peut obliger son voisin au bornage de leur propriété contigu. Le bornage se fait à frais communs » et consiste à déterminer par des marques apparentes appelées borne, la limite séparative de deux propriétés.

Le bornage est demandé par un propriétaire lorsque celui-ci ignore les limites de son bien ou qu’il craint d’être victime d’un empiétement de la part de son voisin.

Pour éviter les conflits de voisinage, il est utile de connaître parfaitement les limites de sa propriété. Indispensable pour ne pas s'engager dans une construction en limite de propriété qui risque en fait de mordre sur le terrain mitoyen... et qui par conséquent devra être détruite.

Le bornage peut être demandé dès l’instant que les propriétés sont contiguës ou considérées comme telles, par exemple lorsqu’il n’existe en sol qu’un sentier privé, un ravin ou un ruisseau.

Il n’y a pas à distinguer entre les immeubles ruraux et les immeubles urbains puisque le droit d’obtenir le bornage existe pour ces deux types d’immeubles sauf si les bâtiments se touchent et à condition qu’il n’y ait pas entre eux une séparation incontestable.

C’est le géomètre-expert qui a compétence pour y procéder soit avec l’accord des parties, soit dans le cadre d’une procédure spéciale en utilisant les éléments de preuve ou les présomptions de propriété dont il dispose après avoir tracé par l’arpentage la ligne séparative entre les fonds intéressés par l’opération.

Un procès-verbal dit d’abornement ou plus simplement de bornage est ensuite dressé, signé des parties et du géomètre, ou à défaut d’accord homologué par le tribunal et publié au Livre Foncier en Alsace-Moselle ou à la conservation des hypothèques dans le reste de la France après avoir été déposé avec reconnaissance d’écriture et de signature aux minutes d’un notaire pour être dans l’avenir opposable aux tiers.

Lorsque toutes les parties sont d’accord, le bornage se fait à l’amiable et le plus souvent l’une des parties oppose la force de l’inertie soit parce qu’elle refuse d’en assumer les frais, soit parce qu’elle craint que la vérification puisse lui être défavorable. Pour vaincre cette inertie ou cette opposition, l’autre partie doit exercer une action judiciaire à savoir l’action en bornage.

En cas de bornage amiable, si le voisin n’a pas voulu signer le procès-verbal l’opération ne lui est pas opposable et, pour le lui rendre soit opposable, il est nécessaire d'exercer une action en bornage afin d’obtenir une décision judiciaire qui lui sera opposable.

Ce droit de demander le bornage est imprescriptible, mais l’article 646 du code civil est seulement applicable aux immeubles du domaine privé, la délimitation des immeubles du domaine public étant de la compétence de l’autorité administrative.

En cas de contestation de la part des particuliers, ceux-ci doivent s’adresser aux tribunaux administratifs pour reprendre la surface soustraite à leur propriété.

S’ils sollicitent uniquement une indemnité, les tribunaux judiciaires sont compétents.

Lorsqu’un précédent bornage a été effectué entre deux propriétés, soit à l’amiable, soit judiciairement, il n’y a pas lieu à nouveau bornage sauf à démontrer le déplacement ou l’enlèvement des bornes ou une erreur viciant la convention.

Le bornage qui n’a pas été fait contradictoirement est sans valeur à l’égard de la partie qui n’a pas signé la convention.

Ni le Code civil, ni le Code de procédure civile n’ont organisé l’action en bornage dont les principes ont été dégagés tant par la jurisprudence que par la doctrine.

L’action en bornage est à la fois de la compétence du Tribunal d’instance du lieu de la situation des immeubles lorsque la propriété et les titres ne sont pas contestés, du Tribunal de grande instance du même ressort en cas de contestation sérieuse du droit de propriété.

Les aspects procéduraux sont relativement peu intéressants pour le commun des mortels aussi je ne m'attarderais pas sur ces derniers dans le cadre du présent article.

Après délimitation des propriétés par le géomètre, des marques matérielles sont placées.

En principe ce sont des pierres appelées bornes plantées dans le sol à chaque angle entouré au pied de fragments de pierres appelés témoins ou garants. Cette opération matérielle est faite en présence ou après appel des parties.

Les opérations de bornage sont constatées dans un procès-verbal d’abornement contenant un plan ou un croquis des lignes séparatives et mentionnant la situation des bornes.

Ce document devient définitif dès lors qu’il est signé par toutes les parties en cause, ou homologué par le tribunal.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
13/03/2018 08:31

Bonjour Maître, merci pour votre réponse, elle ne refuse pas le fait que l'on fasse borner puisqu'elle a accepté de suspendre ses travaux mais elle ne veut pas participer aux frais. dans un bornage amiable peut on obliger l'autre partie à participer aux frais où somme nous tenus de tout régler meme si elle a tort sur l'emplacement.

Cdt

2 Publié par Maitre Anthony Bem
13/03/2018 09:39

Bonjour Josby,

Dans un bornage amiable, on ne peut pas obliger l'autre partie à participer aux frais du géomètre.

Le principe c’est de s’entendre amiablement ou de passer outre ce type de blocage.

La prise en charge partagée des frais de bornage n’est possible que dans le cadre d’un bornage judiciaire si le juge l’ordonne dans sa décision.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
13/03/2018 10:27

merci, c'est clair maintenant
Cdt

4 Publié par Visiteur
13/03/2018 14:32

Bonjour Maître, petite précision sur votre dernière réponse:qu'entendez vous par passer outre ce type de blocage? Est-ce le fait de prendre les frais à notre charge en totalité et ne pas aller ainsi sur une demande de bornage judiciaire
Merci pour votre aide précieuse

5 Publié par Visiteur
14/03/2018 01:29

Bonsoir Maître,
Propriétaire d'une maison mitoyenne depuis 2010, j'avais signalé à mon voisin l’empiétement de son mûr construit en 2007 sur ma parcelle (il part de mon pignon que mon voisin considèrait le sien ayant l'usage de la cheminée présente sur mon toit, sa toiture n'étant elle pas au même niveau).
Pour résumé, je n'ai que 3 mûrs. Il s'est accaparé le pignon sur lequel sa maison est adossée.
Conciliant, je lui ai simplement signifié cet état qu'il a beaucoup de mal à justifier. Le problème est qu'il entrepose sans cesse du bois sur l'autre façade (sans séparation de parcelle) malgré ma volonté déclarée d'édifier une limite séparative dans les règles.
Aujourd'hui, après m’être fait balader, je souhaiterai borner ma propriété par un géomètre expert afin que tout soit en règle.
Suis je dans les délais? Est ce possible de délimiter correctement alors qu'un mûr est déjà érigé depuis 10 ans?
Merci de votre attention
Cordialement

6 Publié par Maitre Anthony Bem
14/03/2018 04:37

Bonjour David,

Je vous confirme que vous êtes toujours dans les délais pour faire borner votre propriété par un géomètre expert et qu’il est encore possible de délimiter correctement vos terrains même si un mûr a déjà été érigé depuis 10 ans par votre voisin.

Cordialement.

7 Publié par Visiteur
14/03/2018 12:26

Bonjour Maître
Je vous remercie de votre réponse.
Bonne journée
Cordialement

8 Publié par Visiteur
16/03/2018 13:31

Bonjour Maitre j'ai perdu mon papa il y a 7mois et il y a quelques années la maison a coté de chez mes parents a été vendu.La nouvelle propriaitaire veut cloturer et faire borner le terrain. Mes parents habitent depuis 1974 et lors de l'achat de l'ensemble ils n'ont jamais trouvé une borne en bas de la propriété le seul élément était une épave de voiture qui délimitait apparemment les propriétés je n'ai pas trouvé de documents prouvant la limite.Avec l'ancien propriétaire mes parents se sont toujours entendu de cette limite hors la nouvelle propriétaire a déjà fait venir une première fois un géomètre (mais a abandonné )et celui ci a sérieusement dévié sur notre terrain.Que dois je faire y a t'il prescription vu les années passées et que cela a été toujours comme cela avec la limite.Mon papa avant de décédé m'a dit de rien signer lors de la venue du géomètre.Je suis perdue car j'ai fait la promesse à mon papa de me battre et de ne pas nous faire avoir.J'ai vu dans les commentaires précédent que le cadastre malgrè tout n'était pas un document qui prouvait exactement les limites.Je vous remercie par avance Maitre.Cordialement

9 Publié par Maitre Anthony Bem
17/03/2018 14:03

Bonjour chrys82,

Tout dépend de la configuration des lieux.

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l’une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur « consultations » en haut de cette page.

Cordialement.

10 Publié par Visiteur
18/03/2018 23:15

Bonjour Maitre,

Nous avons acheté la maison qui a été divisée en 2, et dont le reste du terrain vient d'etre vendu.

Entre notre achat de la maison et la vente du terrain, le mur de séparation n'a pas été fait.

Les nouveaux propriétaires du terrain ont obtenu le permis de construire.

J'ai une question simple
- Pourrais-je contraindre les nouveaux propriétaires à accepter de co-construire le mur de séparation avant le début des travaux?
- En cas de refus, est-ce que je pourrais contester le permis de construire.

Je vous en remercie, Maitre.

Cordialement,

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