Conditions et effets des clauses de non concurrence en droits du travail et des affaires

Publié le 15/04/2014 Vu 51 771 fois 41
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Quelles sont les conditions de validité des clauses de non concurrence présentes dans les contrats de travail et des affaires ?

Quelles sont les conditions de validité des clauses de non concurrence présentes dans les contrats de travai

Conditions et effets des clauses de non concurrence en droits du travail et des affaires

La clause de non concurrence est une atteinte à la liberté de travail et d'entreprendre mais vise à protéger les intérêts d'une entreprise contre une éventuelle concurrence de la part d'un salarié, un partenaire, un dirigeant ou un associé en leur interdisant, pendant un certain temps et/ou dans un certain secteur géographique, d'exercer une activité professionnelle susceptible de concurrencer l'entreprise en question.

Si la clause de non-concurrence est souvent présente dans les contrats de travail, elle peut aussi être prévue dans les contrats commerciaux tels que ceux de location-gérance, de franchise, d'agent commercial, de cession de fonds de commerce, de clientèle, de parts sociales ou d'actions.

Les clauses de non-concurrence insérées dans les contrats de travail ne sont valables que si elles sont indispensables à la protection légitime des intérêts de l'employeur.

Concrètement, selon le droit du travail, les clauses de non concurrence des salariés doivent être limitées dans leur objet.

Elles ne peuvent donc pas interdire l'exercice par le salarié de son activité professionnelle de manière absolue.

Elles doivent donc être limitées quant à la mission de travail précisément pour laquelle le salarié a été embauché.

Elles doivent aussi être limitées dans le temps, dans l'espace et être assorties d'une compensation financière.

Cependant, si le droit du travail prévoit des conditions de validité de la clause de non concurrence des salariés ces conditions sont distinctes de celles du droit commercial.

En effet, certaines clauses de non-concurrence telles que celle prévue pour les agents commerciaux doivent être limitées à une période de 2 ans après la cessation du contrat et ne concerner que le secteur géographique et, le cas échéant, le groupe de personnes confié à l'agent commercial ainsi que le type de biens ou de services pour lesquels il exerce la représentation.

Ainsi, pour être valable, une clause de non-concurrence insérée dans un contrat commercial doit être justifiée par la nécessité de protéger les intérêts légitimes de son bénéficiaire, c'est-à-dire être proportionnée à l'objet du contrat auquel elle se rapporte et être limitée dans le temps et/ou dans l'espace.

Pour éviter toute difficulté, la clause de non-concurrence doit définir précisément la liste des activités interdites ou, au moins, le domaine d'activité dans lequel l'intéressé s'oblige à ne plus exercer.

En tout état de cause, elle ne doit pas procurer un avantage excessif ou anormal à celui au profit duquel elle est stipulée et les juges apprécient, au cas par cas, si les conditions de validité sont remplies ou non.

Souvent, les clauses de non-concurrence contiennent des formules imprécises qui se contentent d'interdire l'exploitation « d'une activité similaire » ou « d'un fonds de même nature » que celui (celle) transmis(e) et qui contraignent les juges à devoir les interpréter en cas de contentieux.

De la même manière, les clauses de non-concurrence doivent déterminer avec précision les modes d'exercice qui sont interdits et ne pas se contenter d´interdire à l'intéressé « la poursuite de son activité de quelque manière que ce soit, ou de s'intéresser directement ou indirectement à cette activité ».

Ainsi, la jurisprudence annule les clauses de non-concurrence édictées à l'occasion de cessions de fonds de commerce ou de la rupture d'un contrat de franchise qui déposséderaient un commerçant, propriétaire de son fonds de commerce, de toute sa clientèle et qui l'empêcherait d'exercer sa profession.

En tout état de cause, en droit commercial, l'existence d'une contrepartie financière n'est pas une condition de validité de la clause de non-concurrence.

Si la clause de non-concurrence est valable, celui qui en bénéficie n'a pas à apporter la preuve d'une faute ou d'une déloyauté de la part son cocontractant.

Il lui suffit d'établir que ce dernier a exercé une activité qui lui était interdite par la clause.

Le juge peut également octroyer des dommages-intérêts en réparation du préjudice subi du fait du non-respect de la clause de non-concurrence.

Le non respect d'une clause de non-concurrence donne lieu aux sanctions prévues par les parties dans le contrat, soit généralement au versement de dommages-intérêts au profit de celui qui en est victime.

Le juge peut également interdire la poursuite de l'activité illicitement exercée.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
13/10/2015 22:49

Bonjour Maitre BEM,

Je vous expose mon souci pour avoir votre avis: je suis indépendant dans l'informatique comme salim38.

Pareille, je travaille pas directement avec mon client et il y a deux SSII sur mon dos. SSII A est reference mais pas le SSII B avec qui je signe mon contrat.

Aujourd'hui le SSII A veut me signer en direct en montant mon tarif en 50euros. Par contre, dans le contrat actuel de SSII B, il y a un article de non concurrence qui est

"Sauf accord préalable et écrit de SSII B,le Prestataire s’engage, pendant toute la durée du Contrat et six (6) mois après sa fin, pour
quelle que cause que ce soit, à ce que ni lui-même ni aucun Consultant ne démarche et/ou ne travaille, directement ou indirectement,
sous quelle que forme que ce soit, au bénéfice du Client ou, de toute autre société contrôlée ou contrôlant le Client au sens de l’article
L.233-3 du Code de Commerce ou, du Cocontractant du Client.

En cas d’infraction à la présente clause, le Prestataire fautif devra verser immédiatement à SSII B, une indemnité forfaitaire d’un
montant provisionnel de vingt mille (20.000)euros, nonobstant le droit de demander pour SSII B une indemnisation complémentaire du préjudice ainsi subi."

Lu ton article, je doute la validation de cette clause non concurrence.

Maitre, que pensez vous ? Est ce que elle est validée et je peux signer directement avec SSII A sans risque ?

Dans l'attente de votre retour,

2 Publié par Maitre Anthony Bem
13/10/2015 23:01

Bonjour Steve,

Je pense que cette clause est susceptible d'annulation compte tenu qu'elle n'est pas justifiée en ce qu'elle n'est pas limitée par rapport aux activités.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
12/11/2015 21:25

Merci Maître,

Je vous tiens au courant ce que ce passe.

Si on passe en processus juridique, je vais vous contacter.

Merci beaucoup,

Steve

4 Publié par Visiteur
09/02/2016 18:46

Bonjour Maître,
Dans mon contrat de travail, il y a une clause de non concurrence (qui respecte les critères de validité) qui comprend une indemnité forfaitaire très élevée en cas de violation, et la possibilité pour la société de me poursuivre en plus pour dommages et intérêts. je n'ai pas encore signé ce contrat, compte bien négocier et je me demande quelle est la pertinence et de la validité d'un tel procédé (triple peine: remboursement de la contrepartie financière, amende forfaitaire de 30K par infraction et possibles poursuites).
Merci d'avance pour votre aide!
Toto

5 Publié par Maitre Anthony Bem
09/02/2016 19:22

Bonjour toto,

Ce type de clause de non concurrence est susceptible d'être validée en cas de contentieux dans la mesure où, si elle respecte les critères de validité légaux, la clause peut prévoir des sanctions contractuelles spéciales en cas de violation, en vertu du principe de la liberté contractuelle et de la force obligatoire des contrats prévue à l'article 1134 du code civil.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
10/06/2016 17:22

Bonjour Maître
je suis vrp depuis plus de 6 ans dans ma société est j'ai récupéré depuis plus de 3 ans 3 départements vacant supplémentaires mais qui n'ont pas été notifies sur mon contrat de travail.
Ils veulent maintenant me reprendre ces 3 départements.
j'ai les preuves de mon activité sur ces départements "feuilles de commissions"
Puis Je réclamer une indemnité compensatoire sachant que cela va me faire perdre environ 30% de mes revenus.
Merci d'avance
Salutations cordiales

7 Publié par Visiteur
13/06/2016 16:55

Bonjour Maître
Je sollicite votre avis par rapport à mon cas.
Je travaille dans une SSII depuis bientôt 1 an 1/2. J'ai dans mon contrat une clause de non concurrence qui comporte tous les éléments pour être licite. Je souhaite quitter la société ou je travaille en tant qu'avant-vente pour rejoindre une société concurrente. Mon poste implique l'accompagnement des commerciaux chez leurs clients. Pour autant, dans le cadre de mon poste, je n'ai pas moi-même de relation commerciale avec les clients en question.
J'ai souhaité poser ma démission et solliciter la levée de cette clause. Mon DG m'a indiqué qu'il la lèverait éventuellement en fonction de l'identité du nouvel employeur. J'ai donc du lui donner cette information. Mon DG m'a indiqué qu'il ne lèverait pas la clause pour cause "de pacte tacite de non agression" entre les 2 structures. Ai-je une chance de le contraindre à revenir sur sa position ou suis-je condamné à rester contre mon gré dans cette structure (la démission sans pouvoir continuer à exercer mon métier n'est pas une option en ce qui me concerne)

Par avance merci

8 Publié par Maitre Anthony Bem
13/06/2016 19:01

Bonjour 20100,

Votre employeur peut décider s'il lève la clause de non concurrence indépendamment du "pacte tacite de non agression" dont vous faites état.

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

9 Publié par Visiteur
17/06/2016 16:44

Bonjour Maître,

Je suis commercial.
J'ai été licencié le 05 mai et j'avais un préavis de 2 mois que l'entreprise m'a demandé d’exécuter à la maison pour éviter de voir mes clients.
Dans ma lettre de licenciement était mentionné que cette entreprise appliquait ma clause de non concurrence. Cette clause mentionne " le salarié ne s'engage à exécuter aucune activité concurrente touchant le domaine d'activité de l'entreprise, pendant une durée d'un an dans un rayon de cinquante kilomètres autour du siège de l'entreprise".
Aujourd'hui (17/06) j'ai trouvé un nouveau travail dans une entreprise ayant les mêmes activité et étant a 30 kilomètres de l'ancienne mais je réaliserait mon activité dans un secteur qui est a 50 kilomètres.

Aujourd'hui, je reçoit une lettre comme quoi il renonçait a ma clause de non concurrence alors que je n'ai jamais été avertis et que dans ma lettre de licenciement était stipulé qu'il me l'a mettait.

Mes questions sont donc : ai-je le droit de travailler dans ma nouvelle entreprise ?
et mon ancienne entreprise a t-elle le droit aujourd'hui de renoncer a ma clause de non concurrence ?

En vous remerciant par avance,

Cordialement.

10 Publié par Maitre Anthony Bem
18/06/2016 15:33

Bonjour Mathis,

Je vous confirme que vous avez le droit de travailler dans une nouvelle entreprise et que votre ancien employeur a le droit aujourd'hui de renoncer à la clause de non concurrence.

Cordialement.

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