Négligences, vices et irrégularités des contrats de prêt immobilier comme moyens de défense

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Parce que l’accession à la propriété n’est pas sans risque lorsqu’elle se fait au moyen d’un crédit immobilier, le législateur érige depuis 2010 de nombreuses obligations et formalités à la charge des banques.

Parce que l’accession à la propriété n’est pas sans risque lorsqu’elle se fait au moyen d’un crédi

Négligences, vices et irrégularités des contrats de prêt immobilier comme moyens de défense

Ainsi, l’endettement bancaire et le crédit immobilier font l’objet de dispositions spéciales dans le Code de la consommation.

Les contrats de prêt bancaire et de crédit immobilier sont soumis au respect des règles posées par les articles L. 312-2 et suivants du Code de la consommation.

Ces dispositions sont autant de commandements dont le respect s’impose aux banques et aux organismes de crédits immobiliers.

Ces commandements sont autant d’arguments de défense ou moyens de négociation offerts aux emprunteurs dans le cadre de leurs litiges ou contentieux avec leur banque, dans le cadre du remboursement de leur crédit.

L’analyse de chaque contrat et de l’historique de chaque relation bancaire permet de révéler dans de nombreuses situations l’existence de négligences et manquements de la part des professionnels du crédit immobilier. Le cas échéant, l’emprunteur peut mettre en cause la responsabilité de la banque et réduire, voire annuler son engagement vis-à-vis de cette dernière.

Ces commandements sont présentés ci-après selon la chronologie de l’offre et de l’octroi du prêt.

Le premier commandement : les emprunteurs, personnes physiques, n'agissant pas pour des besoins professionnels, ne peuvent en principe pas contracter de prêts libellés dans une devise étrangère à l'Union européenne remboursables en monnaie nationale.

Le deuxième commandement : tout document remis à l'emprunteur préalablement à la formulation de l'offre de prêt comportant un ou plusieurs éléments chiffrés sur l'assurance de groupe doit mentionner le coût de cette assurance à l'exclusion de tout autre taux, en taux annuel effectif de l'assurance, qui permette la comparaison par l'emprunteur de ce taux avec le taux effectif global annuel, en montant total en euros dû par l'emprunteur au titre de l'assurance sur la durée totale du prêt, en euros et par période, selon la périodicité de paiement et précisant si ce montant s'ajoute ou non à l'échéance de remboursement du crédit.

Le troisième commandement : simultanément à la remise de tout document, la fiche standardisée d'information doit être remise ainsi que la notice énumérant les risques garantis et précisant toutes les modalités de la mise en jeu de l'assurance.

Le quatrième commandement: lors de la première simulation, une fiche standardisée d'information est remise à toute personne qui se voit proposer ou qui sollicite une assurance ayant pour objet de garantir le remboursement d'un prêt mentionnant la possibilité pour l'emprunteur de souscrire auprès de l'assureur de son choix une assurance et précisant les types de garanties proposées.

Le cinquième commandement : la banque prêteuse est tenue de formuler par écrit une offre adressée gratuitement par voie postale à l'emprunteur ainsi qu’aux cautions personnes physiques éventuellement déclarées par l'emprunteur.

Le sixième commandement : la banque prêteuse est tenue de mentionner dans son offre de prêt l'identité exacte des parties et éventuellement des cautions déclarées ainsi que la nature, l'objet, les modalités du prêt, notamment celles qui sont relatives aux dates et conditions de mise à disposition des fonds.

Le septième commandement : lorsque le taux d'intérêt du crédit est fixe, la banque prêteuse est tenue de préciser dans son offre de prêt l’échéancier des amortissements détaillant pour chaque échéance la répartition du remboursement entre le capital et les intérêts.

Le huitième commandement : lorsque le taux d'intérêt du crédit est variable, la banque prêteuse est tenue de communiquer avec son offre de prêt une notice présentant les conditions et modalités de variation du taux d'intérêt et un document d'information contenant une simulation de l'impact d'une variation de ce taux sur les mensualités, la durée du prêt et le coût total du crédit. Le document d'information doit mentionner le caractère indicatif de la simulation et l'absence de responsabilité du prêteur quant à l'évolution effective des taux d'intérêt pendant le prêt et à son impact sur les mensualités, la durée du prêt et le coût total du crédit.

Le neuvième commandement: la banque prêteuse est tenue d’indiquer à l’emprunteur dans son offre, outre le montant du crédit susceptible d'être consenti, et, le cas échéant, celui de ses fractions périodiquement disponibles, son coût total, son taux effectif global (TEG) intégrant les frais, commissions ou rémunérations de toute nature, directs ou indirects, y compris ceux qui sont payés ou dus à des intermédiaires intervenus de quelque manière que ce soit dans l'octroi du prêt, même si ces frais, commissions ou rémunérations correspondent à des débours réels ainsi que, s'il y a lieu, les modalités de l'indexation du taux. A cet égard, il est aussi important de souligner que le calcul des intérêts dus en exécution du taux ne peut être valablement effectué que sur la base de 365 jours et non de 360 jours (année de 360 jours = année lombarde).

Le dixième commandement : la banque prêteuse doit indiquer à l’emprunteur dans son offre les stipulations, les assurances et les sûretés réelles ou personnelles exigées, qui conditionnent la conclusion du prêt, en donnant une évaluation de leur coût.

Le onzième commandement : la banque prêteuse doit mentionner dans son offre de prêt que l'emprunteur peut souscrire auprès de l'assureur de son choix une assurance, les conditions requises pour un transfert éventuel du prêt à une tierce personne et les dispositions de l'article L. 312-10 du Code de la consommation.

Le douzième commandement : toute modification des conditions d'obtention d'un prêt dont le taux d'intérêt est fixe, notamment le montant ou le taux du crédit, doit donner lieu à la remise à l'emprunteur d'une nouvelle offre préalable.

Le treizième commandement : l'offre soumise à l'acceptation de l'emprunteur et des cautions, personnes physiques, déclarées ne peut être acceptée que dix jours après qu'ils l'aient reçue, par lettre, le cachet de la poste faisant foi. La violation de cette obligation par la banque est punie d'une amende de 150 000 euros, conformément aux dispositions de l’article L. 312-33 du Code de la consommation et entraine la déchéance du droit aux intérêts.

Le quatorzième commandement : en cas de prêts à taux variable, le prêteur est tenu, une fois par an, de porter à la connaissance de l'emprunteur le montant du capital restant à rembourser. La violation de cette obligation par la banque est punie d'une amende de 150 000 euros, conformément aux dispositions de l’article L. 312-33 du Code de la consommation et entraine la déchéance du droit aux intérêts.

Le quinzième commandement : un banquier ne peut pas faire souscrire de prêts immobilier ou d’engagements de cautions, sans que l’acceptation à l’offre de prêt ne comporte de date ou comporte une date fausse de nature à faire croire qu'elle a été donnée après expiration du délai légal de dix jours, sous peine d'une amende de 300 000 euros et d’être déchu du droit aux intérêts.

Toute contestation sur le crédit immobilier se prescrit au terme d’un délai de 20 ans à compter de la conclusion du prêt ou 5 ans à compter du règlement de la dernière.

Enfin, il convient de garder en mémoire que l’assurance juridique peut souvent permettre à l’emprunteur de confier son dossier à un avocat spécialisé en droit bancaire afin de faire un audit de son dossier et d’assurer la défense de ses intérêts en cas de négociation ou de contentieux avec sa banque.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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1 Publié par Maitre Anthony Bem
10/02/2017 22:58

Bonjour Gwendolen,

L'amortissement est une notion comptable.

Il faudrait donner votre dossier à analyser par un avocat pour vérifier les modalités de prêt et la question des remboursements partiels pour envisager les failles et vices susceptibles de pouvoir trouver à s'appliquer.

Le recours à un avocat peut être nécessaire en fonction du dossier.

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

2 Publié par Maitre Anthony Bem
10/02/2017 23:03

Bonsoir toftine,

Je vous confirme qu'en théorie la banque n'a pas le droit de vous imposer un taux bas en liant un produit d'épargne.

Cependant, en pratique, personne ne fait de recours judiciaire le cas échéant contre la banque pour engager sa responsabilité.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
15/02/2017 11:42

Bonjour,
Nous venons d'acheter en décembre un appartement et avons souscris 2 prêts immobiliers dont un pour des travaux et un principal.
Nous avions bien demandé à la banque un différé de 2ans pour ces 2 prêts, ce qui a été repris dans la demande de crédit initiale.
Nous venons d'être prélevé pour un 1er versement lié au prêt principal. Le différé n'a donc pas été pris en compte.
Nous l'avons signalé à la banque mais pour le moment, nous n'avons aucune réponse... Quel recours avons-nous?
Merci d'avance,
cordialement

4 Publié par Visiteur
17/02/2017 13:26

Bonjour Maître,
j'ai souscrit un prêt en 2010 concernant l'agrandissement d'une habitation en indivision(mes 2 enfants ma femme et moi-même)
Je m'aperçois aujourd'hui que le cautionnement crédit logement a été effectué sans l'accord de mes enfants( nu propriétaires du bien indivi).
Puis je faire appel à vos service?
Cordialement

5 Publié par Maitre Anthony Bem
19/02/2017 07:25

Bonjour Wilfried,

Vous pouvez librement faire appel à mes services mais je ne vois pas en quoi le défaut d'accord de vos enfants pour votre cautionnement permettrait de disposer d'un argument de défense contre le Credit Logement.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
01/03/2017 21:19

Bonsoir Maître,
Le lcl m'a fait une proposition de rachat de prêt en novembre a 0.80 qui aurait été refusée à ce taux mais une contre proposition aurait été faite a 0.90...dès le lendemain... L'offre à ete éditée le 14/12 (soit 3 semaines plus tard sans savoir pourquoi...) , mais suite à cela la conseillère ne m'a pas contactée pour finaliser l'offre malgre nos nombreux appels... J'ai dû la rappeler plusieurs fois et prendre rendez vous avec elle pour faire avancer le dossier mais l'offre avait été éditée le 14/12 (sans que je ne le sache) et lorsque j'ai pu enfin la rencontrer le 14/01 elle m'a dit qu'il fallait refaire une demande car il etait trop tard... Chose faite à ce jour mais n'ayant toujours aucune nouvelle de sa part et toujours pas d'ffre postale dans la boîte début février je l'ai alors appelé à maintes reprises sans succès...jusqu'à obtenir enfin un rendez vous avec elle pour m'entendre dire qu'elle ne savait pas et qu'elle s'excusait car elle n'est pas souvent la...mais avec l'augmentation des taux elle m'a appris aujourd'hui que l'offre est refusée et que le taux est passé à 1.10.... Lui ayant donné tous les documents en temps et en heure en novembre et ayant refusé d'autres offres de banques concurrentes (et meme un de la mienne a 1,20 donc sans rachat par une banque concurrente) je suis démoralisée ..,quels sont mes recours pour attester de ma bonne foi et de la négligence de cette conseillère qui n'a sans aucun doute pas suivi le dossier?

7 Publié par Maitre Anthony Bem
01/03/2017 21:48

Bonjour Petitloup,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

8 Publié par Visiteur
09/03/2017 08:51

Maître,
Il y a 5 ans,mes enfants ont acquis un bien par le biais d'une SCI, je précise que nom mari et moi ne faisons pas partis de cette société. Pour des raisons de praticité j'ai effectué toutes les démarches, mes enfants ont signé les offres de prêt, mais c'est mon mari et moi même qui avons signé chez le notaire le contrat de prêt, le problème est qu'aucune procuration est annexée au contrat.
Mes enfants, sont aujourd'hui en difficulté financière, et souhaitent renégocier cet emprunt.
pensez-vous qu'il y a un moyen de pression sur la banque du fait du manquement à la loi, afin de négocier au mieux .
dans l'attente d'une réponse,
bien respectueusement
Betty

9 Publié par Maitre Anthony Bem
09/03/2017 09:47

Bonjour bettybertic,

On ne peut se prévaloir de sa propre turpitude selon l'adage "nemo auditur propriam turpitudinem allegans ".

Cependant, afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

10 Publié par Maitre Anthony Bem
15/03/2017 06:33

Bonjour Dolfina,

L'organisme de caution doit avoir des conditions générales que vous êtes censée avoir accepter.

Il vous faut les relire pour vérifier s'il peut valablement ou non vous réclamer le montant de 2800 € alors même que l'acre authentique de retiration de la vente n'est pas signé par devant notaire.

Cependant, il a de fortes probabilités pour que le fait que la maison ne soit pas libre de toute occupation ne soit pas une condition qui vous empêche de réitérer l'acte d'achat devant notaire si cela n'a pas été prévue comme telle dans le compromis.

Cordialement.

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