La preuve de la prescription acquisitive trentenaire ou usucapion

Publié le 20/07/2016 Vu 135 864 fois 65
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Comment se prouve l'acquisition de la prescription trentenaire ou usucapion sur un bien immobilier ?

Comment se prouve l'acquisition de la prescription trentenaire ou usucapion sur un bien immobilier ?

La preuve de la prescription acquisitive trentenaire ou usucapion

Le 14 avril 2016, la cour de cassation a jugé que la preuve de l'occupation d'un bien immobilier pour faire jouer la prescription acquisitive trentenaire peut se rapporter par tous moyens (Cour de cassation, 3e chambre civile, 14 avril 2016, N° de pourvoi: 14-26160). 

La propriété d'un bien immobilier peut s'acquérir soit classiquement dans le cadre d'une vente, soit simplement grâce à l'écoulement du temps. 

On parle juridiquement de prescription acquisitive ou d'usucapion. 

En effet, pour mémoire, conformément au code civil, la propriété des biens s'acquiert et se transmet par succession, donation entre vifs ou testamentaires, par l'effet des obligations de même que par accession, incorporation ou prescription (articles 711 et 712 du code civil).

Les modes de preuve de la possession en vue d'acquisition de la propriété immobilière sont libres. 

Le juge recherche le droit applicable au regard des faits et des éléments produits et apprécie la portée des preuves qui lui sont soumises, notamment si elles entrent en contradiction. 

En l'espèce, une personne a classiquement revendiqué en justice la propriété d'un bien immobilier grâce à l'écoulement du temps. 

Ce moyen d'acquisition de la propriété d’un bien se fait par le jeu de la prescription acquisitive trentenaire que l'on dénomme juridiquement : usucapion. 

Les juges l'ont déclaré propriétaire par application de la prescription trentenaire. 

Pour constater l'occupation des lieux objet du litige pendant trente ans, à titre de propriétaire, de façon continue, paisible, publique et non équivoque, les juges ont pris en compte les attestations établies.  

En effet, pour pouvoir prescrire, il faut une possession continue et non interrompue, paisible, publique, non équivoque à titre de propriétaire pendant trente ans. 

La possession est équivoque si les actes du possesseur ne révèlent pas son intention de se conduire en propriétaire. 

Ainsi, la possession légale utile pour prescrire la propriété d'un bien ne peut s'établir à l'origine que par des actes matériels d'occupation réelle caractérisant cette possession et se conserve tant que le cours n'en est pas interrompu ou suspendu. 

Pour ce faire, concrètement, les prétendants doivent produire tout élément de preuve permettant d'établir l'existence du droit de propriété. 

Ces documents peuvent être le relevé de propriété cadastrale et, selon les situations, tout document permettant de constater que le défunt s'est comporté comme propriétaire du bien convoité à savoir par exemples : des avis d'impôts, des factures, des contrats de location, des attestations, etc ...

Outre l'accomplissement d'actes matériels effectifs caractérisant une possession utile, la prescription acquisitive résulte d'actes de détention accomplis en qualité de propriétaire dans toutes les occasions sans intervalles anormaux assez prolongés pour constituer des lacunes et rendre la possession discontinue.

Au cas présent, les juges ont notamment pris en considération que la mère de l'occupante avait fait expulser des personnes et que l'occupante, qui se considérait comme propriétaire de la maison litigieuse avait également agi comme tel et procédé à la location des lieux. 

Il en résulte qu'en cas de procédure aux fins de revendication de la prescription immobilière acquisitive trentenaire, la preuve de la possession peut parfaitement résulter de celle de l'usage de prérogatives en tant que propriétaire, même en cas de propriétaires successifs. 

Par conséquent, la cour de cassation a estimé que l'ensemble de ces éléments permettait de faire « ressortir l'existence d'actes matériels de possession » de sorte que la prescription acquisitive était acquise. 

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris

01 40 26 25 01
abem@cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1426 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
03/12/2018 13:35

Bonjour Maitre, merci pour commentaires tres utiles et permettant de guider les gens.
Comment s'appelle cette procedure pour faire valoir les droits d'usucation? doit on la presenter au TI ou TGI, our Tribunal Administratif? celle du lieu de la propriete en question? en cas que le Juge soit ok, doit on valider cela devant un notaire pour obtenir un acte de proprete definitif? des frais de notaire s'appliquent? merci encore

2 Publié par Maitre Anthony Bem
03/12/2018 18:45

Bonjour Arnaud,

Merci pour vos encouragements.

La procédure pour faire valoir les droits d'usucapion n'a pas de nom spécifique.

Il s'agit d'une action aux fins de reconnaissance d’usucapion.

Elle doit être présentée obligatoirement devant le T.G.I du lieu de situation du bien immobilier dont il s'agit.

Si le Juge confirme l'usucapion, elle n'aura pas à être validée devant un notaire pour obtenir un acte de propriété définitif puisque vous aurez un jugement qui constatera votre de droit de propriété.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
03/12/2018 20:50

Bonjour Maître,
Usucapion sur domaine public. Trente ans à occuper le domaine public avec une construction en dur, ouverte au public, très fréquentée. Aujourd'hui lors d'une expertise cette partie occupant le domaine public est évaluée comme nulle. Peut-on revendiquer l'usucapion ou prescription acquisitive trentenaire pour une construction sur le domaine public? Ou au moins que la valeur soit reconnue et compensée?

4 Publié par Maitre Anthony Bem
03/12/2018 21:23

Bonjour Asher,

Je vous confirme qu’il est possible de revendiquer une usucapion sur un terrain ou un bien immobilier relavant du domaine public si la possession en tant que propriétaire de ce terrasse n ou de ce bien pendant une durée de trente ans peut être établie.

Cordialement.

5 Publié par Visiteur aussi
17/03/2019 10:53

Bonjour Maître,

Faut il dans tous les cas habiter le bien ?
Si par exemple, on paye la taxe foncière, qu'on effectue des travaux, etc... et qu'on met le bien en location, peut on prétendre à une usucapion ou bien cela ne rentre pas dans les conditions ?

Merci par avance pour votre retour

6 Publié par LOLOTITI
18/04/2019 22:39

Bonsoir , nous sommes proprietaires de notre maison depuis 1998 ,c'est un héritage des parents de ma femme .Aujourd'hui le terrain à coté de chez nous est à vendre , depuis l'achat de notre maison et meme avant du temps de mes beaux parents nous avons toujours joui d'un triangle d' un peu plus de 7 m2 entre les deux proprietes ,espace que nous avons cloturé avec des palissades et du grillage rigide récemment croyant que cet espace etait dans notre terrain et que l'ancienne proprietaire avait fait noter sur un acte de arpentage comme quoi nous etions Occupants de cet espace HORS le nouveau propriétaire exige que nous enlevions toutes les clotures et que nous lui redonnions le terrain .
QUE DEVONS NOUS FAIRE ????
POUVONS NOUS PRETENDRE A LA PRESCRIPTION DES 30 ANS vu que ma femme agée de 48 ans a toujours residée dans cette maison ???
D'avance MERCI pour votre réponse

7 Publié par jaq
03/07/2019 01:28

Bonjour
Ma mère a construit une maison sur un terrain acquis sans titre après l'abolition de l'esclavage. Ma mère est décédée en 2001 et depuis, avec l'accord des cohéritiers, je paye la taxe foncière et l'entretien et réparations de la maison assez vétuste pour la rendre habitable et pouvoir la louer pour rembourser les frais de réparation non couverts par le loyer.
Les cohéritiers ont signé un accord de désistement du bien en ma faveur et maintenant, je voudrais faire établir un titre de propriété de la maison et du terrain en mon nom.
Comment faire ?

8 Publié par rugier
13/08/2019 18:18

Ma mère a construit il y 25ans un mur de clôture dans sa propriété, elle est certaine que le mur a bien été réalisé chez elle, de plus il sert d'appui à un garage. Mon voisin vient d'acquérir le terrain contigu, il affirme que le mur est mitoyen, et vient de faire intervenir un géomètre qui confirme la mitoyenneté. Est ce que je peux faire jouer la prescription acquisitive pour cet ouvrage?
Merci d'avance pour votre réponse..

9 Publié par Hono
17/12/2019 15:15

Bonjour maître

Mon père occupe un terrain depuis 1987 il a construit une maison avec l'accord des héritiers sur papiers libre est ce possible de demander l'acte trentenaire svp

10 Publié par Chouchou971
23/02/2020 11:24

Je réside dans une zone à réhabilitée , aucune parcelle n'est vendu selon le maire lors d'une réunion avec les occupants , après le passage du cyclone Hugo mon voisin qui avait une case en bois puisse que détruite n'est même pas venu déblayer l'espace , c'est moi qui ai payer pour nettoyer et de ce fait j'ai occupé cet espace contigu à mon domicile , le voisin n'a jamais donner signe de vie et là un géomètre est venu délimiter les parcelles comme par hasard une dame se disant la fille du voisin dit avoir les documents du terrain qu'elle n'a pu produire , alors que c'est un terrain communal , et là sans me parler par voie d'huissier elle me demande de libérer le terrain , la surface et la limite qu'elle dit être la sienne est tout faux , je n'ai rien reçu comme mise en demeure quoi que ce soit , et là tout mes compte sont bloqué pas cet huissier sur 15 jours je ne comprends rien car c'est maintenant que la commune à commencer faire le bornage , et la dame n'est même pas de la commune , je ne sais que faire car j'ai toujours occupé ce terrain à temps plein et mon compte est bloqué

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1426 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles