Dissolution, liquidation et partage de la communauté des époux mariés sous le régime légal

Publié le 25/08/2014 Vu 154 477 fois 173
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Après leur divorce quelles sont les règles de dissolution, liquidation et partage de la communauté entre époux mariés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts en cas de mariage sans contrat prénuptial ?

Après leur divorce quelles sont les règles de dissolution, liquidation et partage de la communauté entre é

Dissolution, liquidation et partage de la communauté des époux mariés sous le régime légal

En cas de mariage sans contrat matrimonial préalable, les époux sont mariés sous le régime légal dit de la communauté réduite aux acquêts. 

Lors du prononcé du divorce les époux doivent alors faire les comptes entre eux. 

À cet effet, le juge aux affaires familiales désigne un notaire aux fins de procédure aux opérations de comptes, liquidation et partage de la communauté sans toutefois disposer de beaucoup de marge de manœuvre. 

En effet, le code civil fixe les modalités de dissolution de la communauté au travers de principes juridiques techniques pour les profanes et que nous envisagerons ci-après :

Une fois la communauté des époux dissoute, chacun des époux reprend ceux des biens qui n'étaient point entrés en communauté, s'ils existent en nature, ou les biens qui y ont été subrogés.

Il y a lieu ensuite à la liquidation de la masse commune, active et passive.

Pour ce faire, il est établi, au nom de chaque époux, un compte des récompenses que la communauté lui doit et des récompenses qu'il doit à la communauté. 

La récompense est, en général, égale à la plus faible des deux sommes que représentent la dépense faite et le profit subsistant.

La récompense ne peut, toutefois, être moindre que :

- la dépense faite quand celle-ci était nécessaire ;

- le profit subsistant, quand la valeur empruntée a servi à acquérir, à conserver ou à améliorer un bien qui se retrouve, au jour de la liquidation de la communauté, dans le patrimoine emprunteur.

Si le bien acquis, conservé ou amélioré a été cédé avant la liquidation, le profit est évalué au jour de la vente. 

Si un nouveau bien a été subrogé au bien vendu, le profit est évalué sur ce nouveau bien.

Si, balance faite, le compte présente un solde en faveur de la communauté, l'époux en rapporte le montant à la masse commune.

S'il présente un solde en faveur de l'époux, celui-ci a le choix d'en exiger le paiement ou de prélever des biens communs jusqu'à due concurrence.

Les prélèvements s'exercent d'abord sur l'argent comptant, ensuite sur les meubles, et subsidiairement sur les immeubles de la communauté. 

L'époux qui opère le prélèvement a le droit de choisir les meubles et les immeubles qu'il prélèvera. 

Il ne saurait cependant préjudicier par son choix aux droits que peut avoir son conjoint de demander le maintien de l'indivision ou l'attribution préférentielle de certains biens.

Si les époux veulent prélever le même bien, il est procédé par voie de tirage au sort.

En cas d'insuffisance de la communauté, les prélèvements de chaque époux sont proportionnels au montant des récompenses qui lui sont dues.

Toutefois, si l'insuffisance de la communauté est imputable à la faute de l'un des époux, l'autre conjoint peut exercer ses prélèvements avant lui sur l'ensemble des biens communs ; il peut les exercer subsidiairement sur les biens propres de l'époux responsable.

Après que tous les prélèvements ont été exécutés sur la masse, le surplus se partage par moitié entre les époux.

L'attribution préférentielle n'est jamais de droit, et il peut toujours être décidé que la totalité de la soulte éventuellement due sera payable comptant.

Celui des époux qui aurait détourné ou recelé quelques effets de la communauté est privé de sa portion dans lesdits effets.

De même, celui qui aurait dissimulé sciemment l'existence d'une dette commune doit l'assumer définitivement.

Après le partage consommé, si l'un des deux époux est créancier personnel de l'autre, comme lorsque le prix de son bien a été employé à payer une dette personnelle de son conjoint, ou pour toute autre cause, il exerce sa créance sur la part qui est échue à celui-ci dans la communauté ou sur ses biens personnels.

Les créances personnelles que les époux ont à exercer l'un contre l'autre ne donnent pas lieu à prélèvement et ne portent intérêt que du jour de la sommation.

Les donations que l'un des époux a pu faire à l'autre ne s'exécutent que sur la part du donateur dans la communauté et sur ses biens personnels.

Enfin, lors du prononcé du divorce les époux doivent alors faire les comptes entre eux et faire face au passif après la dissolution.

En effet, selon les articles 1483 et suivants du Code civil chacun des époux peut être poursuivi :

- pour la totalité des dettes existantes, au jour de la dissolution, qui étaient entrées en communauté de son chef ;

- pour la moitié des dettes qui étaient entrées en communauté du chef de son conjoint.

Chacun des époux contribue pour moitié aux dettes de communauté pour lesquelles il n'était pas dû de récompense, ainsi qu'aux frais de scellé, inventaire, vente de mobilier, liquidation, licitation et partage.

Il supporte seul les dettes qui n'étaient devenues communes que sauf récompense à sa charge.

L'époux qui a payé au-delà de la portion dont il était tenu a, contre l'autre, un recours pour l'excédent.

Les règles précitées ne font pas obstacle à ce que, sans préjudicier aux droits des tiers, une clause du partage oblige l'un ou l'autre des époux à payer une quotité de dettes autre que celle qui est fixée ci-dessus, ou même à acquitter le passif entièrement.

Les héritiers des époux exercent, en cas de dissolution de la communauté, les mêmes droits que celui des époux qu'ils représentent et sont soumis aux mêmes obligations.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
09/09/2016 01:49

Bonjour Maître
Marie sous la séparation de bien en 88 divorce prononce le 29 dev 2016

Versement de la prestation compensatoire chez le notaire le 2sept 2016
QUESTION .puis obtenir des intérêts de retard ?
Le notaire a rédiger un rapport de liquidation des biens qui stipulait que touts les soulagés devaient être versées en même temps
Mon ex ne veut pas verser la soulte du partage des biens
Ce document n'a jamais été signé suite à la désignation par le juge du notaire
De plus le notaire à changer entre temps
Quel recours ai-je pour être payée (il a la somme qu'il a placee) il occupe les biens immobiliers et les loue.pratique du travail au noir sur la location ( entretien menage)
Puis je être inquiété si je le dénonce ?
Il a toucher une assurance tempête avant le divorce ai Je droit à moitier ou suite réévaluation immobilier sur quel document puis Je signifier mes droit ?
Je vous remercie de vos conseils

2 Publié par Maitre Anthony Bem
09/09/2016 06:29

Bonjour onavat, Didier et Pat,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
13/09/2016 10:24

Bonjour,
Merci pour ces précisions.
Dans le cadre d'une séparation de fait convenue puis je acquérir un nouveau bien (un appartement pour me loger) sans que celui ci entre dans la communauté de bien du couple (marié sous le régime de la communauté) ?

4 Publié par Visiteur
17/09/2016 18:43

Bonjour
Marie sous le régime de la communauté de mariage réduire aux acquêts a défaut de contrat]
On est on instant de divorce après20ans de mariage et 4enfants est ce que on partage la maison moitié moitié

5 Publié par Maitre Anthony Bem
17/09/2016 19:02

Bonjour rima,

Je vous confirme que le partage de la maison doit en effet se faire à 50/50.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
22/09/2016 01:45

Bonjour je suis divorcé depuis un ans le juge a prononcé une liquidation du bien et un notaire à était désigné cependant mon ex conjoint fais la morte pour ne pas signé à la vente du bien,je suis le seul à touts payer alors que c'est elle qui as voulu la liquidation. Que puis je faire afin qu'elle soit contraintes à signer

7 Publié par Maitre Anthony Bem
22/09/2016 06:28

Bonjour Loulou,

Le notaire doit établir un "PV de difficultés" en cas de refus de vente amiable du bien afin que le juge en ordonne la licitation aux enchères judiciaires.

Cordialement.

8 Publié par Visiteur
24/09/2016 13:23

bonjour,
concernant la prise en charge du passif, le notaire stipule:
"chacun des époux s'oblige à acquitter la totalité des dettes qui lui incombe, ainsi que cela a été analysé dans le paragraphe Attributions. Le tout, de manière que l'autre ne soit JAMAIS INQUIETE, NI RECHERCHE à ce sujet pour QUELQUE CAUSE QUE CE SOIT".
Donc puisque tel crédit a été attribué à Mme, même si je suis co-emprunteur, ce crédit ne m'appartient plus.
Sauf que deux paragraphes plus loin, je lis délegation imparfaite :"l'accord ci dessus ne vaut que dans les rapports respectifs entre les époux, il est inopposable aux créanciers qui conservent leur droit de poursuite originaire à l'encontre de Mr et Mme".
Les 2 se contredisent. Dans l'un, je ne serais jamais inquiété, et dans l'autre le créancier a le droit de me poursuivre.
Est-ce je dois participer à ce crédit , alors que le notaire en a attribué la charge à Mme?

9 Publié par Visiteur
24/09/2016 14:07

bonjour,
mon ex-femme me propose de me "rembourser" une somme d'argent en m'accordant de ne plus lui verser de pension alimentaire sur 5 mois. Nous sommes tous les 2 d'accord pour le mettre sur papier et le co-signer. Au cas où, il lui prendrais l'envie de porter plainte contre moi pour non-paiement de PA, ce papier co-signé me protége t-il?
cordialement

10 Publié par Maitre Anthony Bem
24/09/2016 14:19

Bonjour lesjoiesdudivorce,

En qualité de co-emprunteur, vous devez en effet participer au remboursement du crédit bancaire si votre épouse venez à ne pas respecter ses engagements.

Cordialement.

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