Dissolution, liquidation et partage de la communauté des époux mariés sous le régime légal

Publié le 25/08/2014 Vu 154 611 fois 173
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Après leur divorce quelles sont les règles de dissolution, liquidation et partage de la communauté entre époux mariés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts en cas de mariage sans contrat prénuptial ?

Après leur divorce quelles sont les règles de dissolution, liquidation et partage de la communauté entre é

Dissolution, liquidation et partage de la communauté des époux mariés sous le régime légal

En cas de mariage sans contrat matrimonial préalable, les époux sont mariés sous le régime légal dit de la communauté réduite aux acquêts. 

Lors du prononcé du divorce les époux doivent alors faire les comptes entre eux. 

À cet effet, le juge aux affaires familiales désigne un notaire aux fins de procédure aux opérations de comptes, liquidation et partage de la communauté sans toutefois disposer de beaucoup de marge de manœuvre. 

En effet, le code civil fixe les modalités de dissolution de la communauté au travers de principes juridiques techniques pour les profanes et que nous envisagerons ci-après :

Une fois la communauté des époux dissoute, chacun des époux reprend ceux des biens qui n'étaient point entrés en communauté, s'ils existent en nature, ou les biens qui y ont été subrogés.

Il y a lieu ensuite à la liquidation de la masse commune, active et passive.

Pour ce faire, il est établi, au nom de chaque époux, un compte des récompenses que la communauté lui doit et des récompenses qu'il doit à la communauté. 

La récompense est, en général, égale à la plus faible des deux sommes que représentent la dépense faite et le profit subsistant.

La récompense ne peut, toutefois, être moindre que :

- la dépense faite quand celle-ci était nécessaire ;

- le profit subsistant, quand la valeur empruntée a servi à acquérir, à conserver ou à améliorer un bien qui se retrouve, au jour de la liquidation de la communauté, dans le patrimoine emprunteur.

Si le bien acquis, conservé ou amélioré a été cédé avant la liquidation, le profit est évalué au jour de la vente. 

Si un nouveau bien a été subrogé au bien vendu, le profit est évalué sur ce nouveau bien.

Si, balance faite, le compte présente un solde en faveur de la communauté, l'époux en rapporte le montant à la masse commune.

S'il présente un solde en faveur de l'époux, celui-ci a le choix d'en exiger le paiement ou de prélever des biens communs jusqu'à due concurrence.

Les prélèvements s'exercent d'abord sur l'argent comptant, ensuite sur les meubles, et subsidiairement sur les immeubles de la communauté. 

L'époux qui opère le prélèvement a le droit de choisir les meubles et les immeubles qu'il prélèvera. 

Il ne saurait cependant préjudicier par son choix aux droits que peut avoir son conjoint de demander le maintien de l'indivision ou l'attribution préférentielle de certains biens.

Si les époux veulent prélever le même bien, il est procédé par voie de tirage au sort.

En cas d'insuffisance de la communauté, les prélèvements de chaque époux sont proportionnels au montant des récompenses qui lui sont dues.

Toutefois, si l'insuffisance de la communauté est imputable à la faute de l'un des époux, l'autre conjoint peut exercer ses prélèvements avant lui sur l'ensemble des biens communs ; il peut les exercer subsidiairement sur les biens propres de l'époux responsable.

Après que tous les prélèvements ont été exécutés sur la masse, le surplus se partage par moitié entre les époux.

L'attribution préférentielle n'est jamais de droit, et il peut toujours être décidé que la totalité de la soulte éventuellement due sera payable comptant.

Celui des époux qui aurait détourné ou recelé quelques effets de la communauté est privé de sa portion dans lesdits effets.

De même, celui qui aurait dissimulé sciemment l'existence d'une dette commune doit l'assumer définitivement.

Après le partage consommé, si l'un des deux époux est créancier personnel de l'autre, comme lorsque le prix de son bien a été employé à payer une dette personnelle de son conjoint, ou pour toute autre cause, il exerce sa créance sur la part qui est échue à celui-ci dans la communauté ou sur ses biens personnels.

Les créances personnelles que les époux ont à exercer l'un contre l'autre ne donnent pas lieu à prélèvement et ne portent intérêt que du jour de la sommation.

Les donations que l'un des époux a pu faire à l'autre ne s'exécutent que sur la part du donateur dans la communauté et sur ses biens personnels.

Enfin, lors du prononcé du divorce les époux doivent alors faire les comptes entre eux et faire face au passif après la dissolution.

En effet, selon les articles 1483 et suivants du Code civil chacun des époux peut être poursuivi :

- pour la totalité des dettes existantes, au jour de la dissolution, qui étaient entrées en communauté de son chef ;

- pour la moitié des dettes qui étaient entrées en communauté du chef de son conjoint.

Chacun des époux contribue pour moitié aux dettes de communauté pour lesquelles il n'était pas dû de récompense, ainsi qu'aux frais de scellé, inventaire, vente de mobilier, liquidation, licitation et partage.

Il supporte seul les dettes qui n'étaient devenues communes que sauf récompense à sa charge.

L'époux qui a payé au-delà de la portion dont il était tenu a, contre l'autre, un recours pour l'excédent.

Les règles précitées ne font pas obstacle à ce que, sans préjudicier aux droits des tiers, une clause du partage oblige l'un ou l'autre des époux à payer une quotité de dettes autre que celle qui est fixée ci-dessus, ou même à acquitter le passif entièrement.

Les héritiers des époux exercent, en cas de dissolution de la communauté, les mêmes droits que celui des époux qu'ils représentent et sont soumis aux mêmes obligations.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
22/08/2017 03:17

Bonjour,je suis divorcé depuis novembre 2015 (par contentieux),avec l attribution du domicile conjugal (j ai la garde des 4 enfants ),depuis le début du divorce mr ne s'opposait pas à mon rachat du bien (avec versement d une soulte ) ,suite au divorce j ai pris un notaire et fait plusieurs estimations...mr change toujours de position...et refuse les rdv avec mon notaire (celui ci va d ailleurs établir un procès verbal de difficultés )...aux dernières nouvelles mr a décidé de racheter le bien (dans lequel je vis toujours avec les enfants )
Comment cela se passe t il dans ce cas?Car évidemment je désire toujours racheter ce bien et je suis très inquiète sur ce que pourra décider le jaf.
Merci de votre réponse.

2 Publié par Visiteur
06/09/2017 21:54

bonjour,mariée sans contrat de mariage mon ex mari il a jamais voulu faire la liquidation de la communauté après 10 ans de divorce prononcée moi j avais renoncée à ma pension compensatoire dans le butte d obtenir la plus haute pension pour notre fille jusqu'à a l âgé de 18 ans choses que je eu, c est moi qui a décidée de quiter le domicile familialle( marquée sur le jugement de divorce) avec l intention de retourner avec ma fille dans mon pays l Espagne, le soucie il bien maintenant c est que je suis jamais retournée en Espagne même mon mariage il est pas reconnue là-bas ( on c étais mariée en Espagne en étant tt les deux espagnols moi émigré par amour pas lui, il est de nationalité espagnole mais depuis l âgé de 7 ans en France) je suis restée avec ma fille dans cette maison 5 ans finalement j ai décidée de partir même si je restée en France car il nous amenée une vie impossible ma sourprisse sa etait quand je l ai demandée ma partt il voulait me demander de loiyer pour tt ses années finalement j ai décidée de partir sans rien sauf avec ma fille. Aujourd'hui hui je pense à elle à son avenir son père à refait sa vie il a vendu la maison il nous a rien donné et il s acheté une autre ma question c est simple il a le droit de vendre la maison ou on a habitées pendant notre vie maritale? (considérée comme un bien propre à lui marquée dans la procédure de divorce) il a le droit de pas avoir partager les comptes épargnes de son travaille( ouvertes en étant marié avec moi). Merci de votre reponse

3 Publié par Visiteur
25/10/2017 22:26

bonjour maitre
mon mari a une fille d'un 1er mariage qui est en instance de divorce, elle a quitté son mari avec sa fille ,mais son mari en était informé (gendarmerie prévenue en plus avec sa nouvelle adresse). Elle ne peut plus payer le crédit de leur maison ,ni les impôts ni aucunes charges s'y affairant (plus personne ne l'habite) Elle est en vente depuis janvier 2016.ils avaient en plus un crédit à la consommation en son nom propre à lui.Depuis leur séparation,elle a fait des crédits en son nom à elle .A part ses propres charges de son logement ,impôts et entretien de sa fille et crédits à rembourser elle ne peut plus rien payer .Le divorce n'est pas encore prononcé faute de moyen pour payer l'avocat et de ce fait elle ne perçoit pas de pension (que le mari refuse de payer car elle ne rembourse plus assez et que le divorce n'est pas prononcé).Une juriste a contacté la maman de ma belle fille pour l'avertir que si sa fille ne réglait pas la moitié du crédit de la maison et des charges que nous serions contraints de payer à leur place ,elle en tant que mère et belle mère et mon mari (donc moi aussi)en tant que père et beau père .PS le mari de ma belle fille vient d'hériter de sa maman décédée qui possédait une grosse propriété en région parisienne (estimée je crois à plus de 700 000 €). Peut on être contraint à payer les dettes de nos enfants majeurs de quelque façon que se soit?

4 Publié par Maitre Anthony Bem
25/10/2017 22:59

Bonjour Lagrandezora,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l’une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur « consultations » en haut de cette page.

Cordialement.

5 Publié par Visiteur
15/11/2017 21:23

Marié sous le régime de la séparation des biens, mon ex femme et moi avons acquit des biens immobiliers avec des quote-parts déterminées. Dans le cadre de la dissolution des biens, je désirerai savoir si en justifiant que l'apport des fonds est different en pourcentage de celui des actes notariaux, on peut effectuer le partage financier en conséquence (suivant l'apport effectif des fonds et non contrat notarial.
Si tel n'est pas le cas, puis je faire bloquer le produit des ventes; Quelles sont les démarches à suivre ?
Merci de votre prompte réponse

6 Publié par Visiteur
10/02/2018 18:28

Bonjour Maître, dans le cas d'une liquidation auprès d'un Notaire, je dois retrouver des relevés bancaires me concernant de plus de 10 ans, les originaux ayant été intentionnellement détruits par mon ex femme. Ma banque, BNPParibas en l'occurrence, peut elle me les fournir au delà de cette période ? N'ont ils pas un service d'archivage qui va au delà de 10 années, pour de simples raisons juridiques ? Bien à vous

7 Publié par Maitre Anthony Bem
10/02/2018 18:53

Bonjour praequis,

Bien qu’il n’existe pas de délai légal de conservation des relevés bancaires pour les banques, elles disposent néanmoins de tous les relevés, en principe, puisque ceux-ci sont informatisés ou numérisés depuis des décennies.

Cordialement.

8 Publié par Visiteur
17/02/2018 19:15

Bonjour Maître,
je viens de divorcer pour faute, ce qui a été reconnu. Mais le juge n'a pas voulu statuer sur les dettes et a débouté ma requête. Nous n'avons aucun biens mais j'ai divorcé car je me suis rendue compte que mon ex n'avait pas payé notre loyer depuis un an, dépensait tout dans le jeu et la drogue, et avait vidé le compte en banque de mes enfants ( crées grâce à une donation de mes parents pour moi) et les miens en créant des découverts importants. La jugement de non-conciliation statuait sur ces dettes en lui demandant de les prendre à son nom, mais le divorce ne le fait pas! Il n'avait pourtant pas d'avocat et ne c'est même pas présenter à l'audience.
Qu'en pensez-vous?
Selon mon avocat, je dois écrire une lettre à mon ex pour lui demander de reconnaitre ses dettes. Est-ce suffisant? S'il accepte cela dois-je faire enregistrer cela devant un notaire en sa présence?
merci de votre réponse, Cordialement

9 Publié par Maitre Anthony Bem
18/02/2018 07:20

Bonjour aveugle,

Je vous confirme que vous pouvez écrire une lettre à votre ex époux pour lui demander de reconnaitre ses dettes et tenter d’obtenir de sa part qu’il les règle spontanément.

Le cas échéant, il est inutile de faire enregistrer cela devant un notaire en sa présence car il ne s’agit que d’un engagement moral.

A défaut, je vous suggère de faire appel du jugement de divorce, si le délai n’est pas dépassé, afin de voir statuer sur ce point.

Cordialement.

10 Publié par Visiteur
22/02/2018 09:55

Bonjour Me,
je veux entamer une procédure de divorce à l'amiable avec ma femme bien qu'il y ait des infidélités de cette dernière.Mariage contracté en afrique et divorce en france ? 1)quel est le droit applicable ? Je suis celui qui paye les crédits de notre maison et de notre appartement, comment se déroulera le partage si elle refusait in fine la solution amiable ?

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