Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

Publié le 07/04/2014 Vu 249 156 fois 327
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L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont les effets sont strictement encadrés par la loi et les juges.

L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont l

Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

L'inscription d'une hypothèque judiciaire auprès du conservateur est une mesure dissuasive en ce qu'elle vise à protéger un créancier pour le paiement de sa dette de la part de son débiteur, en saisissant : ses maisons, appartements, immeubles ou terrains, leur usufruit et leurs accessoires.

Concrètement, le créancier fait procéder à une inscription provisoire puis définitive auprès du service des hypothèques sur le ou les biens immobiliers revendiqués.

Ceci permet au créancier de faire vendre de manière forcée, aux enchères judiciaires, ces biens pour se faire payer.

La mention de l'hypothèque portée sur les registres du conservateur servira donc de garantie au créancier à condition que la procédure et les délais aient été respectés.

En effet, grâce à une inscription d’hypothèque provisoire, le créancier dispose d'un moyen efficace d'être payé.

Concrètement, le créancier peut poursuivre l'expropriation forcée de son débiteur et la vente de son bien.

Cependant, les biens grevés d'une inscription d’hypothèque provisoire demeurent aliénables.

En d'autres termes, les biens sur lesquels sont inscris une hypothèque provisoire peuvent être vendus amiablement par leur propriétaire mais le montant de la dette à devoir au créancier lui sera payé grâce au montant du prix de vente.

Concrètement, en cas de cession du bien immobilier par le propriétaire, la consignation du prix de vente suppose une purge.

La purge vise à la fois à libérer l'immeuble de l'inscription hypothécaire mais aussi à permettre aux créanciers inscrits de se faire payer.

Le notaire qui instrumente la vente consignera et séquestrera les fonds, pour ensuite les distribuer aux créanciers hypothécaires.

Mais l'intérêt majeur de l'inscription hypothécaire réside dans le droit dont dispose les créanciers de requérir une vente aux enchères du bien pour se faire payer sur le prix de la vente dans l'ordre de la loi.

En effet, pour se libérer de l'hypothèque judiciaire provisoire, le débiteur doit obtenir la mainlevée amiable de l'inscription de la part du créancier ou la mainlevée judiciaire.

Ainsi, à défaut de vente amiable du bien, le créancier inscrit peut le faire vendre de manière forcée et au préjudice du débiteur.

Or, la pratique des ventes aux enchères judiciaires des biens immobiliers conduit au constat que ces dernières ne sont pas réputées pour donner lieu à des prix de vente élevés.

Au contraire, le prix de vente d'un bien immobilier vendu aux enchères judiciaires sera quasiment toujours inférieur au prix du marché avec une décote d'environ 20 % minimum.

Hormis les questions de principe et de certains cas particuliers, l'intérêt des débiteurs sera donc souvent de préférer une vente amiable rapide et efficace pour apurer la dette plutôt que de risquer une vente judiciaire.

Par ailleurs, lorsque la valeur des biens hypothéqués est excessive par rapport au montant des sommes dues, le débiteur peut faire limiter par le juge les effets de l'hypothèque provisoire.

Cette limitation se dénomme « le cantonnement ».

En outre, la loi prévoit qu'une hypothèque inscrite sur un immeuble le suit en quelques mains qu'il passe, pour être "colloqués" et payés suivant l'ordre de leur inscription, conforment aux dispositions de l'article 2166 du code civil.

Ainsi, l'inscription d'hypothèque judiciaire provisoire prend rang à la date de la formalité initiale, sous réserve d'être confirmée par une publicité définitive.

Enfin, la publicité provisoire conserve la sûreté pendant trois ans de sorte qu'elle doit être renouvelée.

A défaut de renouvellement avant la fin de la troisième année et à défaut de publicité définitive dans un délai de deux mois après obtention du titre exécutoire, la publicité provisoire est caduque et le débiteur peut demander sa radiation au juge de l'exécution

Les frais sont supportés par le créancier.

La part du créancier titulaire de l'hypothèque provisoire qui aurait été consignée est remise aux créanciers en ordre de la recevoir ou au débiteur.

S'agissant de la publicité définitive, elle permet de donner rang à la publicité provisoire à la date de la formalité initiale, dans la limite des sommes conservées par cette dernière.

Une inscription définitive qui interviendrait au-delà du délai de deux mois du jour où le titre constatant définitivement les droits du créancier est passé en force de chose jugée serait valable mais ne prendrait rang qu'à sa date, et non à celle de l'inscription provisoire devenue caduque.

On comprend donc que le respect des délais et conditions des formalités de l'inscription est primordial pour garantir au créancier le bon paiement de sa créance grâce aux biens immobiliers de son débiteur.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
18/05/2017 21:59

Bonsoir maître,

Nous signons l'acte de définitif pour notre terrain d'ici 3 semaines, il s'agit d'un lot détacher du terrain ou le propriétaire habite.
La vente se fait auprès d'un notaire.

Et nous venons d'apprendre que le terrain est hypothèqué, y a il des risques si nous achetons le terrain ? Par exemple que la banque se retourne sur nous pour se rembourser ? Ou autre ?

En vous remerciant par avance.
Bien cordialement.

2 Publié par Visiteur
18/05/2017 21:59

Bonsoir maître,

Nous signons l'acte de définitif pour notre terrain d'ici 3 semaines, il s'agit d'un lot détacher du terrain ou le propriétaire habite.
La vente se fait auprès d'un notaire.

Et nous venons d'apprendre que le terrain est hypothèqué, y a il des risques si nous achetons le terrain ? Par exemple que la banque se retourne sur nous pour se rembourser ? Ou autre ?

En vous remerciant par avance.
Bien cordialement.

3 Publié par Maitre Anthony Bem
18/05/2017 22:44

Bonjour Julien,

L'hypothèque est une garantie attachée au bien immobilier sur lequel elle est prise et non à la personne qui le cède.

Le risque d'acheter un terrain hypothéqué est d'avoir à payer la dette du cédant en ses lieu et place s'il ne payait pas sa dette vis à vis de la banque car l'hypothèque se transmet de propriétaire en propriétaire successif.

En principe, le notaire chargé de la vente du bien tire l'état des inscriptions hypothécaires au moment de la promesse de vente ou du compromis et pose comme condition suspensive de la vente que la main levée des hypothèques soient obtenues du/des créancier(s) pour permettre la signature de l'acte de vente définitif.

Cordialement.

4 Publié par Visiteur
19/05/2017 06:28

Bonjour maître,

La main levée aura lieu si le montant de l'hypothèque est inférieur au prix de vente du terrain ?
Sinon il s'agit d'une purge ? Et j'imagine que ce n'est plus la même histoire....?

5 Publié par Maitre Anthony Bem
19/05/2017 06:43

Bonjour Julien,

La main levée peut être obtenue même si le montant du bien vendu est inférieur à celui de la dette.

L'acquéreur du bien peut faire effacer les inscriptions d'hypothèques dont il était grevé en versant le prix de vente aux créanciers inscrits sur le bien afin de purger les hypothèques au moment du transfert du bien immobilier.

À défaut de purge amiable ou judiciaire, les créanciers inscrits disposent d'un droit de suite sur le bien qui leur permet de le faire saisir entre les mains du nouveau propriétaire pour le vendre sous la contrainte le cas échéant.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
19/05/2017 09:00

En vous remerciant pour vos réponses rapides.
Bien cordialement.

7 Publié par Visiteur
19/05/2017 18:38

Peut on louer une maison hypothéquée par le conseil général pour la mise en retraite d'une personne sans les moyens financiers mais propriétaire de sa maison ?

8 Publié par Visiteur
09/06/2017 11:34

Bonjour,
Je vais acheter une maison en liquidation, donc tous les compteurs sont fermés. Hors, il faut réouvrir les compteurs d'une part pour le diagnostic d'électricité et d'autre part pour que je puisse faire venir une entreprise pour réaliser un devis pour le remplacement d'une chaudière. Ma question est la suivante: les frais d'ouverture de compteurs sont ils à ma charge ou bien à la charge du créancier? Si les frais sont à ma charge doit je faire une ouverture momentanée ou bien puis je garder les compteurs ouverts définitivement si j'assure le bien avant d'en être propriétaire?
Cordialement

9 Publié par Visiteur
21/06/2017 15:31

Bonjour Maître,

Nous avons signé un compromis de vente fin avril pour l'achat d'une maison. Notre notaire nous a informé en mai qu'il existe une hypothèque judiciaire sur la maison. Les propriétaires ont refusé une résiliation à l'amiable en indiquant que le problème serait reglé avant la signature définitive prévue mi-juillet.
Quel document nous permettra d'être sûrs que le créancier ne pourra pas venir nous demander des comptes par la suite ?
Cordialement,

10 Publié par Maitre Anthony Bem
21/06/2017 20:41

Bonjour Moka,

Vous devez obtenir une main levée amiable de la part du créancier à l'origine de l'hypothèque judiciaire sur la maison ou, à défaut, que votre propriétaire l'obtienne de la part du juge auteur de la décision d'autorisation de l'inscription hypothécaire, préalablement à la vente.

Cordialement.

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