Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

Publié le 07/04/2014 Vu 249 310 fois 327
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L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont les effets sont strictement encadrés par la loi et les juges.

L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont l

Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

L'inscription d'une hypothèque judiciaire auprès du conservateur est une mesure dissuasive en ce qu'elle vise à protéger un créancier pour le paiement de sa dette de la part de son débiteur, en saisissant : ses maisons, appartements, immeubles ou terrains, leur usufruit et leurs accessoires.

Concrètement, le créancier fait procéder à une inscription provisoire puis définitive auprès du service des hypothèques sur le ou les biens immobiliers revendiqués.

Ceci permet au créancier de faire vendre de manière forcée, aux enchères judiciaires, ces biens pour se faire payer.

La mention de l'hypothèque portée sur les registres du conservateur servira donc de garantie au créancier à condition que la procédure et les délais aient été respectés.

En effet, grâce à une inscription d’hypothèque provisoire, le créancier dispose d'un moyen efficace d'être payé.

Concrètement, le créancier peut poursuivre l'expropriation forcée de son débiteur et la vente de son bien.

Cependant, les biens grevés d'une inscription d’hypothèque provisoire demeurent aliénables.

En d'autres termes, les biens sur lesquels sont inscris une hypothèque provisoire peuvent être vendus amiablement par leur propriétaire mais le montant de la dette à devoir au créancier lui sera payé grâce au montant du prix de vente.

Concrètement, en cas de cession du bien immobilier par le propriétaire, la consignation du prix de vente suppose une purge.

La purge vise à la fois à libérer l'immeuble de l'inscription hypothécaire mais aussi à permettre aux créanciers inscrits de se faire payer.

Le notaire qui instrumente la vente consignera et séquestrera les fonds, pour ensuite les distribuer aux créanciers hypothécaires.

Mais l'intérêt majeur de l'inscription hypothécaire réside dans le droit dont dispose les créanciers de requérir une vente aux enchères du bien pour se faire payer sur le prix de la vente dans l'ordre de la loi.

En effet, pour se libérer de l'hypothèque judiciaire provisoire, le débiteur doit obtenir la mainlevée amiable de l'inscription de la part du créancier ou la mainlevée judiciaire.

Ainsi, à défaut de vente amiable du bien, le créancier inscrit peut le faire vendre de manière forcée et au préjudice du débiteur.

Or, la pratique des ventes aux enchères judiciaires des biens immobiliers conduit au constat que ces dernières ne sont pas réputées pour donner lieu à des prix de vente élevés.

Au contraire, le prix de vente d'un bien immobilier vendu aux enchères judiciaires sera quasiment toujours inférieur au prix du marché avec une décote d'environ 20 % minimum.

Hormis les questions de principe et de certains cas particuliers, l'intérêt des débiteurs sera donc souvent de préférer une vente amiable rapide et efficace pour apurer la dette plutôt que de risquer une vente judiciaire.

Par ailleurs, lorsque la valeur des biens hypothéqués est excessive par rapport au montant des sommes dues, le débiteur peut faire limiter par le juge les effets de l'hypothèque provisoire.

Cette limitation se dénomme « le cantonnement ».

En outre, la loi prévoit qu'une hypothèque inscrite sur un immeuble le suit en quelques mains qu'il passe, pour être "colloqués" et payés suivant l'ordre de leur inscription, conforment aux dispositions de l'article 2166 du code civil.

Ainsi, l'inscription d'hypothèque judiciaire provisoire prend rang à la date de la formalité initiale, sous réserve d'être confirmée par une publicité définitive.

Enfin, la publicité provisoire conserve la sûreté pendant trois ans de sorte qu'elle doit être renouvelée.

A défaut de renouvellement avant la fin de la troisième année et à défaut de publicité définitive dans un délai de deux mois après obtention du titre exécutoire, la publicité provisoire est caduque et le débiteur peut demander sa radiation au juge de l'exécution

Les frais sont supportés par le créancier.

La part du créancier titulaire de l'hypothèque provisoire qui aurait été consignée est remise aux créanciers en ordre de la recevoir ou au débiteur.

S'agissant de la publicité définitive, elle permet de donner rang à la publicité provisoire à la date de la formalité initiale, dans la limite des sommes conservées par cette dernière.

Une inscription définitive qui interviendrait au-delà du délai de deux mois du jour où le titre constatant définitivement les droits du créancier est passé en force de chose jugée serait valable mais ne prendrait rang qu'à sa date, et non à celle de l'inscription provisoire devenue caduque.

On comprend donc que le respect des délais et conditions des formalités de l'inscription est primordial pour garantir au créancier le bon paiement de sa créance grâce aux biens immobiliers de son débiteur.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
22/06/2017 16:03

Bonjour Maître,
J'ai reçu la requête: Dénonce d'inscription d’hypothétique judiciaire provisoire. ordonnance rendu par juge d’exécution du TGI le 30 mai 2017. Huissier m'a donnée ça que 22 juin. Et avant tout ça 1 an de silence de ma banque... Mon question: est-ce que j'ai les droits de contester cette décision de juge (la somme que demande la banque sont astronomiques!) j'aimerais bien savoir sur quels conditions, le délais et aussi est-ce que je peux contester cette décision moi même. je n'ai pas de moyen payer un avocat en ce moment...
Cordialement,

2 Publié par Visiteur
25/06/2017 01:26

Bonjour Maître,
Je devais signer 1 acte de vente définitif pour un bien dont le prix de vente est inferieur aux dettes du vendeur.
Après passage en commission la banque du vendeur a signifié de manière orale à ma notaire qu'elle avait acceptée néanmoins de procéder à la mainlevée de l'hypothèque.
Depuis nous attendons l'acte écrit de mainlevée afin de procéder à la vente mais cela fait maintenant 1 mois et toujours aucun acte reçu. Ma question est donc: quel peut-être
le délai maximal entre l'accord de principe oral de mainlevée et la réception de l'acte officiel car je me retrouve dans une situation catastrophique et sans logement.Merci par avance pour votre réponse

3 Publié par Maitre Anthony Bem
25/06/2017 10:09

Bonjour Sof,

C'est une question de quelques jours en principe.

Cordialement.

4 Publié par Visiteur
27/06/2017 01:03

Vous êtes d'une gentillesse inouïe, prendre le temps et la peine de répondre gracieusement et aussi rapidement à toutes ces questions...Mille remerciements à vous, en espérant que votre réponse me porte chance et que mes enfants et moi ayons enfin notre petite maison.
Très bonne continuation à vous et encore merci

5 Publié par Maitre Anthony Bem
27/06/2017 20:57

Bonjour AmC,

Je vous confirme qu'en principe il appartient à l'agence immobilière de vérifier un minimum d'informations sur le bien immobilier en tant que tel.

Il n'a pas légalement l'obligation de vérifier l'état hypothécaire du bien dont il est chargé de la vente et peut se satisfaire des déclarations des vendeurs s'agissant de l'existence ou non d'hypothèque prise sur le bien en question.

Il n'est pas obligé non plus de renseigner ni d'informer les acquéreurs concernant la solvabilité ou le placement sous curatelle du vendeur.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
27/06/2017 23:55

Bonsoir,
Merci de votre retour rapide.
Devons nous attendre la date du 08 août c'est à dire la levée de l'hypothèque avant de signer l'acte définitif de vente ?
Les frais de 8000 € nous sont ils vraiment imputables en tant que futurs acquéreurs ?
Merci,
Cordialement,

7 Publié par Visiteur
14/07/2017 12:59

Bonjour Maître,
Nous avons signé mon époux et moi un compromis de vente pour l'achat d'une maison en novembre 2016, mon époux décéde en février 2017,je continue l'achat et doit signer l'acte en avril 2017, mais voilà en mars 2017 le notaire me fait part de 2 Hypothéques judiciaires sur le bien ,donc je n'ai pas signé l'acte en avril, je suis dans une impasse ,que dois-je faire sachant que cet achat ne couvre pas les hypothéques. Puis-je me retirer de cet achat? Merci de vos conseils.Cdl.

8 Publié par Maitre Anthony Bem
14/07/2017 17:56

Bonjour Tessy,

Vous n'êtes pas obligée de signer l'acte d'achat définitif par devant notaire bien évidemment compte tenu des hypothèques existantes.

Cordialement.

9 Publié par Visiteur
21/07/2017 13:53

Bjr Me. Svp quelle est la valeur de l'inscription de l'hypothèque. Est ce une condition de preuve de la propriété immobilière ou une condition de validité.

10 Publié par Visiteur
03/08/2017 22:56

Bonjour maître
J ai fait une proposition d achat pour une maison au mois de février puis après terme j ai signer une offre de vente bien sûr le tout dans une agence le dossier avec acception du crédit à était remis au notaire ainsi que les précédents document il connaît parfaitement le dossier depuis le début j ai obtenu 2 datte de signature qui on toute les 2 échoué à ce jour il s aperçoive qu il n on jamais eu l accord du créancier du vendeur 3 jour avant signature malgré tout il ont fait la demande de déblocage 1 semaine avant datte il m on appeler disant qu il allez effectué un virement bancaire mais nous avion précisé devoir signé avant fin juillet pour rendre notre maison que louons que peut on faire à ce jour et peut on obtenir des indemnités concernant ceci
Bien cordialement

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