le bail commercial et la demande de renouvellement

Publié le 11/04/2011 Vu 36 241 fois 21
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

À l’arrivée de l’échéance contractuelle, le bail ne se renouvellera pas automatiquement, et il faudra qu’il y ait délivrance obligatoire d’un acte, congé ou demande de renouvellement, pour que le bail prenne fin, et que soit mis en oeuvre le renouvellement. A défaut, le bail se poursuit par tacite reconduction à durée indéterminée. Le commerçant titulaire d’un bail commercial bénéficie d'un droit au renouvellement. Cependant, le bailleur aura toujours le choix de refuser le renouvellement mais devra régler l’indemnité d’éviction. Le bail commercial est d’une durée égale à neuf ans. Chacune des parties peut prendre l’initiative de la mise en œuvre de la fin du bail : Le bailleur peut délivrer un congé avec offre de renouvellement, mais le renouvellement du bail peut également être demandé par le locataire, sous certaines conditions présentées ci-après. La demande de renouvellement n’a pas d’autres rôles que de mettre en œuvre le renouvellement.

À l’arrivée de l’échéance contractuelle, le bail ne se renouvellera pas automatiquement, et il faudra

le bail commercial et la demande de renouvellement

Qui peut former la demande de renouvellement ?

Aux termes de l'article L.145-10 du Code de Commerce, le « locataire » peut former la demande de renouvellement. Il faut bien entendu entendre le locataire au sens large, c'est à dire la personne qui pourra être bénéficiaire du renouvellement : locataire, cessionnaire, ayants causes...il s’agira le plus souvent du propriétaire du fonds.

Bien évidemment, le locataire ne pourra formuler cette demande que s’il remplit les conditions lui permettant de bénéficier  du statut des baux commerciaux.

S'agissant d'un bail commercial, le locataire doit bien entendu être commerçant, et cette qualité de commerçant implique que le locataire soit à ce titre être immatriculé au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers, et avoir effectivement et régulièrement exploité son fonds commercial, industriel ou artisanal dans les lieux loués au cours des trois années précédant l'expiration du bail.

Toute interruption d'activité de plus de trois ans peut donc faire échec au droit au renouvellement ainsi qu'un abandon d'activité au cours des trois années qui précèdent la fin du bail.

Quand effectuer la demande ?

L'article L. 145-10 du Code de commerce dispose qu' « à défaut de congé, le locataire qui veut obtenir le renouvellement de son bail doit en faire la demande, soit dans les six mois qui précèdent l'expiration du bail, soit, le cas échéant, à tout moment au cours de sa reconduction ».

 La première condition est donc l'absence de congé. Il est tout à fait inutile et inefficace pour le locataire ayant reçu congé de former une demande de renouvellement du bail.

 Le locataire n'ayant pas reçu congé formera donc sa demande dans les six mois précédant l'expiration du bail, et le bailleur aura trois mois pour lui répondre. A défaut de réponse, le bail continuera par tacite reconduction et deviendra un bail à durée indéterminée auquel il pourra être mis fin à tout moment pour le prochain terme d’usage.

A qui doit être adressée la demande de renouvellement ?

 L'article L. 145-10 du Code de commerce dispose que « la demande en renouvellement doit être signifiée au bailleur par acte extrajudiciaire. Sauf stipulations ou notifications contraires de la part de celui-ci, elle peut, aussi bien qu'à lui-même, lui être valablement adressée en la personne du gérant, lequel est réputé avoir qualité pour la recevoir. S'il y a plusieurs propriétaires, la demande adressée à l'un d'eux vaut, sauf stipulations ou notifications contraires, à l'égard de tous ».

Selon les circonstances, la demande doit donc être adressée au propriétaire ou à l'un seul d'entre eux s'ils sont plusieurs copropriétaires, au gérant de l'immeuble et éventuellement au locataire principal par le sous-locataire, dans certains cas.

Il y est précisé qu’en cas de pluralité de propriétaires, la demande faite à l’un d’eux est valable à l’égard de tous, sauf stipulation ou notification contraire, il est donc nécessaire de bien lire le bail et ses avenants, qui peut prévoir de signifier le bail à tous les bailleurs.

Comment former la demande ?

Au niveau formel, la demande doit être formée par un acte extrajudiciaire, c'est à dire l'acte d'un officier ministériel (huissier de justice) qui n'est pas dressé dans le cadre d'une procédure judiciaire.

Ainsi, il a été jugé que la nullité résultant de l'utilisation de la lettre recommandée était absolue (CA Paris, 16e ch. A, 27 juin 1989).

 Il vous faudra donc nécessairement recourir aux services d'un huissier pour faire signifier votre demande.

La demande doit être faite par acte extra-judiciaire, et toute autre forme, telle la lettre recommandée, la rendrait nulle et privée de tout effet sans qu’il soit nécessaire de rechercher si cela a causé un grief au bailleur, cette formalité étant considérée comme substantielle.

De plus, la demande doit, à peine de nullité, citer l'alinéa 4 de l'article L.145-10 du Code de commerce, à savoir « Dans les trois mois de la signification de la demande en renouvellement, le bailleur doit, dans les mêmes formes, faire connaître au demandeur s'il refuse le renouvellement en précisant les motifs de ce refus. A défaut d'avoir fait connaître ses intentions dans ce délai, le bailleur est réputé avoir accepté le principe du renouvellement du bail précédent ».

Sur le fonds, les conditions du renouvellement n'ont pas à être explicitées dans la demande, le loyer pourra ainsi être fixé et éventuellement contesté ultérieurement.

Les irrégularités commises soit dans la forme de la demande, soit dans le contenu de la demande sont sanctionnées par la nullité.

Le montant du nouveau loyer

 Le bail est renouvelé avec ses anciennes clauses, mais le montant du loyer du bail renouvelé est libre : il est d'ailleurs à noter que la mention « aux mêmes clauses et conditions du bail » n'emporte pas nécessairement l'accord plein et entier du bailleur pour la reconduction de l'ancien loyer, et qu'il peut ensuite demander un loyer plus élevé, qui sera éventuellement l'objet d'une contestation.

 En pratique, le bailleur va proposer un prix pour le loyer, ce prix devant d'une part être cohérent avec la valeur locative du local, d'autre part respecter un plafond calculé d'après la variation de l'indice Insee du coût de la construction intervenue depuis la dernière fixation du loyer.

 En cas de désaccord sur le montant du loyer, le litige peut être présenté à la commission départementale de conciliation des baux commerciaux (à condition que les locaux ne soient pas exclusivement des bureaux) qui émettra un avis dans un délai de trois mois et fera une proposition de prix.

 Si ce prix ne satisfait toujours pas les parties, le président du Tribunal de Grande Instance, qui exerce la fonction de juge des loyers, fixera le loyer.

Le refus du bailleur

L’article L. 145-10 alinéa 4 du Code de commerce édicte un délai de forclusion de trois mois pour invoquer les motifs de non-renouvellement que le bailleur connaît et pourrait faire valoir à la date de la demande faite par le locataire.

Le refus de renouvellement intervenant sur une demande de renouvellement mettra fin au bail sans que la durée du préavis nécessaire en cas de congé soit à respecter dans ce cas.

Rappelons qu'à défaut de réponse sous trois mois, le bail est tacitement reconduit.

Si le bailleur refuse le renouvellement sans motif sérieux, il sera tenu au paiement d'une indemnité d'éviction égale à la valeur du fonds de commerce, sauf si le préjudice subi est moindre (article 8 du décret du 30 septembre 1953).

 Le bailleur peut néanmoins être dispensé de payer l'indemnité dans les cas suivants : s'il veut reprendre les locaux pour les démolir, les reconstruire ou les restaurer ; s'il veut reprendre les locaux d'habitation accessoires du local commercial pour les habiter lui-même ou y loger un membre de sa famille ;  si l'immeuble est en instance de démolition pour cause d'insalubrité ou de vétusté ; enfin,  pour un motif grave et légitime à l'encontre du locataire, notamment en cas de défaut ou de retards réitérés après mises en demeure, dans le paiement des loyers, ou comme expliqué plus haut, en cas de cessation sans raison sérieuse et légitime de l'exploitation du fonds.

A noter que le bailleur dispose d'un droit de repentir : il peut, après avoir refusé, finalement accepter le renouvellement du bail sans être tenu de payer l'indemnité d'éviction.

Je me tiens à votre disposition pour tous renseignements complémentaires.

MAître Joan DRAY

joanadray@gmail.com

Vous avez une question ?
Blog de Maître Joan DRAY

Joan DRAY

150 € TTC

400 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
14/06/2015 22:31

Bonjour

Mon bail commercial arrive à échéance le 30 06 2015 cette à dire dans quelques jours.

Le locale commerciale que je loue fait partie d'un ensemble immobilier d'un hôtel bar restaurant ( mon bailleur ) .

Mon bailleur m'a demandé vendredi de lui fournir une attestation d'achat du fond de commerce car j'exploite celui ci depuis janvier 2012.

Il me propose ( par oral car personne n'a bouger jusqu'à ce jours ni lui ni moi par lettre d'huissier) de renouveler le bail dans les mêmes clauses que celui en cour et de lui inclure la taxe foncière (1/4 de sa taxe annuel , sur laquelle je ne suis pas d'accord mon établissement ne fait que 40 m2 et le sien plus de 400 m2).( Les poubelles ne sont pas dans les fonciers,elles sont facturées individuellement)

De plus , dans mon bail initial il y a une clause de mise en conformités et aux normes de sécurités à ma charge.J'ai un souci avec les normes handicapés mes clients pour accéder à mon commerce sont obligés de passer sur le parking de mon propriétaire et celui-ci est en gravillons (donc très difficiles avec un fauteuil roulant);et ma porte d'entrée n'est pas aux dimensions demandé, donc des travaux sont à prévoir .

Sachant que depuis janvier 2015 les nouveaux baux commerciaux doivent inclurent la loi Pinel (je lui demande donc un nouveau bail )donc le coût de ces travaux passerait à la charge du bailleur.
Celui ci ne veux pas d'un nouveau bail il me propose de renouveler afin que les travaux de la porte soit a ma charge .


Suis-je obligé de d'accepter sa proposition ?(que je trouve abusive : travaux porte d'entrée +taxe foncière )

Une autre information à connaitre mon bailleur n'est pas à l'origine du bail en cour il a acheté l'ensemble immobilier il y a 7 ans environ .


Merci pour votre aide

cordialement

2 Publié par Visiteur
15/07/2015 14:34

Bonjour !
Mon bailleur m a envoye une lettre de refus de renouvellement d un bail commercial par huissier de justice en mois d avril 2015 et le bail arrive a terme en janvier 2016 pour repondre a son courrier dois je passer obligatoirement par huissier ou une lettre recommande peut suffir

3 Publié par Visiteur
15/07/2015 14:37

Merci d avance

4 Publié par Visiteur
15/07/2015 14:49

Bonjour
Mon arrive a terme en janvier 2015, la proprietaire a envoye une lettre de refus de renouvellement par un huissier de justice le mois d avril 2015. dois je passer obligatoirement par huissier en reponse a sa lettre ou une recommande avec accuse de reception peut suffir et est ce que c est trop tard?
Aider moi s il vous plait car je ne pas quoi faire!
Avec mes remerciements

5 Publié par Visiteur
15/07/2015 15:05

Mon bail commercial arrive a terme en janvier 2016. la proprietaire m a envoye une lettre de refus de renouvellement par un huissier de justice le mois d avril 2015,dois je passer obligatoirement par un huissier de justice ou une lettre recommande avec accuse de reception peut suffir? suis je en retard?! que dois je faire aider mois s il vous plait veuiller

me repondre


Je vous remercie d avance

6 Publié par Visiteur
17/01/2016 19:06

J'ai un bail habitation et commercial qui prend fin en octobre 2016 que dois je faire pour continuer à l'exploiter et à rester dans les lieux .
Pouvez vous me donner les renseignements nécessaires afin de ne pas perdre mon fond de commerce
Est t'il' possible de vendre mon fond de commerce

7 Publié par Visiteur
17/01/2016 19:07

Je vous remercie pa r avance pour votre réponse

8 Publié par Visiteur
21/02/2016 14:46

Administration senegalaise.jai depose une demande de renouvellement d autorisation de renouvellement l administration tarde a repondre depuis 7 mois que faut il faire

9 Publié par Visiteur
01/03/2016 18:45

bonsoir, je souhaiterais svp avoir un modèle de lettre type de renouvellement de bail après 12 ans le plus rapidement possible et mon notaire me dit de le faire par lettre recommandé si le propriétaire est d'accord.
merci

10 Publié par Visiteur
05/04/2016 09:05

Je viens de signer un promesse de fond de commerce mais bail reste 2 ans je voulais savoir après le 2 ans le propriétaire est ce que et peut augmenter le loyer et combien merci

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.