Défense contre le recouvrement forcé des dettes par les établissements bancaires et de crédit

Publié le Modifié le 15/12/2018 Vu 500 514 fois 1067
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Comment les délais de prescription permettent-ils de ne pas payer une dette ?

Comment les délais de prescription permettent-ils de ne pas payer une dette ?

Défense contre le recouvrement forcé des dettes par les établissements bancaires et de crédit

Le scenario suivant a tendance à se banaliser :

Un organisme de crédit ou une banque consent un crédit (immobilier, revolving, rechargeable, à la consommation) à l’un de ses clients.

Cependant, suite à des impayés, l’organisme de crédit ou la banque poursuit son client en justice afin d’obtenir le paiement des échéances de remboursement impayées.

Le client dispose cependant d'armes procédurales intéressantes pour ne pas payer au titre de deux délais légaux.

En effet, nul ne peut plus ignorer que le délai d'action en paiement est enfermé dans une prescription biennale relativement breve de deux ans.

De plus, un autre délai de dix ans permet d'annuler la créance fixée par décision de justice aux termes d'une ordonnance, un jugement ou un arrêt, conformément à la prescription légale décennale (10 ans) attachée aux décisions de justice.

Tout d'abord, le législateur a instauré une arme redoutable en faveur des clients - consommateurs : l’article  L311-52 du Code de la consommation.

Aux termes de cet article, l'action en paiement des établissements bancaire et de crédit est atteinte par la forclusion biennale.

En effet, cet article dispose que :

« Le tribunal d'instance connaît des litiges nés de l'application du présent chapitre. Les actions en paiement engagées devant lui à l'occasion de la défaillance de l'emprunteur doivent être formées dans les deux ans de l'événement qui leur a donné naissance à peine de forclusion. Cet événement est caractérisé par :

- le non-paiement des sommes dues à la suite de la résiliation du contrat ou de son terme ;

- ou le premier incident de paiement non régularisé ;

- ou le dépassement non régularisé du montant total du crédit consenti dans le cadre d'un contrat de crédit renouvelable ;

- ou le dépassement, au sens du 11° de l'article L. 311-1, non régularisé à l'issue du délai prévu à l'article L. 311-47.

Lorsque les modalités de règlement des échéances impayées ont fait l'objet d'un réaménagement ou d'un rééchelonnement, le point de départ du délai de forclusion est le premier incident non régularisé intervenu après le premier aménagement ou rééchelonnement conclu entre les intéressés ou après adoption du plan conventionnel de redressement prévu à l'article L. 331-6 ou après décision de la commission imposant les mesures prévues à l'article L. 331-7 ou la décision du juge de l'exécution homologuant les mesures prévues à l'article L. 331-7-1 ».

Autrement dit, le dépassement du délai de 2 ans pour agir par les professionnels du crédit entraine la nullité de leur action en recouvrement envers leurs clients.

Or, en pratique, pour diverses raisons administratives, les établissements bancaires et de crédits laissent très souvent passer des années avant d’entamer la procédure de recouvrement forcé.

La procédure les contraints à obtenir du juge compétent une ordonnance les autorisant à obtenir le paiement de leur créance.

Cette procédure n’est pas contradictoire, autrement dit le débiteur n'est pas invité à faire valoire ses arguments de défense à ce stade de la procédure.

En effet, pour permettre une action par surprise à l’encontre du débiteur, le législateur a pensé qu’il serait mieux de ne pas l’inviter à se défendre à ce niveau de l'action.

Une fois que le juge a accordé son ordonnance au créancier faisant injonction au débiteur de payer, le créancier fait signifier la décision  par voie d’huissier de justice.

L’huissier de justice délivre alors au débiteur un « commandement de payer » pour lequel il est possible de disposer d’un recours : la contestation.

Le recours peut se faire auprès du greffe de la juridiction qui a rendu l’ordonnance, pendant le délai d’un mois à compter du passage de l’huissier, à savoir la date indiquée en tête du commandement de payer.

L’intervention d’un avocat n’est pas obligatoire bien qu’elle soit vivement recommandée en fonction des montants en jeu.

En tout état de cause, il est possible aux clients de faire annuler leur dettes lorsque le délai de forclusion de 2 ans, édicté par l'article L311-52 du code de la consommation précité, est dépassé.

Ce délai commence à courir à compter du premier incident de paiement non régularisé.

Concrètement, il s’agit de la première échéance impayée non régularisée.

Ce délai s’éteint au jour de la signification de l'ordonnance d'injonction de payer rendue.

Par conséquent, si la période qui sépare le premier incident de paiement non régularisé et la date de signification de l'ordonnance d'injonction de payer est supérieure à 2 ans, l’action est forclose.

S'agissant du second moyen de défense: la prescription de l'exécution d'une décision de justice au delà du délai de 10 ans.

En effet, s'il n'est procédé à aucun acte visant à obtenir l'exécution de la décision de justice, celle-ci devient inapplicable passé un délai de 10 ans, selon les articles L111-3 et L111-4 du code des procédures civiles d'exécution.

Il en découle que l’analyse des délais d’action en paiement permet, le cas échéant, de faire disparaitre totalement la dette.

Je suis à votre disposition pour toute action ou si vous souhaitez des informations personnalisées (en cliquant ici).

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris
Tel : 01 40 26 25 01

Email : abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1426 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
11/05/2015 16:10

Bonjour Maitre,

Nous venons de recevoir un coup de fil d'un huissier de justice (Travaillant pour la fnac) mon Mari à perdu le 15-04-09 ses papiers, ce même jour quelqu'un à contracté un crédit à la fnac pour acheté je ne sais quoi valeur quasi 2000€ !!!!! Ce même jour mon mari à heureusement porté plainte pour perte de pièce d'identité !
Aujourd'hui lors de ce coup de fil (j'en ai encore le ventre retourné !!) la dame me dit que nous allons devoir payer cette somme !!!!
Ni a t'il pas prescription 6 ans après ? Quelles sont pour nous les moyens de nous sortir d'une telle histoire ?? D'après elle il y aurait eu un jugement...
Elle aurait en photocopie, la pièce d'identité volée, un rib LCL (mon mari na jamais été au LCL) et c'est tout il me semble...
Merci d'avance pour votre réponse.
Bien cordialement.

2 Publié par Maitre Anthony Bem
11/05/2015 20:45

Bonjour loloreve95,

Ne tenez pas compte de cet appel.

Un huissier qui tente de recouvrer le paiement d'une dette n'appelle pas mais procède par voies de signification ou saisie le cas échéant.

Surtout le délai de prescription me semble acquis.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
12/05/2015 09:35

Bonjour Maitre,

Lire votre message me fait forcément du bien, mais hier la quand je lui ai scanné et envoyé le document de la police.

La dame ma dit qu'elle m'enverrait l'intégralité des pièce de ce dossier par mail (PI,RIB, contrat signé).

Malheureusement je pense qu'elle n'en restera pas là... Je lui ai juste demandé s'il avait juste eu un jugement, elle m'a dit que oui, mais n'a pas pu me dire la date car elle partait au tribunal à 15h50.

De plus (je ne suis pas experte) mais j'ai lu que après 2008 le délai de prescription était de 5 ans, mais en cas de jugement cela n'était pas pris en compte.

Et pour finir, elle me dit être la dernière roue du carrosse avant qu'elle ne laisse la main aux huissiers pour le passage à mon domicile.

Bien cordialement et encore merci

4 Publié par Visiteur
12/05/2015 10:48

Bonjour Maitre,
Je vous remercie pour votre réponse.
Pourriez vous me dire en quoi consiste la disproportion de l'engagement et les vices de formations, afin que je fasse en sorte que mon ex conjoint ne soit pas poursuivis, puisque je suis responsable de cette situation.
Cordialement

5 Publié par Maitre Anthony Bem
12/05/2015 17:43

Bonjour jadenina,

Vous aurez toutes les réponses à vos questions sur la disproportion et les vices des cautionnements ici:

http://www.legavox.fr/blog/maitre-anthony-bem/moyens-defense-caution-poursuivie-paiement-1210.htm#.VVIfMlKvjCQ

6 Publié par Visiteur
12/05/2015 17:51

Bonjour Maître, pouvez vous répondre à ma question du 6 mai à 18 h 14 - merci

7 Publié par Visiteur
13/05/2015 18:51

Bonjour Maitre

J'ai contracter un crédit à la consommation en 2007.
Suite à divorse, mes soucis se sont aggravés et j'ai monté un dossier de surrendetement.
La société de crédit a acté à l'époque l'irrecevabilité de ma demande.
Je n'ai pu honoré quoique ce soit. A cela est venu s'ajouter chômage et interdit bancaire.
Aujourd'hui,13/05/2015 la société NEUILLY CONTENTIEUX me réclame la 2965,17 € pour le compte de BNP PARIBAS PERSONAL FINANCE (CETELEM).
J'ai pas tout compris entre la forclusion, la prescription.

Dois je payer ? Qu'est ce que je risque?

Merci pour votre réponse

8 Publié par Maitre Anthony Bem
13/05/2015 21:50

Bonjour natou,

Je vous remercie de bien vouloir me consulter en privé sur votre situation personnelle selon les différentes modalités de consultation juridique proposées dans la rubrique "services" ci-dessus.

Cordialement.

9 Publié par Maitre Anthony Bem
13/05/2015 21:54

Bonjour lolo66,

Je ne peux pas vous dire si vous devez payer et ce que vous risquez car il me faut vérifier où en est le cours de la prescription dans votre cas et ce qui a été fait par le passé par le créancier ou la société de recouvrement.

Cordialement.

10 Publié par Visiteur
13/05/2015 23:57

Bonjour maître ,
J'avais un institut en Allemagne avec un compte allemand a la sparkasse et j'avais une autorisation de découvert à -2500€ et ils m'ont sans me prévenir laisser aller a
-7000€ Et cela faisait 5 ans que je n'avais rien eu de la banque . Et j'ai arrêté l'institut il y a 6 ans
Que puis je faire maintenant car je viens d'avoir un courrier d'avocat en France ( je réside en France et suis française ) a l'époque je résidais en Allemagne dois je maintenant rembourser ou alors vu que cela faisait 5ans que je n'avais rien eu je peux faire opposition ? Ou payer en beaucoup déchéances ?
Je n'ai pas beaucoup de moyen financier ...
Merci pour votre aide
Cordialement

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1426 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles