Dissolution, liquidation et partage de la communauté des époux mariés sous le régime légal

Publié le 25/08/2014 Vu 154 483 fois 173
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Après leur divorce quelles sont les règles de dissolution, liquidation et partage de la communauté entre époux mariés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts en cas de mariage sans contrat prénuptial ?

Après leur divorce quelles sont les règles de dissolution, liquidation et partage de la communauté entre é

Dissolution, liquidation et partage de la communauté des époux mariés sous le régime légal

En cas de mariage sans contrat matrimonial préalable, les époux sont mariés sous le régime légal dit de la communauté réduite aux acquêts. 

Lors du prononcé du divorce les époux doivent alors faire les comptes entre eux. 

À cet effet, le juge aux affaires familiales désigne un notaire aux fins de procédure aux opérations de comptes, liquidation et partage de la communauté sans toutefois disposer de beaucoup de marge de manœuvre. 

En effet, le code civil fixe les modalités de dissolution de la communauté au travers de principes juridiques techniques pour les profanes et que nous envisagerons ci-après :

Une fois la communauté des époux dissoute, chacun des époux reprend ceux des biens qui n'étaient point entrés en communauté, s'ils existent en nature, ou les biens qui y ont été subrogés.

Il y a lieu ensuite à la liquidation de la masse commune, active et passive.

Pour ce faire, il est établi, au nom de chaque époux, un compte des récompenses que la communauté lui doit et des récompenses qu'il doit à la communauté. 

La récompense est, en général, égale à la plus faible des deux sommes que représentent la dépense faite et le profit subsistant.

La récompense ne peut, toutefois, être moindre que :

- la dépense faite quand celle-ci était nécessaire ;

- le profit subsistant, quand la valeur empruntée a servi à acquérir, à conserver ou à améliorer un bien qui se retrouve, au jour de la liquidation de la communauté, dans le patrimoine emprunteur.

Si le bien acquis, conservé ou amélioré a été cédé avant la liquidation, le profit est évalué au jour de la vente. 

Si un nouveau bien a été subrogé au bien vendu, le profit est évalué sur ce nouveau bien.

Si, balance faite, le compte présente un solde en faveur de la communauté, l'époux en rapporte le montant à la masse commune.

S'il présente un solde en faveur de l'époux, celui-ci a le choix d'en exiger le paiement ou de prélever des biens communs jusqu'à due concurrence.

Les prélèvements s'exercent d'abord sur l'argent comptant, ensuite sur les meubles, et subsidiairement sur les immeubles de la communauté. 

L'époux qui opère le prélèvement a le droit de choisir les meubles et les immeubles qu'il prélèvera. 

Il ne saurait cependant préjudicier par son choix aux droits que peut avoir son conjoint de demander le maintien de l'indivision ou l'attribution préférentielle de certains biens.

Si les époux veulent prélever le même bien, il est procédé par voie de tirage au sort.

En cas d'insuffisance de la communauté, les prélèvements de chaque époux sont proportionnels au montant des récompenses qui lui sont dues.

Toutefois, si l'insuffisance de la communauté est imputable à la faute de l'un des époux, l'autre conjoint peut exercer ses prélèvements avant lui sur l'ensemble des biens communs ; il peut les exercer subsidiairement sur les biens propres de l'époux responsable.

Après que tous les prélèvements ont été exécutés sur la masse, le surplus se partage par moitié entre les époux.

L'attribution préférentielle n'est jamais de droit, et il peut toujours être décidé que la totalité de la soulte éventuellement due sera payable comptant.

Celui des époux qui aurait détourné ou recelé quelques effets de la communauté est privé de sa portion dans lesdits effets.

De même, celui qui aurait dissimulé sciemment l'existence d'une dette commune doit l'assumer définitivement.

Après le partage consommé, si l'un des deux époux est créancier personnel de l'autre, comme lorsque le prix de son bien a été employé à payer une dette personnelle de son conjoint, ou pour toute autre cause, il exerce sa créance sur la part qui est échue à celui-ci dans la communauté ou sur ses biens personnels.

Les créances personnelles que les époux ont à exercer l'un contre l'autre ne donnent pas lieu à prélèvement et ne portent intérêt que du jour de la sommation.

Les donations que l'un des époux a pu faire à l'autre ne s'exécutent que sur la part du donateur dans la communauté et sur ses biens personnels.

Enfin, lors du prononcé du divorce les époux doivent alors faire les comptes entre eux et faire face au passif après la dissolution.

En effet, selon les articles 1483 et suivants du Code civil chacun des époux peut être poursuivi :

- pour la totalité des dettes existantes, au jour de la dissolution, qui étaient entrées en communauté de son chef ;

- pour la moitié des dettes qui étaient entrées en communauté du chef de son conjoint.

Chacun des époux contribue pour moitié aux dettes de communauté pour lesquelles il n'était pas dû de récompense, ainsi qu'aux frais de scellé, inventaire, vente de mobilier, liquidation, licitation et partage.

Il supporte seul les dettes qui n'étaient devenues communes que sauf récompense à sa charge.

L'époux qui a payé au-delà de la portion dont il était tenu a, contre l'autre, un recours pour l'excédent.

Les règles précitées ne font pas obstacle à ce que, sans préjudicier aux droits des tiers, une clause du partage oblige l'un ou l'autre des époux à payer une quotité de dettes autre que celle qui est fixée ci-dessus, ou même à acquitter le passif entièrement.

Les héritiers des époux exercent, en cas de dissolution de la communauté, les mêmes droits que celui des époux qu'ils représentent et sont soumis aux mêmes obligations.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
22/04/2016 10:36

Bonjour maître, je suis divorce depuis 2012, mon ex épouse as refuse de vendre la maison en 2013,sous les conseil du clerc de notaire j'ai lancé une procédure pour demander a vendre cette maison,en juin 2015 le juge as nommé expert un notaire et n'a pas fermé le dossier restant décideur du partage final.en mars 2016 le notaire as fait un procès verbal de difficultés disant que mon ex épouse ne veut pas vendre le bien au prix estime par le notaire,elle refuse de donner un montant ainsi que de signer le procès.Le notaire a envoyé le procès verbal au juge en demandant la vente aux enchère.
Que vas t-il se passer et combien de temps avant d'avoir une réponse du juge?
Madame as t-elle le droit de s'y opposer?
En vous remerciant par avance

2 Publié par Maitre Anthony Bem
22/04/2016 17:27

Bonjour corsaire 59,

Après le procès verbal de difficultés du Notaire le juge ordonnera la vente aux enchère judiciaire du bien : la licitation.

Le temps de la procédure varie selon les tribunaux de grande instance.

Cela peut prendre en moyenne entre 6 mois et 12 mois.

Cordialement.

3 Publié par yan77
30/04/2016 20:53

Bonjour Maitre,

Le notaire désigné par le juge ne semble pas très motivé pour avancer dans la liquidation communauté par voie judiciaire (pourtant 95% du projet de liquidation a été finalisé en tentative de liquidation à l'amiable). que faut il faire? attendre, relancer le notaire ou faire une demande au juge pour changement de notaire? merci.

4 Publié par yan77
30/04/2016 21:13

Bonsoir Maitre,

Pouvez vous me confirmer que le notaire (désigné par le juge) pour la liquidation de la communauté a un délai de 1 an pour dresser le procès verbal de difficulté ou de carence? merci.

5 Publié par Maitre Anthony Bem
30/04/2016 21:28

Bonjour yan77,

Le notaire n'a pas de limite de temps pour faire diligences sauf à ce que le juge ait fixé une date limite afin de tenter de liquider amiablement le régime matrimonial.

L'établissement du procès verbal de difficulté ou de carence par le notaire n'est enfermé dans aucun délai car aucune sanction n'est prévue le cas échéant.

Il faut que votre avocat soit derrière le notaire afin de suivre ses diligences et le relancer si besoin.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
01/05/2016 00:06

Bonsoir Maître mon mari et moi même entamons une procédure de divorce par consentement mutuel ... marié sous le régime de la communauté de biens, deux enfants .... nous n avons aucun bien immobilier, seulement un livret A et deux plans d épargne salariale ... peut on partager cet argent sans avoir à payer de frais de partage ? Idem pour les voitures, chacun la sienne mais qui n ont pas les mêmes valeurs argus ... si nous sommes d accord, cela pose t il un soucis ? Dans l attente de votre réponse ... Cordialement

7 Publié par Maitre Anthony Bem
01/05/2016 07:26

Bonjour Sev06,

Je vous confirme que vous n'avez pas de frais de partage dans le cadre de la procédure de divorce par consentement mutuel concernant le partage d'un livret A et de plans d'épargne.

La cession de voitures peut néanmoins donner lieu au paiement de la taxe due lors de la cession du véhicule.

Cordialement.

8 Publié par Visiteur
03/05/2016 22:43

bonsoir
gros litige. j'ai rencontre une personne en 2003. nous avons vécu 20 mois en couple sous le meme toit (chez moi). J'ai rompu. Chacun chez soi et même plus. J'ai fait construire ma maison avec des fonds personnels et deux petits prêts. Je me suis mariée en 2009 avec cette personne en n'omettant pas de faire un contrat de mariage avec separation de biens, Aujourd hui nous divorçons et Mr dit qu il a utilise des fonds à lui pour faire ma maison. MENSONGES . le notaire en tient compte ??? comment est ce possible. Mr ne peut présenter aucun justificatif sauf celui de dire qu il a depenseé de l'argent "pour moi". Mensonge

9 Publié par Visiteur
03/05/2016 22:47

Il demontre juste qu'il a débloqué de l'argent mais rien ne prouve que ce soit pour moi. Mr vivait seul, dans son logement à 40 kms de chez moi. Quand j'ai fait construire ma maison, mr vivait sa vit de celibataire et moi aussi.

10 Publié par Visiteur
05/05/2016 17:39

Cher Maître ,

Après 3 années de procédure de divorce douloureux , nous avons enfin divorcé . J'ai à ma charge notre fils 14 ans, mon ex épouse a à sa charge notre fille 16 ans.
J'ai été condamné à verser une prestation compensatoire de 15 000 € , à verser une pension alimentaire de 100 € pour ma fille ( n'ayant rien demandé à mon ex épouse pour l'entretien de notre fils) . Il a été ordonné que je récupère ma voiture que j'avais laissée à mon ex épouse en usufruit pendant les trois ans de procédure ainsi qu'à réclamer une créance lors de la liquidation des biens( échéances de prêt et frais relatifs à notre maison en vente que j'avais avancés ).Notre maison s'est vendue à l'issue de notre divorce. Comme nous étions mariés avec contrat de mariage , j'avais un apport personnel de 37 000 € ( issu d'un héritage familial) Mon ex épouse a menacé de bloquer l'argent de la vente de la maison si je refusais un accord à l'amiable , ce qui me plaçait dans une situation financière inconfortable .( échéances de prêt à poursuivre et prestation compensatoire à verser) . J'ai donc accepté un accord à l'amiable . J'ai payé à la banque 14 000 € de dette que devait régler mon ex épouse à la vente de la maison . J'ai puisé cet argent dans mon apport personnel de 37 000 € . Me restait donc 23 000 € . Par rapport à ce geste de ma part , elle a décidé de réduire la prestation compensatoire de moitié , soit 7500 € .Je lui ai donc versé 7500 € . Elle a réclamé aussi ma voiture qui était un bien propre , je lui ai aussi cédé ma voiture ( valeur 4000 €). Voilà exactement ce que stipule notre accord à l'amiable . Il n'y a donc pas eu de liquidation des biens . Dans cet accord , j'ai perdu 25 500 € . Mais comme il n' y a pas eu de liquidation des biens , comment puis-je chiffrer ma créance liquide ? J'ai fait le calcul moi-même , il s'agit de 9600 € ! Je ne souhaite pas lui réclamer cette créance , je pense avant tout à ma fille. Mais aujourd'hui , 10 mois à peine après notre divorce , elle réclame une augmentation de la pension alimentaire pour ma fille , a pris un avocat pour la représenter . Je vais défendre mon dossier seul mais je ne sais pas comment faire pour démontrer au juge des affaires familiales que c'est un effort de 35 000 € au total que j'ai effectué pour éviter à mon ex épouse d'être dans la panade !
Vous remerciant par avance pour vos précieux conseils.
Bien cordialement
Daniel

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