Les atteintes à l'intimité de la vie privée sanctionnées par le code pénal

Publié le Modifié le 23/02/2017 Vu 469 112 fois 382
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Si l'article 9 du code civil sanctionne de manière générale la violation du droit au respect de la vie privée par voie de presse ou sur internet, le code pénal prévoit une série de dispositions spéciales relatives aux atteintes à l’intimité de la vie privée.

Si l'article 9 du code civil sanctionne de manière générale la violation du droit au respect de la vie priv

Les atteintes à l'intimité de la vie privée sanctionnées par le code pénal

Le droit au respect de la vie privée est le droit pour une personne d'être libre de mener sa propre existence avec le minimum d'ingérences de la part de tiers.

Ce droit comprend notamment la protection contre toute atteinte portée au droit au nom, à l'image, à la voix, à l'intimité, à l'honneur et à la réputation, à l'oubli, à sa propre biographie et concerne l'état de santé, la vie sentimentale, l'image, la pratique religieuse, les relations familiales et, plus généralement, tout ce qui relève de la sphère intime et personnelle d'une personne.

L’atteinte au droit au respect de la vie privée ouvre droit à la victime de saisir la justice sur le fondement civil et/ou pénal, au choix selon les situations.

Au civil, la victime peut saisir le juge des référés, sur le fondement des dispositions de l’article 9 du code civil selon lequel « chacun a le droit au respect de sa vie privée ».

La victime peut donc obtenir du juge civil :

- des mesures tendant à limiter l'atteinte (saisie, séquestre, suppression des passages litigieux, publication d'un encart, astreinte...) ;

- la condamnation de l’auteur de l’atteinte à verser des dommages et intérêts, qu'il s'agisse d'une chaine télévisée, un magazine de presse, un photographe, un artiste ou d'un illustre inconnu, etc …) ;

- le retrait des contenus illicites (vidéos, photographies, propos, etc…) ;

- la restitution des éventuelles photographies originales ;

- l’interdiction de la rediffusion des contenus litigieux ;

- la publication ou l'insertion de la décision de justice rendue dans la presse ("publication judiciaire").

En outre, le code pénal sanctionne d’une peine d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de :

- porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui :

En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ;

En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé.

- conserver, porter ou laisser porter à la connaissance du public ou d'un tiers ou d'utiliser de quelque manière que ce soit tout enregistrement ou document obtenu à l'aide de l'un des actes prévus aux deux alinéas précités.

- s’introduire ou se maintenir dans le domicile d'autrui à l'aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte,

Cependant, la loi pose une exception à la réalisation du délit d’atteinte à l’intimité de la vie privée lorsque les actes sus mentionnés ont été accomplis au vu et au su des intéressés sans qu'ils s'y soient opposés, alors qu'ils étaient en mesure de le faire, en considérant alors que le consentement de ceux-ci est présumé.

Le législateur a prévu un article spécial dans le code pénal qui précise que lorsque le délit est commis par la voie de la presse écrite ou audiovisuelle, les mêmes peines sont applicables outre que le directeur de la publication est responsable devant les tribunaux de l'action de ses journalistes et collaborateurs de la rédaction (presse écrite, site internet, etc…) qu'il dirige.

En effet, lorsque l'infraction est commise par la presse écrite ou audiovisuelle, la détermination des personnes responsables résulte, pour la presse, de l'article 42 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, et pour l'audiovisuel, de l'article 93-3 de la loi du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle qui prévoient une responsabilité pénale " en cascade ".

Depuis une ordonnance n°2011-1012 du 24 août 2011, une peine de cinq ans d'emprisonnement et de 300.000 € d'amende est encourue pour :

- La fabrication, l'importation, la détention, l'exposition, l'offre, la location ou la vente d'appareils ou de dispositifs techniques conçus pour intercepter, détourner, utiliser ou divulguer des correspondances émises, transmises ou reçues par la voie des télécommunications ou procéder à l'installation d'appareils conçus pour réaliser de telles interceptions.

- La détection à distance des conversations permettant de réaliser une atteinte à l’intimité de la vie privée telle que décrit ci-dessus ou ayant pour objet la captation de données informatiques.

- La réalisation d’une publicité en faveur d'un appareil ou d'un dispositif technique susceptible de permettre la réalisation d’une atteinte à l’intimité de la vie privée lorsque cette publicité constitue une incitation à commettre cette infraction ou ayant pour objet la captation de données informatiques lorsque cette publicité constitue une incitation à en faire un usage frauduleux.

La tentative de ces infractions est punie des mêmes peines.

Par ailleurs, en cas d'infraction constatée, le code pénal prévoit les peines complémentaires suivantes à l'encontre de l'auteur :

- interdiction des droits civiques, civils et de famille ;

- interdiction d'exercer l'activité professionnelle ou sociale dans l'exercice ou à l'occasion de laquelle l'infraction a été commise ;

- interdiction pour une durée de cinq ans au plus de détenir ou de porter une arme soumise à autorisation ;

- affichage ou diffusion de la décision prononcée ;

- confiscation de l'instrument qui a servi ou était destiné à commettre l'infraction, de l'enregistrement ou du document obtenu illicitement.

Les personnes morales déclarées responsables pénalement encourent une amende pouvant aller jusqu’à cinq fois les montants prévus, l'interdiction, à titre définitif ou pour une durée de cinq ans au plus, d'exercer directement ou indirectement l'activité professionnelle ou sociale dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise ainsi que l'affichage ou la diffusion de la décision prononcée.

L'intervention d'un avocat spécialisé permettra bien souvent de garantir l'efficacité de l'action judiciaire intentée et d'établir les éléments de preuve nécessaires au succès des prétentions.

Je suis à votre disposition pour toute information ou action.

PS : Pour une recherche facile et rapide des articles rédigés sur ces thèmes, vous pouvez taper vos "mots clés" dans la barre de recherche du blog en haut à droite, au dessus de la photographie.

Anthony Bem
Avocat à la Cour
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1 Publié par Visiteur
16/05/2017 20:57

Merci pour votre réponse

2 Publié par Maitre Anthony Bem
17/05/2017 07:52

Bonjour Zabou,

Vous pourriez déposer plainte pour introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
17/05/2017 11:12

Bonjour j ai déposer une plainte pour vol frauduleux sur Internet avec ma carte et me suis aperçu c est ma fille donc ai je droit retirer la plainte elle ma envoyer un courrier pour dire quelle va rembourser ai je droit retirer sinon que risque t elle svp merci

4 Publié par Visiteur
18/05/2017 17:09

Bonjour maître,
J'ai confié des informations personnelles par sms à une personne de mon entourage et celle-ci menace de tout divulgué (elle pourrait montrer les sms de notre conversation privée). Je voudrais savoir si de montrer des SMS privés afin de nuire à ma réputation, était légal. Merci de votre réponse. Au revoir.

5 Publié par Maitre Anthony Bem
18/05/2017 22:32

Bonjour Léa,

Le fait de divulguer des informations personnelles à un tiers est parfaitement légal.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
19/05/2017 00:50

Bonjour maitre,une collègue a envoyer un SMS assez explicite de sa situation professionnelle sous le coup de la colère a un responsable avec qui elle parle assez souvent et elle a noter le mot violer (en image)sur son portable personnelle et ce dernier dans l’incompréhension de ce mot la lui même divulguer a son patron. y a t-il atteintes à l’intimité ? si oui, qui risque quoi ?

cordialement

7 Publié par Maitre Anthony Bem
19/05/2017 06:27

Bonjour Steve,

Il n'y a pas d'atteinte à l'intimité de la vie privée puisque l'information n'a pas été rendue publique et surtout car l'employeur est tenue au respect d'une obligation de sécurité résultat et de protection vis à vis de ses employés.

Cordialement.

8 Publié par Visiteur
19/05/2017 09:21

Merci pour cette réponse claire. bonne journée.

9 Publié par Visiteur
20/05/2017 12:38

Je vous remercie d'avoir pris le temps de répondre maître. Vous m'avez beaucoup aidé. Passer une excellente journée.

10 Publié par Visiteur
25/05/2017 10:05

Bonjour maître nous sommes des enfants qui ont été placé notre père raconte des insanités sur nos personnes car il veut plus nous voir car il a refait sa vie il raconte ses insanités à sa nouvelle compagne et aux enfants de sa compagne et s'amuse à nous faire mal avec cela nous n'avons que des preuves verbales mais le problème c'est que cela se raconte dans la ville où ils sont domicilié j'aimerais déposé plainte contre lui car il nous détruit psychologiquement moi et mes frères et soeurs il est dit dans le jugement pour enfants qu'il a des troubles du comportement et de la personnalité .Nous ses propres enfants on voulait juste reprendre contact avec lui pour avoir des explication vu que nous sommes presque tous majeur on en peut plus aidez nous Merci cordialement maître.

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