Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

Publié le 07/04/2014 Vu 249 248 fois 327
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L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont les effets sont strictement encadrés par la loi et les juges.

L’inscription d’hypothèque judiciaire est une mesure de protection du règlement d’un créancier dont l

Les effets juridiques de l’inscription d’une hypothèque judiciaire sur un bien immobilier

L'inscription d'une hypothèque judiciaire auprès du conservateur est une mesure dissuasive en ce qu'elle vise à protéger un créancier pour le paiement de sa dette de la part de son débiteur, en saisissant : ses maisons, appartements, immeubles ou terrains, leur usufruit et leurs accessoires.

Concrètement, le créancier fait procéder à une inscription provisoire puis définitive auprès du service des hypothèques sur le ou les biens immobiliers revendiqués.

Ceci permet au créancier de faire vendre de manière forcée, aux enchères judiciaires, ces biens pour se faire payer.

La mention de l'hypothèque portée sur les registres du conservateur servira donc de garantie au créancier à condition que la procédure et les délais aient été respectés.

En effet, grâce à une inscription d’hypothèque provisoire, le créancier dispose d'un moyen efficace d'être payé.

Concrètement, le créancier peut poursuivre l'expropriation forcée de son débiteur et la vente de son bien.

Cependant, les biens grevés d'une inscription d’hypothèque provisoire demeurent aliénables.

En d'autres termes, les biens sur lesquels sont inscris une hypothèque provisoire peuvent être vendus amiablement par leur propriétaire mais le montant de la dette à devoir au créancier lui sera payé grâce au montant du prix de vente.

Concrètement, en cas de cession du bien immobilier par le propriétaire, la consignation du prix de vente suppose une purge.

La purge vise à la fois à libérer l'immeuble de l'inscription hypothécaire mais aussi à permettre aux créanciers inscrits de se faire payer.

Le notaire qui instrumente la vente consignera et séquestrera les fonds, pour ensuite les distribuer aux créanciers hypothécaires.

Mais l'intérêt majeur de l'inscription hypothécaire réside dans le droit dont dispose les créanciers de requérir une vente aux enchères du bien pour se faire payer sur le prix de la vente dans l'ordre de la loi.

En effet, pour se libérer de l'hypothèque judiciaire provisoire, le débiteur doit obtenir la mainlevée amiable de l'inscription de la part du créancier ou la mainlevée judiciaire.

Ainsi, à défaut de vente amiable du bien, le créancier inscrit peut le faire vendre de manière forcée et au préjudice du débiteur.

Or, la pratique des ventes aux enchères judiciaires des biens immobiliers conduit au constat que ces dernières ne sont pas réputées pour donner lieu à des prix de vente élevés.

Au contraire, le prix de vente d'un bien immobilier vendu aux enchères judiciaires sera quasiment toujours inférieur au prix du marché avec une décote d'environ 20 % minimum.

Hormis les questions de principe et de certains cas particuliers, l'intérêt des débiteurs sera donc souvent de préférer une vente amiable rapide et efficace pour apurer la dette plutôt que de risquer une vente judiciaire.

Par ailleurs, lorsque la valeur des biens hypothéqués est excessive par rapport au montant des sommes dues, le débiteur peut faire limiter par le juge les effets de l'hypothèque provisoire.

Cette limitation se dénomme « le cantonnement ».

En outre, la loi prévoit qu'une hypothèque inscrite sur un immeuble le suit en quelques mains qu'il passe, pour être "colloqués" et payés suivant l'ordre de leur inscription, conforment aux dispositions de l'article 2166 du code civil.

Ainsi, l'inscription d'hypothèque judiciaire provisoire prend rang à la date de la formalité initiale, sous réserve d'être confirmée par une publicité définitive.

Enfin, la publicité provisoire conserve la sûreté pendant trois ans de sorte qu'elle doit être renouvelée.

A défaut de renouvellement avant la fin de la troisième année et à défaut de publicité définitive dans un délai de deux mois après obtention du titre exécutoire, la publicité provisoire est caduque et le débiteur peut demander sa radiation au juge de l'exécution

Les frais sont supportés par le créancier.

La part du créancier titulaire de l'hypothèque provisoire qui aurait été consignée est remise aux créanciers en ordre de la recevoir ou au débiteur.

S'agissant de la publicité définitive, elle permet de donner rang à la publicité provisoire à la date de la formalité initiale, dans la limite des sommes conservées par cette dernière.

Une inscription définitive qui interviendrait au-delà du délai de deux mois du jour où le titre constatant définitivement les droits du créancier est passé en force de chose jugée serait valable mais ne prendrait rang qu'à sa date, et non à celle de l'inscription provisoire devenue caduque.

On comprend donc que le respect des délais et conditions des formalités de l'inscription est primordial pour garantir au créancier le bon paiement de sa créance grâce aux biens immobiliers de son débiteur.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Maitre Anthony Bem
23/08/2016 07:25

Bonjour Jean13,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

2 Publié par Visiteur
27/08/2016 12:00

Bonjour, lors d 'une dette fiscale importante, est ce que l'état peut se mettre en seconde hypothèque sur un bien immobilier sur lequel il reste 10 ans de crédit

3 Publié par Maitre Anthony Bem
27/08/2016 12:18

Bonjour bub34,

Je vous confirme qu'en cas de dette fiscale, l'administration peut se prendre une hypothèque de second rang sur un bien immobilier, et ce même s'il reste 10 ans de crédit sur ce bien.

Cordialement.

4 Publié par Maitre Anthony Bem
28/08/2016 08:52

Bonjour ametist54,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

5 Publié par Visiteur
02/09/2016 19:08

Bonjour Me,

J’ai signé un acte de vente de mon appartement mentionnant une hypothèque judiciaire de 96000 euros au bénéfice du Crédit Logement. Je n’ai pas pu assister à la vente et étais représenté par le notaire via une procuration. Après la vente, lors de la distribution des fonds, le notaire m’annoncé que le crédit logement a été payé 106 000 euros. Je n’aurais jamais signé l’acte de vente si le montant de l’hypothèque avait été de 106 000 euros. Le notaire ne m’a jamais informé que le montant à payer serait supérieur au montant indiqué dans l’acte de vente. Le notaire peut il payer au créditeur plus que le montant indiqué dans l’acte de vente. Puis je casser la vente du fait de ce défaut d’information? Le notaire a t il manqué à son devoir d’information et de conseil?
Merci
Cordialement,

6 Publié par Maitre Anthony Bem
02/09/2016 19:12

Bonjour Phil74540,

Le notaire a en effet manqué à son obligation d'informations préalable.

Ceci vous permet d'engager sa responsabilité civile professionnelle et d'obtenir des dommages et intérêt le cas échéant par devant le juge.

La vente ne peut cependant pas être annulée pour cette raison.

Cordialement.

7 Publié par Visiteur
04/09/2016 02:41

Bonjour Me,

Merci d'avoir pris le temps de me repondre.

Cordialement.

8 Publié par Visiteur
10/09/2016 19:13

MaisonPauline j'avais écrit le 30 juin en tant qujnoe visiteuse en vous expliquant mes deboirs face au crédit foncier qui devant une annulation de construction établi par un accord entre le constructeur et moi celui ci reconnait des malfaçons evidentes le crédit foncier a maintenu un prêt relais et m'a oblige a vendre maison en 2012 et le notaire a bloque l'argent de la vente sur un compte argent qu'il reconnait posséder et qu'il na jamais verse au crédit foncier celui ci pendant 4 ans je l'ai ignoré et aujourd'hui ilm'enreclame 180 oooo euros je suis en dossier de surendettement plusieurs personnes m'ont alerte évoquant l'abus de faiblesse mes. 2 avocats dont une m'ont completement laissé tombé moyennant a elle deux la modique somme de 10000 euros je n'ai plus rien mais la machine judiciaire a eu raison de ma santé a 64 an je ne m'en remet pas et je vis en logement social on m'a prit mon chéquier m'a carte visa. Moi qui a mon âge n'a jamais vole même un bonbon je suis suivi depuis 10 ans par mon psychiatre et je n'ai plus aucun lien social car je suis toujours malade j'ai malgré ça travaille jusqu'à aujourd'hui malgré ma retraite j'aurais aime être reconnu en tant que victime.

9 Publié par Visiteur
12/09/2016 23:03

Bonjour Maître, tout d'abord merci pour cet article, très intéressant.
Je suis dans une situation particulière que je n'arrive pas à démêler. J'ai signé un compromis de vente il y a un an, en tant qu'acheteuse. suite à la signature, j'ai appris qu'un procédure de saisie était en cours mais que la banque était d'accord pour une vente amiable. De jugement en jugement, un an passe et aujourd'hui la vente est enfin autorisée. Le montant de la vente ne rembourse pas le crédit du vendeur.
Quant est il alors de l'hypothèque sur la maison? personne ne souhaite payer de main levée. Le notaire soutient que celle ci se fera par la justice mais je ne comprends pas comment et surtout cela me semble risqué pour moi. Si la levé ne se fait pas, peut on me réclamer la dette de l'ancien propriétaire?
Je vous remercie par avance pour votre réponse,
Cécile

10 Publié par Maitre Anthony Bem
12/09/2016 23:37

Bonjour cécile13,

En effet, les inscriptions hypothécaires se transmettent avec la cession du bien immobilier à l'encontre des propriétaires successifs, tant que la main levée de l'inscription n'a pas été accordée par me créancier ou octroyée judiciairement.

Cordialement.

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