Dissimuler un enfant lors d'un changement de régime matrimonial n'est pas, en soi, frauduleux

Publié le 01/02/2013 Vu 1 838 fois 0
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

L'adoption d'une séparation de biens au lieu du régime légal en dissimulant l'existence d'un enfant non commun n'est pas frauduleuse si les droits successoraux de ce dernier n'en sont pas affectés.

L'adoption d'une séparation de biens au lieu du régime légal en dissimulant l'existence d'un enfant non com

Dissimuler un enfant lors d'un changement de régime matrimonial n'est pas, en soi, frauduleux

La dissimulation, à l'occasion d'un changement de régime matrimonial, d'un enfant non commun ne constitue pas une fraude justifiant l'annulation de ce changement dès lors qu'il n'a pas été porté atteinte aux droits successoraux de l'enfant. Deux arrêts illustrent cette règle dans des affaires où les époux ont adopté la séparation de biens au lieu et place de la communauté légale.

Dans la première espèce, la Cour de cassation confirme la validité du changement aux motifs que :

  • le partage était égalitaire, l'attribution à l'épouse de trois immeubles représentant un peu plus de 20 % de l'actif de communauté étant sans incidence sur l'égalité en valeur du partage ;

  • le partage n'ayant pas comporté d'avantages au bénéfice de l'épouse, il n'a pas eu pour conséquence de réduire les droits successoraux de la fille adultérine du mari ;

  • le changement de régime matrimonial s'explique par l'intérêt de la famille qui est double : mettre le patrimoine immobilier, dont le domicile conjugal, à l'abri des éventuels créanciers du mari, dirigeant d'un groupe de sociétés ; éviter les difficultés potentielles d'une liquidation de communauté en présence, en cas de prédécès du mari, de l'épouse et de la fille de celui-ci, née d'une relation hors mariage.

Dans la seconde affaire, la Cour casse l'arrêt pour avoir annulé le changement de régime matrimonial sans mettre en évidence l'atteinte portée aux droits successoraux de l'enfant dissimulé. Elle ajoute qu'une telle atteinte ne résulte pas de la seule constatation que l'épouse s'est vue attribuer les biens en contrepartie d'une soulte, quand bien même ne l'aurait-elle payée que partiellement, alors que l'adoption d'un régime de séparation de biens n'induit aucun avantage pour l'un ou l'autre des époux.

© 2013 Editions Francis Lefebvre

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Maître  Caroline YADAN PESAH

Avocate en Droit de la Famille, Droit du Divorce et Droit Immobilier depuis plus de 25 ans, je vous partage ici plus de 500 articles juridiques et ma passion pour la défense de vos intérêts.

Besoin d'aide ? 

Votre Téléconsultation Juridique 

avec Maître Caroline YADAN PESAH

222 Boulevard Saint Germain 75007 Paris

N° de toque : E1839

Rechercher
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles