Calcul de la Prestation compensatoire - Méthodes d'évaluation

Publié le Modifié le 23/10/2018 Vu 660 213 fois 670
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Quelques méthodes, non exhaustives, du calcul de la Prestation compensatoire en cas de divorce.

Quelques méthodes, non exhaustives, du calcul de la Prestation compensatoire en cas de divorce.

Calcul de la Prestation compensatoire - Méthodes d'évaluation

METHODES D’EVALUATION DE LA PRESTATION COMPENSATOIRE

Voir aussi

http://www.legavox.fr/blog/yadan-pesah-caroline/prestation-compensatoire-pourquoi-favoriser-accord-16492.htm#.VIWayzGG9Ao

 L’Article 271 du Code Civil,

Modifié par la Loi n°2004-439 du 26 mai 2004 - art. 18 JORF 27 mai 2004 en vigueur le 1er janvier 2005
et modifié par la Loi n°2004-439 du 26 mai 2004 - art. 6 JORF 27 mai 2004 en vigueur le 1er janvier 2005

Dispose :

« La prestation compensatoire est fixée selon les besoins de l'époux à qui elle est versée et les ressources de l'autre en tenant compte de la situation au moment du divorce et de l'évolution de celle-ci dans un avenir prévisible.

A cet effet, le juge prend en considération notamment :

- la durée du mariage ;

- l'âge et l'état de santé des époux ;

- leur qualification et leur situation professionnelles ;

- les conséquences des choix professionnels faits par l'un des époux pendant la vie commune pour l'éducation des enfants et du temps qu'il faudra encore y consacrer ou pour favoriser la carrière de son conjoint au détriment de la sienne ;

- le patrimoine estimé ou prévisible des époux, tant en capital qu'en revenu, après la liquidation du régime matrimonial ;

- leurs droits existants et prévisibles ;

- leur situation respective en matière de pensions de retraite. »

 Cette liste n’est pas exhaustive, et l’évaluation de la prestation compensatoire reste source de conflit entre les époux qui souhaitent divorcer.

 Il n’existe pas de « barème » permettant de fixer une fois pour toute un montant qui ne serait susceptible d’aucune discussion.

 Le sentiment d’ « arbitraire » demeure, dû essentiellement à une absence de rigueur et à des différences de traitement ressenties ou vérifiées, d’un tribunal à l’autre.

 C’est la raison pour laquelle plusieurs auteurs ont proposé des méthodes d’évaluation de la prestation compensatoire, que nous reprenons ici.

 Ces méthodes, qui permettent d’appréhender plusieurs situations ne sont qu’indicatives, et encore expérimentales.

 Les chiffres sont toujours à pondérer, en fonction notamment de l’approche de la retraite, de la situation prévisible en matière de retraite, du temps consacré à l’éducation des enfants, des conséquences des choix professionnels faits par l’un et l’autre, des patrimoines respectifs estimés ou prévisibles.

 Il n’existe pas (encore ?) de barème impératif, et c’est tout le dossier patrimonial et personnel qui est examiné.

 Ce qui doit être compensé, ce n’est pas l’absence de parité, mais une véritable dysharmonie dans les conditions de vie de chacun des époux.

 Afin de faciliter la compréhension, des chiffres factices ont été retenus pour chacun des exemples développés ci-dessous.

1) 1ère méthode : 1/3 de la différence de revenus annuels par ½ de la durée du mariage.

 * Calcul sur les revenus avant impôts

Revenus bruts de Monsieur : 30.000 €

Revenus bruts de Madame: 18.000 €

            Différence de revenus avant impôts : 12.000 €

            1/3 de la différence de revenus             : 4.000 €

            Durée du mariage :                              22 ans

            ½ de la durée du mariage :                   11 ans

            1/3 de la différence par ½ de la durée du mariage : 44.000 €

  • Calcul sur les revenus après  impôts

            Même calcul avec les chiffres nets.

  

2) 2ème méthode : Autre méthode proposée par Monsieur Dominique MARTIN SAINT LEON, Conseiller à la Cour d’Appel de Chambery, Magistrat délégué à la formation

Calcul sur les revenus avant impôts

 

            1 – Détermination d’une unité de mesure mensuelle de la disparité :

                         a – Déterminer les conditions de vie des époux

                                    Revenus de Monsieur par mois : 2.500 €

                                   Revenus de Madame par mois : 1.500 €

                          b- Mesurer l’écart entre les valeurs obtenues

                                   Différence de revenus mensuels : 1.200 €

                         c- Unité de mesure = la moitié du différentiel de telle façon qu’en l’octroyant à la partie la moins favorisée, la partie absolue est obtenue :

Madame : 1.300 + 600 = 1.900 €

Monsieur : 2.500 – 600 = 1.900 €

            

            2- Utilisation de cette unité de mesure au moyen d’un barème :

Table 1 : âge du créancier

16 à 30 ans

31 à 35 ans

36 à 40 ans

41 à 45 ans

46 à 50 ans

51 à 55 ans

56 à 60 ans

61 à 65 ans

1

2

3

4

5

6

7

8

 

Table 2 : durée du mariage

0 à 4 ans

5 à 9 ans

10 à 14 ans

15 à 19 ans

20 à 24 ans

25 à 29 ans

3

6

9

12

15

18

30 à 34 ans

35 à 39 ans

40 à 44 ans

45 à 49 ans

50 à 54 ans

55 à 59 ans

21

24

27

30

33

36

60 à 64 ans

65 à 69 ans

70 à 74 ans

75 à 79 ans

80 à 84 ans

84 à 88 ans

39

42

45

49

50

51

Il est proposé une échelle selon laquelle chaque point équivaut à trois mois de compensation

Exemple 1 :

Mme : 32 ans = 2 points

8 ans de mariage = 6 points

6 points + 2 points = 8 points x 3 (mois) = 24 x 600 (Unités de Compensation) = 14.400 €

La prestation sera de 14.400 €

 

Exemple 2 :

Mme : 48 ans = 5 points

22 ans de mariage = 15 points

5 points + 15 points = 20 points x 3 = 60 x 600 = 36.000 €

La prestation sera de 36.000 €

 Calcul sur les revenus après  impôts

 Même calcul que précédemment mais net d’impôts.

  

3) 3e méthode : 20% de la différence annuelle des revenus des époux multiplié par 8

 Calcul sur les revenus avant impôts

                                   Revenus de Monsieur : 30.000 €

                                   Revenus de Madame : 18.000 €

                                   Différence de revenus bruts :    12.000 €

         20% de la différence : 2.400 €

8 fois 20% de la différence : 19.200 €

  

Calcul sur les revenus après impôts

Même calcul net d’impôts.

  

On le voit, selon la méthode employée, le résultat peut être très différent.

C’est pourquoi la fixation de la prestation compensatoire reste appréhendée par les tribunaux en fonction du contexte et des articles 270 et suivants du Code Civil.

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
16/12/2016 12:47

Bonjour, mariée depuis 25 ans à un marin d'état j'ai d'abord consacré ma vie à éléver les 3 enfants souvent seule puis j'ai repris mes études toujours en élevant les enfants fréquemment seule et j'ai pu travailler . Actuellement,je suis en CLM pour dépression grave depuis 2 ans et espère reprendre le travail pour pouvoir vivre correctement. Donc je gagne 950 euros en ce moment et espère 1900 en février et mon mari gagne 4800 euros. Puis-je prétendre à une prestation compensatoire et de quel montant? NB nous sommes propriétaire d' une maison principale et d'un appartement dans lequel est logé ma belle mère gratuitement... donc perte de loyer pour le foyer.

2 Publié par Yadan Pesah Caroline
20/12/2016 15:49

@flg : la situation que vous décrivez pourrait effectivement vous donner droit, sous réserve d'étude de votre dossier, à une prestation compensatoire. Il faudra déterminer vos droits liquidatifs (notamment du fait de votre bien commun). Je vous conseille de prendre conseil auprès d'un avocat rapidement.
Bien cordialement.

3 Publié par Visiteur
25/12/2016 18:47

@Yadan Pesah Caroline: moui ... sauf qu'à disparité égale, mais dans l'autre sens, les hommes n'obtiennent quasiment jamais de PC et quand ils en obtiennent elles sont ridicules par rapport à celles accordées aux femmes.

Dans 25% des cas c'est la femme qui gagne plus que l'homme. On devrait donc retrouver ce pourcentage dans les attributions de PC or la répartition des PC est comme suit: 98% pour les femmes et seulement 2% pour les hommes.

Cherchez l'erreur ... Si vous ne la trouvez pas moi je vais vous la dire: nos société occidentales sont profondément misandres. Et le mariage a été construit dans ce but profondément malsain: systématiser un transfert de richesses de l'un (en général l'homme) vers l'autre (en général la femme). Et ceci en exonération d'impôts.

D'aucuns font la chasse aux niches fiscales. Or la première niche fiscale qui nous crève les yeux et que personne ne veut voir par hypocrisie, c'est la communauté réduite aux acquêts qui appauvri systématiquement le conjoint le plus qualifié professionnellement.

La PC fait double emploi avec la communauté réduite aux acquêt. Belle cochonnerie le mariage.

Bravo, vous nous avez bien eus, les femmes. On se fait du pognon comme on peut.

Nous sommes restés au 19ème siècle.

4 Publié par Visiteur
28/12/2016 00:06

Bonjour,
je suis mariée depuis 18 mois. Avant notre mariage il y avait une disparité de salaire (lui ne travaillant pas ou vraiment occasionnellement, moi travaillant depuis 35 années). Depuis mon mariage, j'assume pratiquement tout (loyer, courses...)toute seule. Nous souhaitons divorcer (et il n'a toujours pas de travail): devrais je lui verser une PC? (J'ai bientôt 60 ans et lui 66).

5 Publié par Visiteur
28/12/2016 00:10

(Mon message et parti trop vite.)
Merci pour ce renseignement
Bien cordialement,
Marinette.

6 Publié par Yadan Pesah Caroline
02/01/2017 11:33

@Marinette : Je ne dispose d'aucun élément pour vous répondre : vous ne précisez aucunement votre situation financière de part et d'autre.

7 Publié par Visiteur
03/01/2017 09:40

Bonjour, j'interviens sur la prestation compensatoire qui reste une belle fumisterie.... Je suis marié sous le régime de la participation aux acquêts. Le notaire a évalué les actifs pour liquider le régime ainsi que les comptes d'administration et l'avocate de mon épouse ne nous a toujours pas fixés sur le montant de la prestation compensatoire qu'elle voulait pour sa cliente.... De fait, le divorce ne peut toujours pas être prononcé et le montant des comptes d'administration ne cesse de s'accroître.... Que conseillez vous ?

8 Publié par Yadan Pesah Caroline
03/01/2017 10:37

@stephane : je ne connais pas votre dossier, je ne peux vous conseiller utilement.
Vous pouvez toujours prendre l'initiative de la procédure de divorce en déposant une requête pour faire avancer les pourparlers. Parlez-en à votre avocat.
Cordialement

9 Publié par Visiteur
03/01/2017 19:01

Bonsoir Caroline, j'ai pris rendez vous avec vous lundi prochain. Nous en parlerons de vive voix. L'ONC date de septembre 2014 et depuis, l'avocate de mon épouse n'a toujours pas assigné en divorce. Elle n'a plus que 3 mois pour le faire.... Lors de la dernière audience, le JAF lui a demandé ce qui l'empêchait d'assigner et elle n'a pas bougé depuis cette date.

10 Publié par Visiteur
04/01/2017 08:55

comment le juge peut il évaluer justement une prestation compensatoire dans les cas complexes comme le mien : je suis TNS et mes revenus sont donc irréguliers. Mon ex épouse est fonctionnaire et a très judicieusement choisi un travail à mi temps pour maximiser notre différence de revenus selon les conseils de son avocate et elle reprendra immédiatement son travail à temps plein lorsqu'elle aura perçu sa prestation.... tout cela paraît bien injuste....

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

A propos de l'auteur
Blog de Maître  Caroline YADAN PESAH

Avocate en Droit de la Famille, Droit du Divorce et Droit Immobilier depuis plus de 25 ans, je vous partage ici plus de 500 articles juridiques et ma passion pour la défense de vos intérêts.

Besoin d'aide ? 

Votre Téléconsultation Juridique 

avec Maître Caroline YADAN PESAH

222 Boulevard Saint Germain 75007 Paris

N° de toque : E1839

Rechercher
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles